L’athlète de ski cross India Sherret sur une belle lancée à l’approche des Championnats du monde
L’équipe canadienne est une puissance du ski cross. Il y a rarement une course sur le circuit de la Coupe du monde au terme de laquelle un Canadien ou une Canadienne ne monte pas sur le podium.
India Sherret en a été la preuve à maintes reprises cette saison. La skieuse de 28 ans de Cranbrook, en Colombie-Britannique, connaît la meilleure campagne de sa carrière, elle qui a décroché six podiums, dont deux victoires. Cette constance a propulsé Sherret au premier rang du classement de la Coupe du monde de la FIS, juste devant sa coéquipière d’Équipe Canada et double médaillée olympique, Marielle Thompson.
Olympique.ca a discuté avec Sherret avant qu’elle soit en action « à la maison » dans le cadre de la Coupe du monde de ski cross à Craigleith, en Ontario, où elle espère poursuivre sur sa lancée.
Comment as-tu commencé le ski cross?
J’ai commencé le ski cross assez jeune, surtout par rapport à la plupart de mes coéquipiers. J’ai essayé pour la première fois à 13 ans, puis à 14 ans, j’ai décidé que c’était ce que je voulais faire. Quand j’ai atteint l’âge de participer aux compétitions de la FIS, donc à 15 ans, j’ai en quelque sorte laissé tomber le ski alpin et je me suis consacrée à plein temps au ski cross. Je suis vraiment tombée amoureuse de cette discipline.
Tu viens de décrocher ton sixième podium cette saison et tu es en tête du classement de la Coupe du monde. Comment décrirais-tu cette saison?
La dernière année a été un peu folle, honnêtement. Depuis la mi-février de l’année dernière, j’ai remporté ma première victoire en Coupe du monde (je n’étais pas montée sur un podium depuis, je ne sais pas, quatre ans ou quelque chose comme ça). J’ai eu une bonne fin de saison l’année dernière, puis les choses ont vraiment commencé en force cette année et je skie de manière très constante.
C’est certainement un peu nouveau pour moi. Il y a beaucoup de pression nouvelle pour m’habituer à être « sur le dessus de la pile », pour ainsi dire. Toutefois, j’éprouve beaucoup de plaisir. Je suis très fière de ce que j’ai accompli. Je suis vraiment contente de la façon dont je skie. J’ai l’impression d’être sur une bonne lancée en ce moment, et c’est très spécial.
Fais-tu quelque chose de différent pour accepter et gérer cette pression?
J’ai travaillé avec notre psychologue sportif, pour essayer de gérer les attentes et de rester dans le moment présent.
Avant cette année, la première place du classement général de la Coupe du monde était peut-être plus, je ne dirais pas un rêve, mais ça semblait être un objectif lointain. Puis, tout d’un coup, cette année, c’est plutôt : « Oh, c’est quelque chose pour lequel je suis vraiment dans la course », et je sais que je peux y parvenir.
Une partie de moi se dit : « Ok, il faut juste garder son sang-froid et ne pas me mettre moi-même des bâtons dans les roues ». Je pense que ce sera la partie la plus difficile des quatre prochaines courses. J’ai travaille donc dans le but d’essayer de gérer cela et les attentes, et d’y aller une course à la fois.
Comment te sens-tu à l’approche des Championnats du monde?
Honnêtement, une partie de moi se dit presque : « Super! Voilà une course qui ne compte pas pour le classement général et le résultat n’est que le résultat! » Je ne sais pas si cela a du sens [rires].
Cependant, j’ai vraiment hâte. Je ne me suis pas qualifiée pour les Championnats du monde depuis la première fois que j’y ai participé en 2017, donc ça fait assez longtemps dans mon cas. Je suis vraiment emballée à l’idée de me présenter à mes deuxièmes Championnats du monde au cœur de ma lancée actuelle. Je sais de quels résultats je suis capable, mais en même temps, je sais que tout peut arriver le jour de la course. Je vais donc simplement m’élancer et m’amuser.
Équipe Canada est une véritable puissance en ski cross, surtout chez les femmes. Pouvez-vous nous parler un peu de la dynamique de l’équipe? À quoi ça ressemble de faire partie d’une équipe aussi forte à l’échelle internationale?
C’est vraiment sympa. Surtout quand on regarde les autres équipes européennes, c’est incroyable la profondeur que nous avons, surtout du côté féminin.
