Finir sur une bonne note : des athlètes d’Équipe Canada qui ont réussi leur chant du cygne
À un certain moment dans la carrière d’un athlète arrive le temps de faire ses adieux à la compétition. Si la décision de mettre terme à sa carrière sportive est parfois difficile, certains athlètes ont profité de leur dernier tour de piste pour signer des performances éclatantes et quitter la scène sportive internationale sur une bonne note.
Voici quelques moments marquants où des athlètes d’Équipe Canada ont ébloui une dernière fois avant de tirer leur révérence.
Tessa Virtue et Scott Moir
Les danseurs sur glace Tessa Virtue et Scott Moir sont devenus, à leurs troisièmes Jeux olympiques à PyeongChang 2018, les patineurs artistiques ayant remporté le plus de médailles olympiques de l’histoire. Après avoir gagné l’or à Vancouver 2010 et conquis le coeur des Canadiens d’un océan à l’autre, puis avoir obtenu deux médailles d’argent à Sotchi 2014, le duo a renoué avec la première marche du podium deux fois plutôt qu’une à sa dernière présence sur une glace olympique.
Tout d’abord, ils ont aidé le Canada à remporter la médaille d’or à l’épreuve de patinage artistique par équipes. Puis ils ont réalisé une performance mémorable sur Moulin Rouge lors de la danse libre pour enlever les honneurs de l’épreuve de danse sur glace.
Virtue et Moir remportaient ainsi leur pari. Ils s’étaient accordé une pause de la compétition de deux ans après les Jeux de Sotchi, puis, décidés à jouer le tout pour le tout à Pyeongchang, ils ont déménagés à Montréal pour travailler avec la même équipe que leurs rivaux français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Et la suite a marqué l’histoire.
Deux médailles d’or olympiques pour mettre le point final à une carrière des plus prolifiques, tous les juges s’accordent pour dire que ça mérite une note parfaite !
Alex Bilodeau
Premier Canadien à remporter une médaille d’or à des Jeux olympiques à domicile, Alex Bilodeau est devenu à Sotchi le premier athlète masculin canadien à défendre avec succès une médaille d’or olympique individuelle.
La dernière descente de sa carrière a eu lieu quelques semaines après la défense de son titre olympique lors de la Coupe du monde à La Plagne, en France. Il a profité de son dernier départ pour remporter l’épreuve de bosses en parallèle, signant sa 19e victoire de Coupe du monde en carrière et montant sur son 48e podium du circuit.
Laurence Vincent Lapointe
Plusieurs fois championne du monde, Laurence Vincent Lapointe a dû faire preuve de patience avant de pouvoir réaliser son rêve olympique. La spécialiste de canoë de vitesse a passé une bonne partie de sa carrière à espérer que les épreuves féminines de la discipline soient intégrées au programme olympique. Son souhait est devenu réalité en 2017 alors que les deux épreuves féminines de canoë de vitesse ont été annoncées pour Tokyo 2020.
Dans la capitale japonaise, Vincent Lapointe est montée sur le podium olympique des deux épreuves, remportant la médaille d’argent au C-1 200 mètres et le bronze au C-2 500 mètres en compagnie de Katie Vincent. La persévérante athlète alors âgée de 29 ans a ainsi goûté au succès olympique avant d’annoncer sa retraite du sport quelques mois plus tard.
Jennifer Abel
Jennifer Abel est devenue en 2019 la plongeuse canadienne la plus titrée de l’histoire aux Championnats du monde de la FINA avec 10 médailles en carrière. Médaillée olympique de bronze au 3 m synchro aux côté d’Émilie Heymans à Londres 2012, Abel s’était beaucoup remise en question après avoir pris le quatrième rang à ses deux épreuves à Rio 2016. La pression de monter à nouveau sur le podium olympique était forte.
À Tokyo 2020, sa quatrième et dernière participation aux Jeux olympiques, la plongeuse a ajouté une autre récompense à sa collection, gagnant la médaille d’argent à l’épreuve féminine du 3 m synchro en compagnie de sa complice Mélissa Citrini-Beaulieu. Les images des deux athlètes qui se sautent dans les bras lorsqu’elles découvrent les résultats de la finale en ont ému plus d’un et c’est sur ce beau moment qu’Abel, à l’aube de la trentaine lors de la tenue des Jeux en 2021, a choisi de tirer sa révérence.
