Des joueuses de rugby célèbrent avec des membres de leurs familles dans les gradins.Darren Calabrese/COC
Darren Calabrese/COC

Excellence, respect et amitié: Équipe Canada déploie les valeurs olympiques à Paris 2024

Si la conquête de médailles a tendance à dominer les grands titres, il y a beaucoup plus que les victoires et les défaites aux Jeux olympiques.

Les trois valeurs de base du Mouvement olympique sont l’excellence, le respect et l’amitié. Il n’y a aucun podium pour les athlètes qui incarnent une, deux ou même ces trois qualités.

Des membres d’Équipe Canada ont démontré ces valeurs depuis le début des Jeux de Paris 2024. En voici quelques exemples.

Black et Olsen remontent le moral d’une concurrente

Ellie Black a connu sa part de moments mémorables au cours de sa carrière de gymnaste. Son plus récent ne s’est pas produit sur un appareil, il est provenu du cœur.

Black et sa coéquipière canadienne Shallon Olsen ont été filmées en train de consoler la gymnaste française Melanie de Jesus Dos Santos après que l’étoile du pays hôte ait eu de la difficulté en qualification, ne parvenant pas à accéder à la finale du concours complet et que l’équipe française ait raté la finale par équipes à ces Jeux à domicile.

« Je ressens qu’on traverse chacune le même genre de chose », a considéré Olsen quelques jours plus tard. « Nous savons combien la gymnastique est dure et nous avons toutes vécu des déceptions. C’était facile de la comprendre puisque nous sommes aussi passées par là à un moment ou un autre. Si je peux faire quelque chose pour faire sourire quelqu’un et relever cette personne, alors c’est ce que je vais faire. »

« C’était une expérience incroyable de participer à cette compétition avec la France, a ajouté Black. C’est ce qu’il y a de mieux à propos du sport, comment le sport nous rassemble. Je connais Melanie depuis très longtemps. C’est une bonne amie et je voulais simplement lui rappeler que ce n’est pas toujours à propos des résultats. C’est à propos de qui elle est […] c’est ce que je lui ai
rappelé, que sa propre personne suffit et peu importe si elle connaît une journée parfaite ou non, le soleil brillera et se relèvera à nouveau. »

Dolci se relève d’un moment effrayant

Alors que tous les athlètes se préparent pour chaque éventualité, le gymnaste artistique Félix Dolci ne pouvait pas s’attendre à ce qui allait se produire en finale masculine du concours complet. La recrue olympique exécutait sa routine à la barre fixe quand son protège- main s’est rompu sans avertissement, le projetant au tapis de façon plutôt terrifiante. Le Canadien s’est relevé, sans égratignure et a eu droit aux applaudissements nourris de la foule.

Puisque sa chute provenait d’un bris d’équipement, il a plus tard eu la permission de recommencer sa routine. Pouvons-nous qualifier cela de courage? De résilience? De détermination? Peu importe, c’était certainement une preuve d’excellence.

Félix Dolci fait un coeur avec ses mains.
Félix Dolci, du Canada, réagit après être tombé de la barre horizontale lors des finales du concours général masculin de gymnastique artistique à la Bercy Arena lors des Jeux olympiques d’été de 2024, le mercredi 31 juillet 2024, à Paris, France. (AP Photo/Francisco Seco)

Ahmed n’a aucun regret après le 10 000 m

Les valeurs transcendent dans les moments d’adversité et c’était sûrement le cas pour le coureur de fond Mohammed Ahmed. L’athlète qui participe à ses quatrième Jeux olympiques a couru la course de sa vie au 10 000 m chez les hommes et semblait en voie de monter sur le podium.

Dans les derniers mètres de cette épreuve exigeante, le Canadien a été dépassé et relégué au quatrième rang, à seulement 0,67 seconde du podium. Malgré tout, il a choisi d’aller célébrer la victoire et le record olympique de son rival Joshua Cheptegi de l’Ouganda.

« Honnêtement, je ne regrette rien. Je crois avoir très, très bien couru, a-t-il dit après la course. Mes jambes sont vraiment à plat. J’ai fait tout ce que j’ai pu.

« Ce sont les Jeux olympiques les plus ardus de l’histoire… Oui, je suis déçu, mais j’ai tout donné ce que j’avais. »

Mohammed Ahmed assis sur la piste.
L’athlète canadien Mohammed Ahmed après la finale du 10 000 m masculin en athlétisme lors des Jeux olympiques de Paris 2024, en France, le vendredi 2 août 2024. Photo par Mark Blinch/COC

Jouer les unes pour les autres sur le terrain

Les espoirs étaient élevés au soccer féminin alors que le Canada a entrepris le tournoi comme champions olympiques en titre. Cependant, une controverse entourant l’utilisation d’un drone a renvoyé l’entraîneure-chef à la maison dans la honte et a conduit à une déduction de six points au classement.

