Un pas de plus vers PyeongChang 2018 pour deux planchistes canadiens

Alors qu’il récupère à partir d’un lit d’hôpital de Vancouver suite à un accident de snowboard dans l’arrière-pays samedi, Mark McMorris peut prendre le temps nécessaire pour se rétablir puisque Max Parrot et lui ont désormais les Jeux de 2018 à Pyeongchang directement dans leur mire.

Cette saison, les deux planchistes ont obtenu des résultats qui les rendent admissibles à la nomination anticipée parmi les membres d’Équipe Canada qui participeront aux prochains Jeux olympiques d’hiver. Tandis que leur nomination doit encore être confirmée la saison prochaine, le fait de satisfaire aux normes de sélection de l’équipe leur enlève certainement beaucoup de pression pour l’avenir.

Mark McMorris, au centre, et Max Parrot, à gauche, ont terminé premier et deuxième du big air aux X Games de Norvège, le 11 mars 2017. (Photo: X Games)

« On a une certaine tranquillité d’esprit à savoir qu’on y va. On n’a pas vraiment besoin de stresser pendant les six ou neuf prochains mois, ou toute période avant (les Jeux) », a déclaré McMorris à l’occasion d’une entrevue pour Olympique.ca.

Deux jours après avoir donné son entrevue, Mark McMorris a été impliqué dans un grave accident de snowboard dans l’Ouest canadien. Les médecins ne craignent pas pour sa vie, mais sa route vers PyeongChang 2018 vient de prendre un détour imprévu.

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Staale Sandbech, Sage Kotsenburg et Mark McMorris lors de la remise des médailles des Jeux olympiques de 2014, à Sotchi, le 8 février. (AP Photo/David J. Phillip )

« Pour les Jeux olympiques de Sotchi, je m’étais qualifié deux semaines avant les Jeux. C’était vraiment stressant, a indiqué Parrot au cours de son entrevue. Cette année, quand les critères de sélection ont été annoncés, mon objectif a immédiatement été de me qualifier cet hiver. »

Il y a une limite de quatre hommes par pays pour les épreuves olympiques de slopestyle et de big air. Pour de nombreux pays, ce n’est pas un problème. Mais au Canada, l‘escouade est si talentueuse que la concurrence intraéquipe est intense.

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« Nous nous motivons l’un l’autre et c’est pourquoi nous avons si bien réussi aux compétitions. C’est aussi pour la même raison que nous sommes connus comme la meilleure équipe au monde », a déclaré Parrot.

Le protocole de sélection olympique de Canada Snowboard a permis aux deux hommes de remporter une nomination provisoire avant la fin de la saison 2016-2017, en fonction des résultats obtenus à cinq compétitions ciblées pour les disciplines de slopestyle et de big air. Afin d’être considérés, les concurrents devaient participer à au moins trois compétitions et terminer sur le podium deux fois dans l’une des disciplines. On leur a ensuite attribué un rang en fonction de leurs trois meilleurs classements.

McMorris, qui a fait preuve d’un engagement envers la réhabilitation et le rétablissement dans le passé, a entendu parler des critères de sélection quand il venait tout juste de reprendre le snowboard après s’être remis d’une fracture du fémur subie en février 2016, à la suite d’un mauvais atterrissage.

« Je me suis dit, d’accord, ça va être difficile de finir parmi les deux premiers, en particulier après cette blessure. De plus, l’équipe canadienne est plus forte que jamais, a-t-il dit de l’équipe qui compte régulièrement plus de finalistes que tout autre pays. C’est comme si nous allions à une compétition et c’est aussi une sorte de compétition entre les Canadiens pour les trois premières places, mais aussi pour les places aux Jeux olympiques. »

C’est retour à la case départ pour Mark, après son accident survenu en arrière-pays le 25 mars dernier.

