Six Canadiens prêts à combattre en terre d’origine du judo à Tokyo 2020
Trois femmes et trois hommes représenteront le Canada en judo à Tokyo 2020.
En tête du groupe, on retrouvera la nouvelle championne du monde Jessica Klimkait qui fera ses débuts olympiques dans la catégorie des 57 kg chez les femmes. Au début du mois de juin dernier, Klimkait est devenue la deuxième judoka canadienne à remporter un titre mondial en vainquant la Japonaise Momo Tamaoki sur un avantage décisif (golden score) en finale.
Avec cette victoire, Klimkait a obtenu son billet pour Tokyo 2020. Elle s’était présentée aux Championnats du monde au deuxième rang mondial dans la catégorie des 57 kg, derrière sa compatriote Christa Deguchi. Il avait déjà été décidé que celle qui terminerait devant l’autre à ces Championnats du monde obtiendrait la seule place olympique disponible pour le Canada dans cette catégorie. Toutefois, la confrontation tant attendue n’a jamais eu lieu puisque Deguchi a perdu contre Tamaoki en demi-finale.
Bien qu’il s’agisse de la première médaille remportée par Klimkait aux Championnats du monde, elle est devenue l’une des judokas canadiennes les plus constantes sur le circuit mondial de l’IJF, récoltant huit médailles sur le circuit du Grand Chelem, dont trois d’or. Deux de ces médailles d’or ont été remportées en 2020. Elle n’a raté aucun podium jusqu’à présent en 2021, remportant le bronze au Tournoi des maîtres de Doha en janvier et l’argent au Grand Chelem d’Antalya en avril. Elle est désormais au sommet du classement mondial dans sa catégorie de poids.
Le judoka le plus expérimenté de l’équipe sera Antoine Valois-Fortier qui participera à ses troisièmes Jeux olympiques dans la catégorie des 81 kg chez les hommes. À ses premiers Jeux à Londres 2012, il en a surpris plus d’un en remportant la médaille de bronze. Il s’agissait alors de la première médaille olympique du Canada en judo depuis celle d’argent remportée par son entraîneur Nicolas Gill à Sydney 2000.
Depuis, Valois-Fortier a remporté trois médailles aux Championnats du monde de l’IJF, dont sa plus récente médaille de bronze acquise en 2019 après ses deux blessures majeures qui ont nécessité deux chirurgies et entraîné des absences de sept mois en 2017 et en 2018. Il a remporté deux médailles en Grand Chelem en 2020, soit une médaille de bronze à Paris et une d’argent en Hongrie.
Arthur Margelidon espère enfin faire ses débuts olympiques après avoir raté sa chance en 2016 à Rio. Il s’était qualifié pour ces Jeux, mais s’était fracturé l’avant-bras à l’entraînement deux semaines seulement avant le début de la compétition au Brésil, ce qui l’avait relégué au rôle de spectateur. Depuis cette déception, il est devenu un athlète encore plus fort dans la catégorie des 73 kg chez les hommes.
Margelidon compte maintenant cinq médailles en Grand Chelem à son actif, dont trois ont été remportées depuis la reprise des compétitions en octobre 2020 après une pause causée par la pandémie de COVID-19. Il est aussi monté sur le podium à cinq reprises en carrière dans des épreuves de Grand Prix.
Catherine Beauchemin-Pinard s’apprête à participer aux Jeux olympiques pour une deuxième fois de suite, mais cette fois, dans la catégorie des 63 kg chez les femmes. Beauchemin-Pinard est passée à cette catégorie après les Championnats du monde de 2017. Depuis qu’elle est devenue la seule Canadienne à remporter deux médailles aux Championnats du monde juniors de l’IJF (argent en 2013 et bronze en 2014), Beauchemin-Pinard a remporté cinq médailles de rencontres du Grand Chelem, dont deux en 2021 alors qu’elle a remporté le titre à Tbilissi et terminé troisième à Antalya.
Shady El Nahas portera la feuille d’érable pour la première fois aux Jeux olympiques et il le fera dans la catégorie des 100 kg chez les hommes. À sa première année de compétition internationale en 2018, il a remporté l’argent à sa première rencontre du Grand Chelem à Osaka. Il a depuis ajouté quatre autres médailles en Grand Chelem à son total en carrière, dont sa première médaille d’or obtenu en mars 2021 à Tbilissi. Aux Championnats du monde de cette année, il s’est frayé un chemin jusqu’au duel pour la médaille de bronze avant de terminer à égalité en cinquième place.
Ecaterina Guica participera à ses deuxièmes Jeux olympiques consécutifs dans la catégorie des 52 kg chez les femmes. Elle a obtenu son meilleur résultat aux Championnats du monde en 2021 en se qualifiant pour le troisième tour. Elle compte aussi trois médailles de rencontres du Grand Prix à son palmarès. Guica a remporté sa première médaille d’or aux Championnats panaméricains en 2020.
Guica sera la première judoka canadienne en action à Tokyo puisque la compétition chez les 52 kg aura lieu le 25 juillet. Klimkait et Margelidon seront en action le 26 juillet et seront suivis de Beauchemin-Pinard et de Valois-Fortier le 27 juillet. De son côté, El Nahas fera ses débuts olympiques le 29 juillet.
Le Japon est le berceau du judo, ce qui rend la compétition de cet été encore plus particulière. Le site où se déroulera la compétition se nomme Nippon Budokan et il est considéré comme le foyer spirituel des arts martiaux japonais. Ce lieu est d’ailleurs un héritage des Jeux de Tokyo 1964 puisqu’il avait été construit pour cet évènement alors que le judo faisait ses débuts olympiques. C’est aussi en 1964 que Doug Rogers a remporté la première médaille olympique du Canada en décrochant l’argent.
Jusqu’à présent, seuls des hommes ont remporté des médailles olympiques en judo pour le Canada. Mark Berger a mis la main sur le bronze à Los Angeles 1984, puis Nicolas Gill a gagné le bronze à Barcelone 1992 et l’argent à Sydney 2000. En 2012 à Londres, Valois-Fortier a porté le total à cinq grâce à sa médaille de bronze.
Les judokas d’Équipe Canada à Tokyo 2020 :
Catherine Beauchemin-Pinard (St-Hubert, QC) – Femmes 63 kg
Shady El Nahas (Mississauga, ON) – Hommes 100 kg
Ecaterina Guica (La Prairie, QC) – Femmes 52 kg
Jessica Klimkait (Withby, ON) – Femmes 57 kg
Arthur Margelidon (Montréal, QC) – Hommes 73 kg
Antoine Valois-Fortier (Quebec City, QC) – Hommes 81 kg