Alysha Newman décroche une médaille de bronze, établit un record canadien et se fait une place dans les livres d’histoire
« Ces hauteurs sont nouvelles pour moi, mais c’est quelque chose à quoi je pensais depuis un certain temps. »
Alysha Newman a offert un brillant spectacle au Stade de France mercredi soir, remportant la première médaille olympique du Canada au saut à la perche féminin. La compétition intense à Paris 2024 a poussé la trentenaire à améliorer son précédent record national de 4,83 m, atteignant une marque de 4,85 m pour décrocher la médaille de bronze.
La triple olympienne avait l’air concentrée dès le début, franchissant facilement la hauteur d’ouverture fixée à 4,40 m.
« Ça faisait cinq ans que je n’avais pas été en finale, alors pour moi, sauter deux fois en 48 heures a été un défi », a-t-elle déclaré par la suite.
Pour le deuxième saut de Newman dans la compétition, elle a légèrement touché la barre avec sa poitrine à 4,60 m et a amusé la foule en gesticulant qu’elle l’avait raté de « juste ça », utilisant son pouce et son index pour montrer la petite marge d’erreur. La gymnaste devenue perchiste a ajusté son saut pour la deuxième tentative et a franchi la hauteur avec facilité.
Newman a continué à sourire et à profiter de la foule. Alors que la barre montait à des hauteurs plus élevées, Newman semblait se détendre dans la compétition, encourageant la foule à applaudir et affichant de grands sourires avant et après ses sauts.
Franchissant facilement la hauteur de 4,70 m, cette impressionnante hauteur s’est avérée trop difficile pour plusieurs des 18 autres perchistes participant à cette grande finale.
Newman, dont la biographie sur Instagram dit « 𝗥𝗔𝗜𝗦𝗘 𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗔𝗥, 𝗪𝗛𝗘𝗥𝗘𝗩𝗘𝗥 𝗬𝗢𝗨 𝗚𝗢 », a franchi la barre dès son premier essai à 4,80 m. Elle était alors l’une des cinq dernières femmes en compétition.
Il y a eu des retards techniques, car les officiels ont informé les concurrents qu’une brève pause était nécessaire pour recalibrer la machine de mesure électronique de la distance (EDM), qui mesure la hauteur de la barre. Cependant, Newman n’a jamais semblé être dérangée par ces interruptions.
Newman, qui n’avait pas franchi de hauteur à Tokyo 2020 trois mois après avoir subi une commotion cérébrale, a manqué sa première tentative à 4,85 m, une hauteur qu’elle n’avait jamais franchie en compétition.
Newman a été ouverte sur ses combats face aux effets de sa blessure cérébrale et aux problèmes de santé mentale qui se sont développés après la commotion.
« J’avais des problèmes cérébraux. J’avais un problème de santé cérébrale. Il y a la santé mentale, et il y a la santé cérébrale, a-t-elle dit. Je n’étais pas heureuse. Je n’aimais pas le sport à ce moment-là, et c’était une lutte pour moi. J’avais besoin de m’éloigner, d’être heureuse en dehors de la piste, puis j’ai réappris à aimer l’athlétisme et à réparer ma santé mentale. »
Newman court après une médaille olympique depuis ses débuts à Rio 2016.
« Toute cette année, j’ai travaillé pour ce moment. C’était tellement drôle parce que je sentais que j’avais raté Tokyo, raté Rio. Je n’étais tout simplement pas à mon meilleur, personnellement, sur et hors de la piste. Cette année, j’ai dit que j’allais tout mettre dans le même panier. Je mets tout l’athlétisme dans ce panier, et cela a fonctionné. »
Après une consultation approfondie avec son équipe d’entraîneurs, qui enregistraient et examinaient fidèlement chacun de ses sauts, ils ont convenu d’un léger ajustement au niveau des taquets. Newman est retournée sur la piste, appelant la foule présente au Stade de France à applaudir et à lui donner de l’énergie pour sa deuxième tentative à 4,85 m.
L’ajustement s’est avéré le bon et Newman a franchi la barre. Avec un cri de joie, elle a établi un nouveau record canadien. Mais la compétition n’était pas tout à fait terminée, car elle a tenté trois fois de franchir 4,90 m, une hauteur uniquement franchie par l’Australienne Nina Kennedy, qui est devenue championne olympique. Bien que la médaille de bronze lui appartienne, Newman a dû attendre plusieurs minutes avant que tous les résultats soient officialisés.
Comme elle l’a raconté : « Vous devez encore attendre et rester là jusqu’à ce que les autres filles aient terminé et j’étais là, debout de manière maladroite, en me demandant, que dois-je faire ? Dois-je célébrer, embrasser tout le monde, pleurer ? »
L’attente en valait vraiment la peine, car Newman a inscrit son nom dans les livres d’histoire en devenant la première médaillée olympique canadienne en saut à la perche depuis 112 ans.
« C’était un moment surréaliste. C’était génial. Je me sens très stable émotionnellement en ce moment, a-t-elle déclaré. Tout le monde disait que si quelqu’un devait le faire, ce serait moi et je suis tellement heureuse d’avoir été à la hauteur de cette attente. »