Summer McInstosh célèbre après une course.THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn
THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn

Cinq histoires d’Équipe Canada à surveiller en natation aux Championnats du monde World Aquatics 2023

Les Championnats du monde de World Aquatics 2023 démarreront bientôt à Fukuoka, au Japon. Le calendrier sera très chargé avec cinq disciplines aquatiques olympiques au menu, soit la natation, la natation artistique, la natation en eau libre, le water-polo et le plongeon en plus de la compétition de plongeon de haut vol.

Au total, 75 titres mondiaux seront en jeu.

Les six nageurs canadiens en eau libre seront parmi les premiers à entrer en action puisque la compétition débutera le 15 juillet. Les 28 nageurs en piscine canadiens amorceront la compétition le 23 juillet alors que leurs épreuves occuperont la majeure partie du programme de la deuxième semaine de ces Championnats du monde.

Aux Championnats du monde World Aquatics 2022, les nageurs canadiens ont remporté 11 médailles dans la piscine, soit le plus grand nombre de médailles jamais obtenues par le Canada. L’équipe des épreuves en piscine qui se rendra à Fukuoka compte 20 athlètes ayant participé aux Championnats du monde de l’année dernière et 10 nouveaux visages qui font leurs débuts à cette compétition.

Penny Oleksiak sera l’une des grandes absentes de ce rendez-vous. L’athlète olympique la plus décorée au Canada s’est retirée en raison d’une blessure. Oleksiak a d’abord été mise à l’écart suite à une opération subie en août 2022 pour réparer une déchirure à un ménisque. Depuis, elle s’est blessée à l’épaule en essayant de compenser son genou. La jeune femme de 22 ans a pour objectif de revenir à la compétition à temps pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Les Championnats du monde de World Aquatics sont une étape importante en vue de Paris 2024, notamment pour les épreuves de relais. Les trois premiers pays dans chaque épreuve de relais faisant partie du programme olympique obtiendront une place aux Jeux olympiques dans ces épreuves. De plus, la période de qualification pour les nageurs qui doivent réaliser les critères de qualification pour les épreuves individuelles s’est ouverte le 1er mars 2023 et se poursuivra jusqu’au 23 juin 2024.

Horaire des Championnats du monde World Aquatics 2023

Vous pouvez regarder toute la compétition sur Radio-Canada.ca/Sports. Tandis que vous regarderez les compétitions, voici cinq histoires d’Équipe Canada à surveiller en natation.

L’été de Summer

Summer McIntosh est l’une des favorites des fans depuis Tokyo 2020. Alors âgée de 14 ans, Summer était la plus jeune membre d’Équipe Canada à ces Jeux où elle a terminé quatrième au 400 m libre.

À ses premiers Championnats du monde World Aquatics seniors à Budapest l’été dernier, McIntosh a remporté l’or au 200 m papillon et au 400 m quatre nages individuelles (QNI), devenant ainsi la plus jeune nageuse championne du monde depuis plus d’une décennie. Elle a aussi remporté l’argent au 400 m libre en plus de faire partie du relais canadien 4×200 m libre qui a terminé en troisième place.

Summer McIntosh lève un bras dans les airs.
Summer McIntosh, record du monde au 400 m libre aux Essais canadiens de natation Bell 2023, le 28 mars 2023. Swimming Canada/Scott Grant

Aux Essais canadiens de natation en avril, McIntosh a épaté le monde de la natation en établissant non pas un, mais deux records du monde. Elle a retranché 0,32 seconde au record féminin du 400 m libre et, quelques jours plus tard, elle a fait mieux que la marque précédente par près d’une demi-seconde au 400 m QNI. 

C’est l’Australienne Ariarne Titmus qui détenait le record du 400 m libre avant que McIntosh ne s’en empare. Avant Titmus, le record appartenait à l’Américaine Katie Ledecky. Ces trois nageuses vont certainement se retrouver au Japon pour les Championnats du monde.