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Dès son retour à Montréal, son conjoint des dernières années, le boxeur professionnel David Lemieux, a fait la grande demande directement à l’aéroport. La plongeuse a annoncé sa retraite sportive quelques mois plus tard avec une touchante lettre, puis a révélé qu’elle attendait un enfant. Le prochain chapitre de sa vie s’écrivait déjà.
Brianne Theisen-Eaton
En se présentant à Rio 2016, Brianne Theisen-Eaton était médaillée d’argent de l’épreuve aux Championnats du monde en 2013 et 2015, en plus d’avoir mis la main sur le titre du pentathlon aux Championnats du monde d’athlétisme en salle quelques mois avant les Jeux olympiques au Brésil.
Avec de grands objectifs pour le rendez-vous olympique, la première des deux journées de compétition s’est toutefois avérée difficile pour Theisen-Eaton qui occupait le sixième rang après quatre des sept disciplines de l’heptathlon. Faisant preuve d’une force de caractère remarquable, elle a remonté au classement au cours des trois épreuves de la deuxième journée, concluant avec un formidable effort au 800 m pour ravir le bronze, la toute première médaille olympique du Canada de l’histoire à l’heptathlon.
Mariée à l’Américain Ashton Eaton, médaillé d’or olympique du décathlon en 2012 et 2016, Theisen-Eaton et son conjoint ont annoncé leur retraite quelques mois après être tous les deux montés sur le podium olympique.
Visiblement, un couple qui se soutient dans l’atteinte de ses objectifs; #CoupleGoals.
Kaetlyn Osmond
Kaetlyn Osmond n’a pas seulement obtenu son meilleur résultat en carrière aux Mondiaux 2018, elle a aussi réalisé le meilleur résultat de la part d’une patineuse canadienne en 45 ans à l’épreuve féminine, enlevant le titre de championne du monde. Cette consécration est survenue quelques mois après qu’elle ait remporté deux médailles à PyeongChang 2018, soit le bronze de la compétition féminine et la médaille d’or de l’épreuve par équipes.
En 2017, Osmond avait aussi écrit une page de l’histoire du patinage artistique canadien lorsqu’elle avait gagné la médaille d’argent et partagé le podium avec sa coéquipière Gabrielle Daleman, médaillée de bronze, réalisant ainsi le premier doublé canadien à cette épreuve sur un podium des Mondiaux.
Aux Mondiaux 2018, elle était quatrième après le programme court puis a patiné son programme libre sur la musique de The Black Swan (Le Cygne noir ) aux termes duquel elle est grimpée au premier rang. Une musique tout appropriée pour un chant du cygne, même si elle ignorait à ce moment qu’elle avait patiné en compétition pour la dernière fois de sa carrière.
La montagne d’émotions vécues en 2017-2018, saison au cours de laquelle elle a accompli plus qu’elle ne l’espérait dans ses rêves les plus fous, l’a amené à faire l’impasse sur la saison 2018-2019. Après mûres réflexions, satisfaite de sa carrière, elle a annoncé sa retraite en mai 2019.
Brady Leman
Champion olympique de ski cross masculin à PyeongChang 2018, Brady Leman a pris le sixième rang de l’épreuve à Beijing 2022. Au cours d’une carrière internationale de ski cross s’échelonnant sur plus de 13 ans et marquée par de nombreuses blessures graves, il a cumulé 32 podiums en Coupe du monde.
En mars 2023, avant la dernière Coupe du monde de la saison à Craigleith, en Ontario, Leman annonce qu’il s’agira de la dernière compétition de sa carrière. Alors qu’il ne compte qu’un seul podium de Coupe du monde au cours de la saison 2022-2023, une médaille de bronze gagnée en décembre, il profite de l’arrêt du cirque blanc au Canada, et de sa toute dernière course, pour gagner une ultime médaille d’or devant famille et amis venus saluer la fin de sa carrière. Un au revoir en or à son sport !