Malheureusement, nous ne sommes pas toutes en bonne santé en ce moment. Nous ne sommes plus que trois sur sept. Quand nous avons les sept filles cependant, nous pouvons être sept parmi les huit meilleures, et personne d’autre n’a ça. J’ai monopolisé deux podiums avec les autres filles, avec Marielle [Thompson], Britt [Phelan] et Hannah [Schmidt]. C’est tout simplement l’expérience la plus gratifiante au monde.
Le fait que nous soyons si nombreuses est ce qui nous rend si fortes. Notre niveau d’entraînement est vraiment élevé, surtout en comparaison avec d’autres équipes qui n’ont qu’une ou deux filles. Marielle est au sommet de son art depuis si longtemps, et nous savons toutes que c’est ce que nous visons.
Y a-t-il quelque chose que tu souhaiterais que davantage de gens sachent à propos du ski cross?
C’est drôle, l’idée que beaucoup de gens ont… que c’est très agressif, avec des contacts et des concurrents qui se poussent les uns les autres. On ne peut pas faire ça.
C’était un peu plus « fou » avant, mais aujourd’hui, si vous entrez en contact avec quelqu’un et que cette personne chute, vous recevez un carton jaune, [ce qui signifie que] vous êtes le dernier ou la dernière dans votre série. Si vous recevez deux cartons jaunes dans une année, vous recevez un carton rouge, [ce qui signifie que] vous ne pouvez pas participer à la course suivante, vous êtes disqualifié(e).
Quel est ton moment préféré de ta propre carrière de skieuse?
Je pense que l’un de mes moments préférés est ma première victoire en Coupe du monde [à Alleghe en février 2024]. Celle-là était très spéciale. Je ne m’y attendais pas. Je ne l’avais pas vraiment vu venir. Et puis j’ai connu une journée au cours de laquelle j’ai vraiment eu l’impression que tout est tombé en place.
Je me souviens de l’approche du dernier virage, de l’arrivée, puis d’avoir réalisé que j’allais gagner. J’ai commencé à pleurer.
Mon coéquipier Kevin a couru vers l’arrivée et m’a fait un gros câlin, en disant : « Oh mon Dieu, tu as réussi! » C’était vraiment spécial pour moi.
As-tu un moment préféré en tant qu’amatrice de ski cross?
Je me souviens de certains moments quand j’étais plus jeune, comme les victoires d’Ashleigh McIvor et de Marielle aux Jeux olympiques. En 2010, je n’avais même pas encore commencé le ski cross, mais je me suis dit : « Wow, c’est vraiment spécial de voir une Canadienne remporter une épreuve que je savais que je voulais essayer. »
En rafale India Sherret
Une ou un athlète que tu admires?
Tous mes coéquipiers, à leur manière!
Ton endroit préféré pour t’entraîner?
J’aime beaucoup m’entraîner au centre de conditionnement physique de Whistler. En ce qui concerne l’entraînement de ski, je dirais que l’entraînement avant la saison à Idre Fjäll cette année a été vraiment génial.
Des rituels ou des routines avant une course? Quand j’ai posé la question à ton coéquipier Jared Schmidt, j’ai entendu parler de ses chaussettes porte-bonheur…
J’écoute les mêmes chansons à chaque course qui me mettent dans le bon état d’esprit.
À part ça, je suis plutôt du genre à privilégier le côté droit : la botte droite, le ski droit, la mitaine droite. Je fais la même chose à chaque fois que je me place dans la porte de départ : je tape mes bâtons, je frappe dans mes mains, ce genre de choses. Je ne suis pas une personne très routinière ou superstitieuse, cependant.
Qu’est-ce qu’il y a sur ta liste de lecture d’avant-course?
J’écoute pas mal de métal. Bring Me the Horizon est probablement le groupe qui revient le plus souvent. Les chansons spécifiques sont secrètes, par contre!
Oui, nous ne voudrions pas que tes rivales mettent la main sur la liste de lecture! Si tu n’étais pas une athlète de ski cross, quel sport pratiquerais-tu?
Je pense que ce serait vraiment sympa d’être bonne en ski demi-lune. En termes de choses réalistes pour moi, certainement pas le ski demi-lune! Peut-être le patinage de vitesse sur piste courte? Je pense que ce serait bien.
Équipe Canada participera à la Coupe du monde de ski cross FIS à Craigleith, en Ontario, du 12 au 15 mars. Les Championnats du monde de ski acrobatique FIS auront lieu dans la région d’Engadine, en Suisse, du 16 au 30 mars.