Titmus a récemment fait des commentaires à la presse qui ne manqueront pas de mettre de l’huile sur le feu en prévision de la prochaine confrontation à Fukuoka. Elle a indiqué que, bien que talentueuse, McIntosh n’avait pas encore fait ses preuves sous pression. 

« Sur papier, je dirais que je suis toujours la championne olympique. J’ai l’impression que Katie, Summer et moi sommes au même niveau, pour être honnête. Je considère toutefois qu’avec notre vécu, Katie et moi avons plus d’expérience que Summer dans des situations de course sous pression. Je considère que Summer n’a pas encore vécu cette expérience, de participer à une compétition internationale où la pression est palpable, alors ce sera intéressant de voir comment elle va se comporter. » 

Ce sera réellement intéressant. Le 400 m libre féminin sera l’une des finales de la première soirée de natation. 

Les vétéranes Mac Neil, Masse et Savard s’envolent pour Fukuoka

Maggie Mac Neil n’est pas étrangère au succès aux Championnats du monde. En 2019, Mac Neil a décroché l’or au 100 m papillon dans ce qui était sa première grande compétition internationale au niveau senior. Elle a aussi contribué aux médailles de bronze et aux records nationaux des relais féminins 4×100 m libre et 4×100 m quatre nages.

À ses débuts olympiques deux ans plus tard, Mac Neil a mis la main sur trois médailles, remportant l’or dans sa spécialité, le 100 m papillon, ainsi que l’argent et le bronze aux relais 4×100 m libre et 4×100 m quatre nages. Aux Championnats du monde 2022, Mac Neil a choisi de ne participer qu’aux épreuves de relais afin de préserver sa santé mentale. Elle a repris les épreuves individuelles aux Jeux du Commonwealth 2022, remportant cinq médailles, dont l’or au 100 m papillon.

Maggie Mac Neil pose avec sa médaille d'or.
Maggie Mac Neil avec la médaille d’or remportée au 100 m papillon féminin aux Jeux du Commonwealth 2022 à Birmingham, en Angleterre. (Swimming Canada/Ian MacNicol)

Mac Neil a terminé sa carrière universitaire en beauté au printemps dernier. La représentante de l’Université Louisiana State a fracassé un record de la NCAA au 50 verges libre pour mettre la main sur l’or en plus de remporter l’argent au 100 verges libre et le bronze au 100 verges libre. Elle a ensuite prouvé qu’elle pouvait réaliser de grandes performances, quelles que soient les circonstances. À la rencontre internationale annuelle de natation Mel Zajac à Vancouver, qui était sa dernière compétition avant les Championnats du monde, Mac Neil a dû faire face à de nombreux retards de vol, ce qui lui a fait rater une session entière de compétition. Elle a toutefois réussi à canaliser son énergie pour remporter le 100 m papillon, le 50 m dos et le 50 m libre.

Cette compétition et d’autres rencontres préparatoires, comme la Tournée du Mare Nostrum, ont donné à Mac Neil la chance d’acquérir de l’expérience alors qu’elle visera l’or dans son épreuve de prédilection et qu’elle cherchera à aider Équipe Canada à obtenir plusieurs podiums en relais.

La nageuse spécialiste du dos Kylie Masse est aussi une habituée des podiums internationaux, elle qui a remporté des médailles dans le cadre des trois derniers Championnats du monde World Aquatics et des deux derniers Jeux olympiques.

Kylie Masse effectue un départ au dos.
Kylie Masse participe au 100 m dos aux Championnats du monde World Aquatics 2022 à Budapest, en Hongrie. (Photo by Jo Kleindl)

En 2017, Masse est entrée dans l’histoire en devenant la première Canadienne à remporter un titre mondial en natation. Elle avait alors décroché l’or au 100 m dos tout en établissant un record du monde. Elle a ensuite défendu avec succès sa médaille d’or en 2019, devenant ainsi la première nageuse canadienne à mettre la main sur deux titres mondiaux consécutifs. 

