Courtney Hoffos : du retour d’une blessure majeure aux Jeux olympiques
Courtney Hoffos fait partie d’un club auquel plusieurs de ses collègues en ski cross appartiennent aussi, mais dans lequel personne ne souhaite être.
Lors des préparatifs finaux pour la saison 2023-2024 de la Coupe du monde FIS, Hoffos a subi une blessure au genou qui l’a forcée à rater toute la saison.
De retour pour la saison 2024-2025 avec un nouveau ligament croisé antérieur (LCA), la skieuse de 28 ans a signé un retour spectaculaire. Hoffos est montée cinq fois sur le podium du circuit de la Coupe du monde de ski cross et a remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde FIS.
« Je n’avais jamais vraiment fait partie du club du nouveau LCA, a expliqué Hoffos. C’était nouveau pour moi. Plusieurs de mes coéquipières sont passées par là, j’ai vu leurs difficultés et je sais que ça prend beaucoup de temps pour retrouver le rythme de course. Alors de me retrouver sur le podium relativement tôt dans la saison, ou à mi-saison, j’étais vraiment aux anges. Que ça mène ensuite à la saison avec le plus de podiums de ma carrière, en plus d’une médaille aux Mondiaux, c’est assez incroyable. »

Même avec ces solides résultats, la saison n’a pas été sans défis, puisqu’elle n’avait pas compétitionné depuis plus d’un an.
Hoffos explique que si le ski est revenu naturellement, le côté tactique propre au ski cross a été plus difficile à retrouver.
« Je rattrapais des athlètes et je me disais “Oh mon Dieu, qu’est-ce que je fais?” J’étais sortie de cet univers depuis un bon moment et je me sentais rouillée.
Il y a certaines choses qui restent toujours, mais pour moi, c’était vraiment la tactique qu’il fallait retrouver, et la circulation. Skier à côté de quelqu’un, être à l’aise avec une concurrente tout près, gérer les nerfs. Quand tu ne fais pas face à la pression et au stress pendant plus d’un an, environ 18 mois sans compétition, tu ne pratiques pas ça. C’est difficile à simuler. »
La pression et l’adversité n’ont toutefois jamais semblé trop affecter la skieuse originaire de Windermere, en Colombie-Britannique.
Hoffos, qui skie depuis qu’elle sait marcher, s’est jointe au circuit de la Coupe du monde à temps plein lors de la saison 2019-2020. Elle est montée trois fois sur le podium avant que sa saison ne prenne fin prématurément en raison de blessures au poignet et à l’épaule. Malgré tout, elle a été nommée recrue de l’année en ski acrobatique par la FIS.
La saison suivante, elle n’a jamais terminé à l’extérieur du top 10 lors de ses 10 départs en Coupe du monde. Elle a également pris la cinquième place à ses premiers Championnats du monde en 2021, devenant la meilleure Canadienne de l’épreuve. Sa saison s’est toutefois terminée une semaine plus tôt après des blessures au genou et à la cheville qui ont nécessité une chirurgie.
Hoffos a fait ses débuts olympiques à Beijing 2022, se qualifiant pour la petite finale, où elle a terminé deuxième, ce qui lui a valu le sixième rang au classement général.
Elle a maintenant les yeux rivés sur la saison 2025-2026, qui comprend les Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026. Bien que l’équipe canadienne de ski cross n’ait pas encore été officiellement nommée, Hoffos a atteint les critères de nomination prioritaire lors de la saison 2024-2025. Il lui reste maintenant à satisfaire aux critères de performance minimaux lors de la prochaine saison afin de confirmer l’une des quatre places olympiques canadiennes en ski cross féminin.
Selon Hoffos, avoir atteint ces critères de qualification olympique tôt enlève une certaine pression en début de saison.
« Ça me permet définitivement de me sentir un peu plus à l’aise. Je ne pense pas que ça va affecter ma performance pour autant. Je vais continuer à me battre pour chaque résultat. Je vais aussi être encore plus heureuse pour mes coéquipières quand elles performent bien, sachant que ça ne nuit pas à mes chances. On est toujours un peu comme ça, parce que le jour de la course, tu fais tout ce que tu peux faire. »

En grandissant en Colombie-Britannique, Hoffos raconte que des Olympiens comme les skieurs alpins Manuel Osborne-Paradis et Christina Lustenberger, ainsi que la curleuse Christine Keshen, venaient rendre visite aux jeunes athlètes sur la montagne. Hoffos a même gardé plus tard les enfants de Keshen.
Pour elle, ce sentiment de communauté et le soutien canadien font des Jeux olympiques une expérience unique.
« Quand je suis sur la scène mondiale, on le voit, mais les gens ne regardent pas nos Coupes du monde autant, peut-être la famille et quelques amis, surtout que ça joue souvent à 4 h du matin. Aux Jeux olympiques, par contre, tu rejoins un public beaucoup plus large et tu as vraiment l’impression de compétitionner pour tout le monde. Tu représentes non seulement le drapeau, mais aussi les communautés de ton école primaire et de ton école secondaire. Ça te donne vraiment une plateforme pour être un modèle. »
Après une saison 2024-2025 marquée par le succès et une bonne santé, Hoffos espère poursuivre sur cette lancée.
« Commencer une saison en santé, ça fait une énorme différence. Et je n’ai pas souvent eu ce luxe-là. Le fait de sortir d’une de mes meilleures saisons, de ne pas me blesser et de rester solide tout au long de l’année, j’espère simplement pouvoir continuer sur cette voie. »


