Christine Girard deux médailles olympiques dans les mains, le drapeau canadien sur les épaules.COC/Jessica Deeks
COC/Jessica Deeks

Christine Girard nommée chef de mission pour Santiago 2023

La championne olympique en haltérophilie et ardente défenseure de l’antidopage Christine Girard est prête à relever son prochain grand défi, celui d’occuper le poste de chef de mission d’Équipe Canada aux Jeux panaméricains de Santiago 2023

À titre de personne responsable de l’équipe, elle a l’intention de jouer bien plus qu’un rôle symbolique à la compétition quadriennale multisports qui aura lieu du 20 octobre au 5 novembre dans la capitale du Chili. 

« Je veux être celle qui garde tout le monde ensemble et aide les personnes à obtenir ce qu’elles veulent vraiment. Les Jeux existent pour [les athlètes] alors je serai là pour eux », a déclaré Girard. 

  • Christine Girard avec ses médailles olympique dans la main droite, l'or de Londres 2012, le bronze de Beijing 2008.
  • Christine Girard avec ses deux médailles olympiques autour du cou et le drapeau canadien sur l'épaule.

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Après avoir elle-même participé à trois éditions des Jeux panaméricains, où son fait saillant a été de remporter la médaille d’or à Guadalajara en 2011, Girard est emballée d’avoir l’occasion de partager ses vastes connaissances et son vécu tout à fait unique avec les athlètes canadiens.  

« Je veux juste jouer le rôle de quart-arrière. Je veux être là quand [les athlètes] reviennent. Je veux être là pour les soutenir. Je veux être là s’ils ont besoin de quelqu’un pour les écouter… En gros, juste comprendre ce qu’ils vivent parce que je l’ai vécu moi aussi. »

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Plus d’une décennie s’est écoulée depuis que Girard a participé à sa dernière compétition internationale; elle était alors revenue des Jeux olympiques de Londres 2012 avec une médaille de bronze en main. Six ans plus tard, on lui a enfin et à juste titre attribué la médaille d’or de l’épreuve des 63 kg qui avait été disputée à ces Jeux-là (médaille qui venait s’ajouter à celle de bronze qu’elle a remportée à Beijing 2008) après la disqualification rétroactive de plusieurs de ses adversaires pour dopage. 

Christine Girard avec ses enfants sur le podium
Christine Girard pose avec ses enfants après avoir reçu ses médailles olympiques d’or et de bronze lors d’une cérémonie à Ottawa, le 3 décembre 2018. LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld

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Dans les quatre années qui ont suivi cette cérémonie de remise de médaille très émotive à Ottawa, Girard n’a pas chômé du tout. 

En plus d’élever trois jeunes enfants (qui sont maintenant âgés de près de cinq ans à huit ans), elle a complété une maîtrise en Sciences de la santé à l’Université d’Ottawa en 2012, s’étant spécialisée en ergothérapie. Une rencontre avec un conseiller Plan de match, le programme canadien de mieux-être global pour les athlètes, l’a aidée à s’orienter dans cette direction. Jusque-là, elle n’avait aucune idée dans quelle voie elle voulait s’engager, elle savait seulement qu’elle voulait avoir un horaire de travail plus régulier étant donné que ses enfants allaient être assez vieux pour aller à l’école.

Elle aide maintenant les personnes qui reçoivent des prestations d’invalidité à long terme à retourner en milieu de travail. Elle trouve que c’est la suite logique au travail d’entraîneure qu’elle faisait et aimait déjà.  

Girard fait aussi un travail important comme bénévole. Elle siège à la commission antidopage de la Fédération internationale d’haltérophilie et elle est ambassadrice à l’éducation de l’ITA (International Testing Agency), qui gère les programmes antidopage pour les fédérations internationales et d’autres organisations. 

Dans ces fonctions, elle a pu voyager un peu partout dans le monde pour assister à des compétitions et participer à différents colloques, où elle a prononcé des allocutions devant des athlètes sur l’importance du sport propre. 

« Une fois qu’ils connaissent mon histoire, ça me donne de la crédibilité. Les gens se disent, ‘oh, tu comprends vraiment notre sport et ce que nous avons besoin de combattre’, a-t-elle expliqué. Plus je le fais, plus on témoigne du respect pour les valeurs que j’essaie de transmettre. »

Girard reconnaît aussi que transformer les mentalités de fond en comble n’est pas facile à faire. 

« Ça va prendre du temps, ça va prendre de la patience et il va falloir donner des orientations. Je suis très heureuse de travailler du côté de l’éducation parce que les athlètes doivent réaliser quelles répercussions [a le dopage] sur leur corps, leur santé mentale et leur bien-être dans l’ensemble. Je pense que c’est à ce niveau-là qu’on peut concrétiser le changement de culture qui est déjà amorcé.

« Aussi, il faut considérer la question de : comment veux-tu te sentir au moment où tu vas recevoir ta médaille ? Le sport fondé sur les valeurs est vraiment important et nous avons de la chance que ce soit bien établi au Canada, mais ce n’est pas le cas partout. C’est ça que nous cherchons à promouvoir. »

Alors qu’elle entreprend maintenant sa prochaine mission en tant que chef de mission, Girard est reconnaissante pour les rapports qu’elle a tissés avec ses chefs de mission quand elle a participé aux Jeux olympiques. C’est l’étincelle qu’ils avaient dans les yeux et le soutien qu’ils donnaient qu’elle veut surtout chercher à imiter au bénéfice des athlètes qu’elle encadrera à Santiago. 

« Mark Tewksbury en a été un qui m’a vraiment touché au cœur », raconte Girard à propos du champion olympique en natation qui a agi comme chef de mission du Canada aux Jeux de Londres 2012. Elle a aussi été grandement influencée par ses rapports « vraiment authentiques » avec la championne olympique en plongeon Sylvie Bernier, qui a été chef de mission à Beijing 2008 et chef de mission adjointe à Londres 2012.  

  • Christine Girard soulève une barre d'haltérophilie.
  • Christine Girard soulève une barre d'haltérophilie devant les anneaux olympiques.
  • Christine Girard lève les bras dans les airs, les anneaux olympiques à l'arrière plan.

« Quand tu es aux Jeux olympiques, tu vis des émotions vraiment intenses dans un univers que la plupart des gens ne comprennent pas. Ce n’est pas naturel comme milieu. Le fait de pouvoir retourner au Village et d’y voir quelqu’un qui comprend… Si tu es contente ou contrariée, si tu as des soucis, des problèmes, le simple fait d’avoir ce lien avec cette personne qui comprend d’emblée et qui peut ensuite bâtir une bonne relation en plus, dans mon cas cela a vraiment aidé et été important. »

Girard sait que chaque athlète vivra les Jeux de Santiago 2023 différemment. Pour certains, les Jeux panaméricains représenteront le sommet de leur carrière. Pour d’autres, ce sera une autre étape dans le parcours qui les mènera aux Jeux olympiques. Et pour d’autres encore, ce sera un moment où la qualification olympique sera leur objectif principal. À Santiago, il y aura 21 disciplines sportives où des places de quotas en vue de Paris 2024 seront en jeu. 

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D’ici là, Girard a hâte de faire connaissance avec son équipe de mentors d’athlètes qui l’aideront à faire des Jeux panaméricains une expérience positive pour tous les membres d’Équipe Canada. 

« Maintenant, c’est le bon moment pour moi de faire quelque chose qui a juste pour but d’aider. J’ai eu la chance d’avoir un chef de mission qui a vraiment eu une influence importante sur moi, alors j’espère pouvoir redonner un peu de ça à d’autres. »