Au cours de sa carrière, Masse a remporté quatre médailles olympiques et huit médailles aux Championnats du monde. Elle cherchera donc à ajouter à sa collection à Fukuoka cet été.

Masse doit faire face à une compétition féroce, mais amicale dans sa spécialité avec l’émergence de sa jeune compatriote Ingrid Wilm. Les deux nageuses ont toutes les deux obtenu des victoires aux essais canadiens. Masse a remporté le 50 m et le 200 m dos, tandis que Wilm s’est emparée de la première place au 100 m dos.

L’athlète possédant le plus d’expérience du côté féminin est toutefois Katerine Savard. À sa 14e année au sein de l’équipe nationale, la nageuse de trois Jeux olympiques participera à ses sixièmes Championnats du monde de World Aquatics. Elle a décroché ses premières médailles aux Championnats du monde en grand bassin en 2022 où elle a gagné l’argent et le bronze aux relais féminins en style libre. 

Josh Liendo est sur une belle lancée

Terminant tout juste sa première année dans la NCAA, Joshua Liendo a enchaîné les bonnes performances. Évoluant pour l’Université de la Floride, il a remporté le titre de la NCAA au 100 verges libre, des médailles d’argent au 50 verges libre et au 100 verges papillon en plus de battre trois records de la NCAA en relais.

Bien qu’il soit passé des bassins en verges aux grands bassins, Liendo a une fois de plus réalisé des performances dominantes, cette fois dans le cadre des essais canadiens au cours desquels il a abaissé son propre record national au 100 m papillon deux fois dans la même journée.

Joshua Liendo fait un départ de natation.
Joshua Liendo s’élance depuis le bloc de départ pour le 100m papillon masculin lors des Essais canadiens de natation à Toronto, le mercredi 29 mars 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Frank Gunn

À Fukuoka, Liendo souhaitera poursuivre cette belle séquence. La figure de proue de l’équipe canadienne du côté masculin s’appuiera non seulement sur une année d’entraînement fructueuse, mais aussi sur de superbes performances en championnats du monde, notamment aux Championnats du monde en petit bassin de 2021 où il est devenu le premier nageur canadien noir à remporter une médaille d’or et/ou une médaille individuelle dans le cadre d’une compétition internationale de grande envergure. 

L’an dernier, au cours des Championnats du monde en grand bassin à Budapest, Liendo a décroché des médailles de bronze au 100 m papillon et au 100 m libre. Il a ensuite ajouté quatre médailles à sa collection aux Jeux du Commonwealth 2022, dont l’or au 100 m papillon.

Il faudra surveiller Liendo au 50 m libre, au 50 m papillon, au 100 m papillon et au 100 m libre. D’ailleurs, il est tout près de s’emparer du record canadien au 100 m libre détenu par Brent Hayden depuis 2009. Liendo disputera aussi quelques épreuves de relais dans lesquelles les Canadiens chercheront à faire leur marque.

Des hommes d’expérience pour mener l’équipe

Même s’il est âgé de 25 ans seulement, Javier Acevedo, qui a participé à deux Jeux olympiques, apporte à Fukuoka une riche expérience des grandes compétitions. Acevedo était membre de deux équipes de relais médaillées de bronze aux Championnats du monde World Aquatics en 2017. Il a remporté une médaille d’argent au relais 4×100 m quatre nages aux Jeux panaméricains 2019 et une autre médaille d’argent au relais mixte 4×100 m libre aux Championnats du monde de World Aquatics 2022. L’été dernier, il a décroché quatre médailles aux Jeux du Commonwealth, dont une médaille de bronze individuelle au 50 m dos. 

Acevedo a obtenu de bons résultats aux essais canadiens, abaissant son propre record national au 50 m dos.

