Ski cross 101 avec les athlètes les plus rapides et redoutables d’Équipe Canada
Vitesse extrême, sauts qui défient la gravité et pas mal de courage : voilà les ingrédients essentiels d’une compétition de ski cross.
Cette discipline électrisante a fait ses débuts olympiques à Vancouver 2010, où la Canadienne Ashleigh McIvor a décroché la toute première médaille d’or chez les femmes. Depuis, Équipe Canada a ajouté six autres médailles olympiques en ski cross et n’a jamais raté le podium dans l’épreuve féminine.
Pour expliquer les bases du ski cross, on a fait appel à Marielle Thompson, Kevin Drury et India Sherret.
À quoi ressemble un parcours de ski cross?
Le ski cross se déroule sur un parcours composé à la fois de terrain naturel et de modules artificiels. Les athlètes doivent manœuvrer entre des virages relevés, sauts, vagues et autres obstacles tout en descendant la piste le plus rapidement possible.
« Je pense que les gens ne réalisent pas combien de temps on passe à s’entraîner sur la piste avant une course », explique Marielle Thompson, double médaillée olympique. « Je crois que plusieurs pensent que lorsqu’ils nous voient à la télé, c’est peut-être la première fois qu’on est sur le parcours… mais heureusement, on a beaucoup de temps et de repérage derrière nous. »

Naviguer le parcours, ce n’est pas seulement une question de technique, c’est aussi mental.
« Je suis toujours très concentré sur la première chose que j’ai à faire », explique Kevin Drury, double Olympien. « Avant, je me laissais distraire par ce qui s’en venait plus loin dans le parcours, des sections qui me rendaient nerveux ou que je savais super importantes, mais ça me faisait faire des erreurs dès le début. Maintenant, je me concentre sur le premier mouvement que j’ai à faire, et le reste suit naturellement. »
Quelles sont les règles du ski cross?
Quatre athlètes dévalent la piste en même temps, avec comme objectif d’être le premier à franchir la ligne d’arrivée.
Pour expliquer son sport aux gens qui ne le connaissent pas, l’Olympienne de PyeongChang 2018 India Sherret a toujours un exemple sous la main.
« Je pense que l’exemple classique, c’est : “Tu sais c’est quoi le motocross?” La réponse est presque toujours oui. Et je dis : “Ben moi, je fais ça… mais en skis.” » raconte Sherret. « Même si expliqué comme ça, ça ne transmet pas vraiment tout le chaos que ça peut impliquer parfois. »
Le fait que les athlètes se battent littéralement coude à coude fait partie des nombreuses particularités du ski cross.

« J’ai trois gars juste à côté de moi, c’est malade », dit Drury. « La plupart des gens auraient peur, comme : “C’est terrifiant.” Je décolle d’un saut et il y a un gars juste là. J’adore cette montée d’adrénaline. »
Avec les athlètes aussi proches les uns des autres, les contacts accidentels ne sont pas seulement permis, ils sont prévus. Par contre, des pénalités, un peu comme au soccer, peuvent être données si le contact est jugé intentionnel, par exemple pousser ou bloquer un adversaire. Recevoir une carte jaune signifie être classé dernier de sa vague, tandis qu’une carte rouge entraîne une disqualification complète.
Les résultats sont déterminés par celui ou celle qui franchit la ligne d’arrivée en premier avec son corps, et non avec ses skis ou son équipement. Si plusieurs athlètes ne terminent pas la course, leur classement dépend de la distance qu’ils ont parcourue sur le parcours.
Comment fonctionnent les compétitions de ski cross aux Jeux olympiques?
Aux Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026, les épreuves de ski cross commenceront par une ronde de classement pour répartir les 32 athlètes dans les vagues éliminatoires. Chaque skieur fera une descente en solo sur le parcours, et son temps déterminera sa vague éliminatoire.
Chaque vague éliminatoire regroupera quatre skieurs qui s’affronteront directement, et les deux premiers passeront à la ronde suivante. Le processus se répète jusqu’aux finales, qui comprennent une Petite Finale et une Grande Finale.
Dans la Petite Finale, les athlètes se disputeront les positions 5 à 8, tandis que les deux meilleurs de chaque demi-finale s’affronteront en Grande Finale pour les médailles.
Équipe Canada prendra part aux épreuves de ski cross au Livigno Snow Park, les 20 et 21 février.
À quoi peut-on s’attendre d’Équipe Canada aux Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026?
Les places de quota olympique en ski cross ne seront attribuées qu’à la fin de la période de qualification, le 18 janvier 2026. Un pays peut qualifier jusqu’à quatre hommes et quatre femmes. Le Canada est bien placé pour obtenir le nombre maximal de quotas.
Quant à savoir qui occupera ces places, avec une équipe nationale remplie d’Olympiens, de vainqueurs de Coupes du monde et de finalistes aux Championnats du monde, la lutte pour le sommet sera serrée pendant toute la première portion de la saison 2025-2026.
Thompson, une vétérante qui a déjà trois Jeux olympiques derrière elle, voit ça comme une arme à double tranchant.
« Je suis passée d’avoir 18 ans et d’apprendre de mes super coéquipières à être, maintenant, un peu la plus expérimentée », dit-elle. « Je sais que j’ai tellement bénéficié de mes anciennes coéquipières, alors j’essaie de redonner autant que je peux. »
« Mais ce sont aussi mes rivales, non? Et je sais que mes coéquipières sont les meilleures au monde. »