Alex Harvey
Quatrième au 50 km départ groupé de ski de fond à ses troisièmes Jeux olympiques à PyeongChang 2018, Alex Harvey est le fondeur canadien le plus décoré de l’histoire en dehors des Jeux olympiques avec cinq médailles de Championnats du monde FIS et 30 podiums de Coupe du monde à son palmarès.
Avant de mettre le sport de haut niveau derrière lui, il a pris part à une dernière saison en 2018-2019. Cette année là, le circuit de Coupe du monde s’arrêtait en mars sur les Plaines d’Abraham à Québec, tout près de Saint-Ferréol-les-Neiges où il a grandi et s’est entraîné toute sa carrière.
La table était mise pour conclure de belle façon une prolifique carrière devant de nombreux fans venus l’encourager. Et il n’a pas déçu la foule rassemblée ce week-end-là, gagnant des médailles d’argent à deux épreuves ce qui lui a permis de prendre le deuxième rang du classement général des Finales de la Coupe du monde FIS.
Cerise sur le sundae, cette dernière médaille a été remportée le jour de la fête de son père, l’athlète olympique de ski de fond et de cyclisme sur route Pierre Harvey. La boucle était bouclée !
Charles Hamelin
Charles Hamelin avait l’occasion d’effectuer son dernier tour de piste devant sa famille, ses amis et ses partisans à l’aréna où il s’est entraîné presque toute sa carrière dans le cadre des Championnats du monde 2022 à Montréal. Quelques semaines avant, le patineur de vitesse courte piste a participé à ses cinquièmes Jeux olympiques à Beijing 2022, y remportant une sixième médaille, l’or au relais 5000 m, ce qui faisait de lui l’athlète olympique masculin canadien le plus médaillé aux Jeux d’hiver.
À ses ultimes Championnats du monde, l’athlète qui allait avoir 38 ans quelques jours plus tard, ne prenait part qu’au relais 5000 m le dernier jour de la compétition. Pour ses derniers tours sur longues lames, Hamelin faisait équipe avec les mêmes coéquipiers avec qui il était monté sur son dernier podium olympique; Pascal Dion, Jordan Pierre-Gilles, Steven Dubois et Maxime Laoun, qui avait patiné en demi-finale. Les Canadiens ont bien fait, remportant la médaille de bronze.
En plus de monter sur un dernier podium aux Mondiaux, Hamelin a pu réaliser un rêve qui lui tenait à coeur, celui de patiner devant sa fille Violette. C’est d’ailleurs avec cette dernière dans les bras qu’il a fait son tour d’honneur. Une fin de carrière digne d’un film !
Joannie Rochette
Après avoir remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde patinage artistique de l’ISU en 2009, Joannie Rochette était une sérieuse candidate au podium pour les Jeux d’hiver qui avaient lieu en sol canadien. À Vancouver 2010, elle a été au centre de l’un des moments les plus marquants.
Quelques jours avant qu’elle ne s’exécute sur la glace olympique, un drame est venu chambouler sa préparation; sa mère est décédée subitement. Honorant sa plus grande fan en décidant de patiner malgré les circonstances difficiles, Joannie Rochette a fait preuve d’une force incroyable. Avec tout le pays derrière elle, elle a signé un record personnel lors du programme court avant de mettre la main sur le bronze à l’issue de l’épreuve féminine. Il s’agissait d’une première médaille olympique pour le Canada dans cette épreuve depuis 1988.
Son courage a été salué à travers la planète et la patineuse a été choisie comme porte-drapeau d’Équipe Canada pour la cérémonie de clôture. La patineuse envisageait de prendre sa retraite sportive après les Mondiaux qui avaient lieu quelques semaines plus tard, mais a finalement décidé de faire l’impasse sur ce rendez-vous. Sa performance aux Jeux olympiques de 2010 a donc été sa dernière prestation en compétition. Après avoir patiné pour la dernière fois, elle a soufflé un baiser vers le ciel à sa mère.