Le voyage à Fukuoka sera très chargé pour un autre membre d’Équipe Canada qui est de retour. Eric Brown participera à la fois à la natation en piscine et en eau libre. 

Aux essais canadiens au début du mois d’avril, le spécialiste des épreuves d’endurance a remporté les épreuves de 800 m et de 1500 m libre en piscine. Quelques semaines plus tard, il a remporté l’épreuve du 10 km masculin aux essais canadiens en eau libre qui ont eu lieu aux îles Caïmans. Cette victoire lui a permis de se tailler une place au sein de l’équipe de natation en eau libre pour la deuxième année consécutive.

Brown est un coéquipier de Liendo à l’Université de la Floride où ils ont tous les deux connu beaucoup de succès à leur première année.

« J’ai hâte de voir ce que je pourrai accomplir cet été », explique Brown. « Je vais essayer des choses en participant à des épreuves en piscine et en eau libre, et en tentant de m’amuser chacune des deux semaines. »

Brown sera accompagné de son compatriote Eric Hedlin au 10 km masculin. Hedlin est monté deux fois sur le podium aux Championnats du monde, lui qui a remporté l’argent en 2013 et le bronze en 2019 à l’épreuve de 5 km en eau libre.

Les étoiles montantes veulent faire des vagues

Comme mentionné précédemment, Ingrid Wilm sera à surveiller dans les épreuves de dos. À ses premiers Championnats du monde World Aquatics en 2022, Wilm a terminé au quatrième rang du 50 m dos, à seulement 0,03 seconde du podium sur lequel Masse est montée en remportant la médaille d’or. 

Wilm a grandement progressé au cours de la saison. En plus de ses duels avec Masse aux essais canadiens, elle a remporté six médailles dans le cadre de la Tournée du Mare Nostrum au printemps.

Ingrid Wilm fait un départ au dos.
La Canadienne Ingrid Wilm prend le départ des préliminaires du 200 m dos féminin aux Championnats du monde en petit bassin à Melbourne, en Australia, le dimanche 18 décembre 2022. (AP Photo/Asanka Brendon Ratnayake)

L’athlète olympique Finlay Knox est sur le point de faire une percée, lui qui a remporté deux médailles de bronze aux Championnats du monde en petit bassin en 2022 dans les épreuves du 100 m et du 200 m QNI. Il a montré qu’il était prêt à participer à cette compétition après avoir abaissé son propre record canadien au 200 m quatre nages individuelles en grand bassin aux essais canadiens, avec un temps de 1:57,26. 

Ilya Kharun est une autre étoile montante chez les hommes. À ses premiers Championnats du monde en petit bassin en 2022, Kharun a remporté la médaille d’argent au 100 m papillon. Au cours de cette même compétition, il a battu les records canadiens du 200 m, du 100 m et du 50 m papillon. Ses temps au 100 m et au 50 m papillon lui ont aussi permis de battre les records du monde juniors. Il détient notamment le record canadien du 200 m papillon en grand bassin.

Ilya Kharun après une course.
Ilya Kharun réagit à sa victoire au 200 m papillon aux Essais canadien de natation à Toronto, le vendredi 31 mars 2023. THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn

Kharun est passé tout près de nager sous un drapeau différent à l’occasion de compétitions internationales. Même s’il est né à Montréal, ce jeune homme de 18 ans a passé la majeure partie de sa vie à Las Vegas puisque ses parents étaient des artistes du Cirque du Soleil. Kharun était sur le point de représenter les États-Unis aux Championnats panpacifiques juniors au moment où on a réalisé un fait important : Kharun possède un passeport canadien et non américain.

« C’est arrivé très vite, raconte Kharun. Je me suis dit d’accord, je suis Canadien maintenant ».

Équipe Canada a accueilli Kharun à bras ouverts.

« Je me sens comme chez moi », explique Kharun. Voyons maintenant s’il se sentira aussi chez lui sur le podium à Fukuoka.

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