(G-D) Max Parrot, Mark McMorris et l’Américain Ryan Stassel lors de la remise des médailles de l’épreuve du big air à la Coupe du monde de PyeongChang, le 26 novembre 2016. (Photo par Han Myung-Gu/Getty Images)

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La première compétition prise en compte pour la présélection olympique était, plutôt convenablement, la Coupe du monde qui a eu lieu en novembre et qui a servi d’épreuve test en big air pour Pyeongchang 2018. Parrot était un peu inquiet relativement à la taille de la rampe et à l’effet qu’elle aurait sur les figures qu’il pourrait tenter. Au final, il a été satisfait du site et de son résultat puisqu’il a remporté la médaille d’argent, derrière McMorris qui a remporté l’or.

Max Parrot (au centre) et Sébastien Toutant (à droite) célèbrent leur première et deuxième places à la Coupe du monde de big air de Copper Mountain, le 17 décembre 2016. (Photo : USA Snowboarding)

En décembre, la Coupe du monde de big air avait lieu à Copper Mountain, au Colorado, et c’est Parrot qui a remporté l’épreuve.

Puis, à la mi-janvier, à la Coupe du monde de slopestyle qui a eu lieu à Laax, en Suisse, Parrot a remporté l’or et McMorris a remporté l’argent devant Tyler Nicholson, également du Canada.

Ils ont ensuite participé aux X Games, à Aspen. McMorris a alors remporté deux médailles de bronze tandis que Parrot a remporté l’or à l’épreuve de big air en s’imposant avec le tout premier switch quadruple underflip réussi en compétition. Ce fut d’ailleurs sa meilleure performance de la saison.

« Il s’agissait d’un objectif important pour moi, soit de pouvoir réussir un quad en compétition cette saison », a-t-il dit.

En sol canadien, à la Coupe du monde qui a eu lieu à Québec et Stoneham au début du mois de février, McMorris et Parrot ont terminé respectivement en première et en deuxième place à l’épreuve de big air. Quant à lui, McMorris a aussi remporté la médaille d’argent à l’épreuve de slopestyle.

McMorris a connu sa meilleure performance de la saison à l’US Open, à Vail. Il a fait une descente slopestyle avec une figure – un switch backside triple cork 1620 – qu’il n’avait jamais tentée auparavant.

« Le simple fait de descendre de la meilleure façon qui soit, au moment approprié, m’a donné confiance », se souvient-il en parlant de la course qui lui a permis d’obtenir sa nomination aux Jeux olympiques.

La dernière compétition ciblée a été les X Games de Norvège, où McMorris et Parrot ont de nouveau remporté l’or et l’argent à l’épreuve de big air.

« En tout, j’ai participé à 15 compétitions. Je suis monté sur le podium à 10 d’entre elles et c’est de loin ma meilleure saison. Je suis très fier », a déclaré Parrot, qui est très heureux de voir les débuts des épreuves de big air aux Jeux olympiques.

Ayant atteint ses objectifs, McMorris était prêt à passer un peu de temps à faire du snowboard dans l’arrière-pays, en Colombie-Britannique, l’une de ses activités préférées qu’il n’a pas pu faire l’année dernière en raison de sa fracture à la jambe. C’est en pratiquant cette activité que Mark a été transporté d’urgence en hélicoptère à l’hôpital de Vancouver où il a passé au bloc opératoire pour traiter une fracture de la mâchoire, une fracture du bras gauche, une rupture de la rate, une fracture stable du bassin, des fractures des côtes et un affaissement du poumon.

Parrot est sur le point de prendre quelques semaines de vacances à Hawaï avant de reprendre l’entraînement au mois de mai. Il est toujours incertain s’il va tenter de nouvelles figures ou s’il va simplement travailler à perfectionner son répertoire de figures déjà difficiles.

Les deux hommes ont des mentalités semblables au sujet du parcours vers les Jeux olympiques de Pyeongchang : choisir les compétitions auxquelles ils veulent participer et s’y concentrer afin qu’ils soient motivés et en bonne santé pour les Jeux. Ensuite, il s’agit d’essayer « de gagner quelques médailles », selon McMorris.

L’attribution finale des places olympiques du Canada, ainsi que les planchistes qui les obtiendront, sera annoncée en janvier 2018.
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