Contre toute attente, les joueuses canadiennes poursuivent leur chemin en soccer féminin
De toutes les histoires de courage olympique que l’équipe canadienne de soccer féminin a tissées au fil des ans, la plus récente est peut-être la plus convaincante.
Après l’étonnante médaille de bronze à Londres 2012 et la consécration à Tokyo 2020, la camaraderie et la résilience de l’équipe face à l’adversité à Paris 2024 sont véritablement sans précédent. L’équipe canadienne a toujours une chance de défendre son titre olympique.
Après une victoire 2-1 contre la Nouvelle-Zélande lors de leur premier match, une controverse a éclaté autour de l’équipe. L’entraîneure Bev Priestman a été suspendue et l’équipe a écopé d’une déduction de six points suite à un incident où un drone aurait survolé une séance d’entraînement de la Nouvelle-Zélande.
Beaucoup ont jugé la sanction injustement sévère pour les joueuses, qui n’avaient aucune implication dans la controverse. Les anciennes vedettes Christine Sinclair et Stephanie Labbé ont déclaré n’avoir jamais vu de séquences filmées par drone au cours de leurs longues carrières avec l’équipe nationale.
Mais la sanction a été maintenue et les joueuses se sont retrouvées dans une situation quasi impossible dès le Jour 2. Elles ont affronté la France, classée au deuxième rang mondial, en sol français, tout en ayant la pression de la controverse sur leurs épaules.
Néanmoins, elles ont persévéré.
Ne pouvant compter que sur elles-mêmes, les joueuses ont livré l’une de leurs performances les plus tenaces et les plus courageuses depuis des années.
Un but de la France en première mi-temps devant une foule partisane au Stade Geoffroy-Guichard de 42 000 places à Saint-Étienne n’a pas su abattre les Canadiennes. Jessie Fleming a égalisé en deuxième mi-temps et de nombreux retards ont conduit à l’ajout de 13 minutes de temps additionnel en seconde mi-temps.
Les Canadiennes ont bombardé le but français. Après tout, sans but, il n’y avait pas de lendemain.
Dans les dernières minutes, une héroïne inattendue a émergé. La défenseure Vanessa Gilles, poussée vers l’avant dans l’effort désespéré de l’équipe, a sauté sur un retour et a marqué le but vainqueur.
Deux victoires, six points, pénalité effacée. Pourtant, le Canada avait besoin d’une troisième victoire contre la Colombie au Jour 5 pour accéder aux quarts de finale de la compétition à 12 équipes.
Lors de ce match, Fleming a tiré un excellent coup franc dans la surface de réparation à la 20e minute qui a été dévié de peu par Jordyn Huitema. Les Colombiennes ont exercé leur propre pression offensive, mais l »unité défensive composé de Gilles, Kadeisha Buchanan et Jade Rose a tenu bon.
L’ajout de Nichelle Prince à la mi-temps a donné une étincelle offensive au Canada en seconde mi-temps. Tout s’est joué (littéralement) à la 61e minute : un autre coup franc de qualité de Fleming a été dirigé de la tête dans le but colombien par Gilles.
Réputées pour leurs capacités d’organisation, les joueuses ont ensuite été très efficace pour contrer toute tentative colombienne et ont tenu bon l’emporter.
C’est seulement la deuxième fois, après Rio 2016, que le Canada remporte ses trois matchs de la phase de groupes. Mais la déduction de points à Paris signifie qu’elles ont terminé deuxièmes du groupe A, obtenant une place en quart de finale contre l’Allemagne samedi.
L’Allemagne, une puissance traditionnelle du sport, est classée numéro 4 mondial. Le Canada est actuellement classé au huitième rang.
La route pour remonter sur le podium a toujours été difficile pour le Canada, même avant toute la controverse. Plusieurs équipes de qualité figurent dans ce tournoi olympique, dont une demi-douzaine pouvant prétendre sérieusement aux médailles.
Alors si ces joueuses canadiennes veulent défendre leur titre de championnes olympiques, elles devront se concentrer, ignorer les distractions et sortir victorieuses de trois matchs à haute pression et à élimination direct.
Peuvent-elles le faire ? Eh bien, elles l’ont déjà fait une fois.
Mais quoi qu’il advienne de cette équipe à Paris 2024, nous nous souviendrons de ces joueuses pour leur sang-froid et leur persévérance.