Jack Crawford et Cameron Alexander célèbrent après leurs podiums à Kitzbühel.AP Photo/Giovanni Auletta
AP Photo/Giovanni Auletta

La relève canadienne est prête à se faire remarquer en descente masculine de ski alpin

Après les Crazy Canucks, puis les Canadian Cowboys, la plus récente génération de skieurs alpins canadiens cherche maintenant à écrire sa propre page d’histoire.

Dans les années 1970 et 1980, le quatuor formé de Dave Irwin, Dave Murray, Steve Podborski et Ken Read avait attiré l’attention avec son style « fou » ainsi que ses succès sur les pentes. Podborski est devenu le premier Canadien à remporter une médaille olympique en ski alpin grâce à son bronze en descente à Lake Placid 1980.

Puis dans les années 2000 et 2010, on a découvert les « cowboys » : Erik Guay, Manny Osborne-Paradis, John Kucera, Dustin Cook, Benjamin Thomsen, François Bourque, Mike Janyk et Jan Hudec. À Sotchi 2014, Hudec a remporté le bronze au super-G masculin, seulement la troisième médaille olympique canadienne en ski alpin masculin (après Podborski en 1980 et Edi Podivinsky à Lillehammer 1994).

La relève d’Équipe Canada

La quatrième médaille est arrivée à Beijing 2022, un bronze au combiné alpin masculin. On la doit à Jack Crawford, qui mène aujourd’hui la charge pour le groupe actuel de skieurs alpins canadiens.

« La médaille olympique, c’est vraiment ce qui a lancé mes bons résultats et ma carrière », affirme Crawford

« Toute la saison avant ça, je skiais extrêmement bien, mais je n’arrivais pas à monter sur un podium. Peu importe à quel point tu es bon, tu ne sais jamais si tu vas décrocher une médaille comme ça. L’avoir obtenue m’a donné la confiance nécessaire pour continuer à bâtir ma carrière. »

« Peu importe à quel point tu es bon, tu ne sais jamais si tu vas décrocher une de ces médailles [olympiques]. L’avoir obtenue m’a certainement donné la confiance dont j’avais besoin pour continuer à bâtir ma carrière. »

Un autre moment marquant est survenu lorsqu’il a remporté l’or au super-G aux Championnats du monde FIS 2023. Puis en janvier 2025, Crawford a signé sa première victoire en Coupe du monde à Kitzbühel, en Autriche, l’événement phare du ski alpin. Il a ainsi rejoint trois autres Canadiens : Read (1980), Podborski (1981 et 1982) et Todd Brooker (1983) dont les noms sont inscrits sur une cabine de la télécabine du Hahnenkamm.

« C’était surréel. Gagner cette course-là, je n’avais même pas encore réalisé ce que ça signifiait; puis être à la cérémonie de la télécabine et voir tous les noms, jusqu’aux années 1950, c’était vraiment quelque chose », raconte Crawford.

« J’ai pu accepter ce que j’avais accompli cette saison. Faire partie de cette histoire, j’en rêvais enfant. Ça a vraiment tout solidifié. Un des plus beaux moments de ma vie. »

Le travail d’équipe qui rend le rêve possible

Cependant, Crawford n’était pas le seul Canadien sur le podium ce jour-là à Kitzbühel. Cameron Alexander a terminé troisième, seulement 0,22 seconde derrière lui.

Il s’agissait du cinquième podium en Coupe du monde pour Alexander, qui compte aussi deux troisièmes places à Bormio, en Italie, là où se dérouleront les épreuves masculines de ski alpin à Milano Cortina 2026. Pour le skieur de 28 ans originaire de North Vancouver, qui n’avait pas réussi à se qualifier pour Beijing 2022, ce résultat à Kitzbühel avait une signification particulière.

« Pour ma carrière jusqu’à maintenant, c’est le résultat le plus important », explique Alexander. « Kitzbühel est un endroit extrêmement spécial pour n’importe quel descendeur. C’est le plus légendaire, celui qui a le plus d’histoire. Tout le monde veut gagner là-bas. »

Alexander occupait la deuxième place lorsque Crawford a pris le départ.

Three male alpine skiers stand in front of the podium backdrop
De gauche à droite, le Suisse Alexis Monney, deuxième, le gagnant canadien James Crawford et le Canadien Cameron Alexander, troisième, célèbrent après la descente masculine de la Coupe du monde de ski alpin à Kitzbühel, en Autriche, le samedi 25 janvier 2025. (AP Photo/Giovanni Auletta)

« J’étais vraiment content pour lui, mais aussi un peu jaloux qu’il m’ait battu », dit-il. « Mais en même temps, on se compétitionne depuis tellement longtemps. On est des amis très proches.»

«J’étais juste heureux pour lui, et pour nous deux. Je savais à quel point c’était énorme pour notre équipe et pour le ski au Canada en général. »

«Crawford partage le même sentiment : « Vivre ça avec un de mes meilleurs amis, c’était vraiment spécial. Je sais que ça lui donne encore plus de motivation. »

Une tradition de camaraderie

Ce lien et ce soutien mutuel se retrouvent dans l’ensemble de l’équipe masculine de vitesse, qui compte aussi Brodie Seger et Jeffrey Read.

« La camaraderie dans notre équipe est vraiment de calibre mondial », affirme Read, un Albertain de 28 ans. « On est tous très proches, et c’est quelque chose qui dure depuis longtemps. Ça fait 10 ans que je suis dans l’équipe et, essentiellement, le noyau n’a pas changé. On le voit à chaque entraînement : chacun hausse la barre un peu plus haut, course après course, et ça élève tout le groupe. »

Read n’a pas seulement pu compter sur ses coéquipiers dans son parcours, il a aussi pu s’appuyer sur sa famille. Son frère aîné Erik a participé à deux Jeux olympiques (Beijing 2022 et PyeongChang 2018), tandis que son père Ken faisait partie des Crazy Canucks originaux.

Tout cela rend encore plus excitante la perspective de suivre les traces des grands skieurs alpins du pays à l’approche de Milano Cortina 2026.

« Ce sont de grands souliers à chausser, c’est certain, mais c’est aussi une des choses dont je suis le plus fier en représentant le Canada », dit Seger, un athlète de 29 ans originaire de North Vancouver qui a fait ses débuts olympiques à Beijing 2022.

« On a une histoire forte et une succession vraiment impressionnante de skieurs de vitesse qui ont marqué les décennies.
J’espère qu’on pourra les rendre fiers et poursuivre cet héritage, parce que c’est une histoire vraiment spéciale à partager avec eux. »