Plusieurs ont fait valoir que la punition était disproportionnée à l’endroit de joueuses qui n’étaient pas impliquées dans la situation. Ces dernières se sont toutefois appuyées une sur l’autre et ont signé trois victoires dramatiques ne phase de groupes pour accéder aux quarts de finale.

À LIRE : Le parcours improbable du Canada en soccer féminin se termine avec une déception

Les joueuses canadiennes célèbrent sur le terrain.
Les joueuses canadiennes célèbrent après que Vanessa Gilles, en bas au centre, ait marqué le deuxième but de son équipe lors du match de groupe A féminin entre le Canada et la France au stade Geoffroy-Guichard pendant les Jeux olympiques d’été de 2024, le dimanche 28 juillet 2024, à Saint-Étienne, France. THE CANADIAN PRESS/AP/Silvia Izquierdo

« On nous a pris beaucoup à nous les joueuses qui n’avions rien à voir avec les gestes posés », a déclaré la défenseure Vanessa Gilles, auteur de deux buts victorieux. « La seule chose qu’on peut contrôler et qui est à notre portée est ce qui se passe sur le terrain. C’est quelque chose qu’on ne pourra jamais nous prendre, autant qu’ils essaient. »

« En refermant les rangs et sachant qu’on peut contrôler cet aspect et que si nous disputons nos matchs de cette façon et que nous y croyons, le monde devient alors l’huître où notre perle peut briller. »

Elle a travaillé tellement dur pour ce moment

L’adversité n’a pas été la même que pour l’équipe de soccer, mais l’équipe féminine de rugby médaillée d’argent a démontré ses propres liens indissociables à Paris.

Krissy Scurfield a été écarté du tournoi après avoir subi une blessure dans le match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande. Sa blessure a fait en sorte qu’elle n’a pas pu rejoindre son équipe dans le stade pour la finale ni sur le podium par la suite.

Ses coéquipières ont toutefois utilisé son absence comme source de motivation et elles étaient emballées qu’elle ait été en mesure de recevoir sa médaille d’argent après coup, alors que l’équipe a été célébrée à la Maison olympique du Canada.

L’amitié prévaut

Deux quatrièmes places de suite aux Jeux olympiques peuvent être une réalité difficile à avaler pour tout(e) athlète. C’est justement la situation qu’a vécu la plongeuse Caeli McKay à l’épreuve féminine du 10 m synchro. Kate Miller et elles ont terminé la compétition au pied du podium.

« Nous avons terminé au quatrième rang aujourd’hui, mais cela n’enlève en rien le travail acharné et tout notre parcours ensemble ainsi que notre valeur », affirme McKay.

« Elle est une de mes meilleures amies alors c’est bon d’être ici ensemble et d’avoir une autre épaule sur laquelle pleurer. »

Caeli McKay et Kate Miller effectue un plongeon en synchro.
Les Canadiennes Caeli McKay et Kate Miller participent au plongeon synchronisé de 10 mètres dames lors des Jeux olympiques de Paris 2024, en France, le mercredi 31 juillet 2024. Photo par Candice Ward/COC

Maman modèle

D’une certaine façon, le parcours de Paige Crozon au basketball 3×3 a été entremêlé avec ses premiers pas comme maman. Crozon a joué au basketball en Europe, mais après la naissance de sa fille Poppy, les équipes n’étaient pas très chaudes à l’idée de compter sur une mère monoparentale au sein de leur formation. Avec le développement de la discipline du basketball 3×3, une occasion s’est pointée à la maison. Un appel de Michelle Plouffe, son ancienne coéquipière à l’Université a planté les semences d’un rêve olympique.

Leur culture d’équipe est enracinée dans l’amitié, le respect, le soutien et le plaisir, notamment l’appui de l’identité de Crozon comme maman. Poppy est aujourd’hui à Paris pour encourager sa mère et ses coéquipières comme leur plus grande partisane et cinquième membre honoraire de l’équipe.

À LIRE : Momentum : La joueuse de basketball 3×3 Paige Crozon porte un regard particulier sur son statut d’athlète de haut niveau et son rôle de mère

La performance d’une vie en cadeau de fête

Sophiane Méthot a fait son apparition sur la scène internationale avec éclat en remportant une médaille de bronze à ses premiers Championnats du monde en 2017. Des années difficiles ont toutefois suivi en raison de blessure et d’un bloc mental qui lui ont fait perdre ses repères dans les airs, quelque chose de terriblement important au trampoline.

Sophiane Methot célèbre sa médaille de bronze en gymnastique trampoline avec son entraîneur.
L’athlète canadienne Sophiane Methot célèbre sa médaille de bronze en gymnastique trampoline avec son entraîneure lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, en France, le vendredi 2 août 2024. Photo par Kevin Light/COC


Grâce à un solide soutien cependant, elle a été en mesure de se relever sur la plus importante des scènes internationales. La veille de son 26e anniversaire de naissance, elle a offert la performance de sa vie pour remporter une médaille de bronze olympique.