L’allumage de la vasque olympique, une tradition flamboyante
C’est un secret bien gardé, digne des meilleures séries d’espionnage : qui allumera la vasque olympique à la cérémonie d’ouverture ? Et quel moyen créatif ou ingénieux utilisera-t-on pour le faire?
Par le passé, la vasque des Jeux olympiques d’hiver a été allumée de plusieurs façons extraordinaires. En voici un aperçu.
PyeongChang 2018
Après avoir été allumée en Grèce, la flamme s’est rendue à PyeongChang après un relais de 101 jours aux quatre coins de la Corée du Sud. Alors que la flamme arrivait à sa dernière étape avant que l’on procède à l’allumage de la vasque olympique, les porteurs de flambeau devaient grimper au sommet du stade où ils rencontraient une patinoire conçue pour être une pleine lune. La meilleure patineuse artistique sud-coréenne, Kim Yuna, qui a remporté l’or à Vancouver 2010 et l’argent à Sotchi 2014, fût celle qui a allumé la flamme, marquant ainsi officiellement le début des Jeux.
Sotchi 2014
L’honneur d’allumer la vasque olympique de Sotchi a été partagé par deux des plus grandes vedettes russes des Jeux olympiques d’hiver de la fin des années 1970 et du début des années 1980, la patineuse artistique Irina Rodnina et le gardien de but Vladislav Tretiak, tous deux triples médaillés d’or. Le duo a complété le relais de 65 000 km en allumant une réplique miniature de la vasque au Parc olympique de Sotchi, ce qui a relayé la flamme au sommet de la vasque principale, déclenchant une présentation pyrotechnique spectaculaire.
Vancouver 2010
Après que 12 000 porteurs du flambeau se soient relayés sur 4500 km, l’honneur d’allumer la vasque a été partagé entre quatre légendes du sport canadien : Catriona Le May Doan, Nancy Greene, Wayne Gretzky et Steve Nash. Afin de respecter le protocole voulant que la flamme demeure allumée pendant toute la durée des Jeux tout en étant visible de la ville hôte, Gretzky a ensuite quitté le stade pour se diriger, sur le siège arrière d’une camionnette, vers le Vancouver Convention Centre, où une seconde vasque extérieure avait été érigée dans le plus grand secret.
Turin 2006
En 2006, l’honneur d’allumer la flamme a été décerné à la légende italienne de ski de fond Stefania Belmondo, l’olympienne féminine et athlète d’hiver la plus décorée de l’histoire du pays hôte avec 10 médailles olympiques. Belmondo a approché la flamme de la base, déclenchant une immense présentation pyrotechnique tout autour du stade, embrasant la vasque de 57 mètres de hauteur, la plus grande de toute l’histoire olympique.
Salt Lake City 2002
Un gratin vénérable d’olympiens américains a complété le relais du flambeau à l’intérieur du stade. Quatorze médaillés d’or différents, incluant Dorothy Hamill, Scott Hamilton, Phil Mahre, Bill Johnson, Bonnie Blair, Dan Jansen ainsi que Jim et Jimmy Shea (membres de la première famille comptant trois générations d’olympiens) se sont relayés pour apporter la flamme à la plateforme d’allumage. La vasque a été enflammée par des membres de l’équipe masculine de hockey sur glace surnommée “Miracle on Ice” à Lake Placid 1980, qui ont allumé la flamme avant qu’elle n’atteigne sa hauteur finale de 35 mètres.
Nagano 1998
Environ un mois avant les Jeux, la flamme de Nagano avait été séparée en trois afin de prendre trois routes différentes à travers le Japon. Après que la flamme eut été réunifiée, la vasque a été allumée par la patineuse artistique Midori Ito, une des athlètes les plus adulées au Japon, qui avait également été la première porteuse du flambeau lorsque la flamme est arrivée au Japon à la fin décembre. La vasque principale était inspirée du traditionnel feu de joie japonais kagaribi, mais cinq vasques secondaires avaient également été installées et allumées à cinq sites de compétition situés à l’extérieur de Nagano.
Lillehammer 1994
Le moment à couper le souffle est survenu lorsque Stein Gruben est entré dans le stade en faisant un saut à ski, tout en tenant le flambeau olympique. Il était en fait la doublure de celui qui devait tenir ce rôle, mais qui s’était blessé pendant la répétition. La vasque a été allumée par Haakon, prince héritier de Norvège, le plus récent non-athlète à poser ce geste symbolique. Il avait cependant des liens olympiques indéniables. Son père, le roi Harald V, a représenté la Norvège en voile aux Jeux olympiques de 1964, 1968 et 1972, alors que son grand-père, le roi Olav V, a remporté l’or dans cette même discipline aux Jeux de 1928 à Amsterdam.
Albertville 1992
La cérémonie de la flamme à Albertville a rapproché le passé et l’avenir du sport français. La légende de soccer Michel Platini, ancien capitaine de l’équipe nationale et triple récipiendaire du Ballon d’or remis au meilleur joueur de la planète, représentait le passé alors que François-Cyrille Grange, un aspirant skieur alpin de 9 ans, qui devait éventuellement participer à une compétition de la Coupe du Monde de la FIS à l’âge de 17 ans, représentait l’avenir. La vasque qu’ils ont allumée était une des 10 érigées pour les Jeux, les autres ayant été installées et allumées sur les nombreux sites de compétition.
Calgary 1988
Lorsque la flamme olympique est arrivée en sol canadien, à Saint-Jean de Terre-Neuve, les premiers relayeurs furent Barbara Ann Scott, médaillée d’or en patinage artistique à Saint‑Moritz 1948, et Ferd Hayward, premier olympien canadien originaire de Terre-Neuve qui a participé aux Jeux de 1952 à Helsinki. Ils ont tous deux été choisis pour représenter les olympiens canadiens d’antan. Lorsqu’est venu le temps de compléter le relais du flambeau et d’allumer la vasque olympique à Calgary, les organisateurs ont fait appel à Robyn Perry, une aspirante patineuse artistique de 12 ans représentant la prochaine génération d’athlètes canadiens. Bien que Robyn ne soit jamais devenue elle-même une olympienne, elle a marqué l’histoire en étant la plus jeune personne à allumer la vasque olympique par elle-même.