Des joueuses canadiennes sur la glace lors d'un match.THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn
THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn

5 choses à retenir de la médaille d’argent d’Équipe Canada au Championnat du monde de hockey féminin

Que ce soit en Championnat du monde ou lors des Jeux olympiques, Équipe Canada a réussi de nombreuses performances héroïques en fin de rencontre lors de match pour la médaille d’or en hockey féminin. Dimanche dernier, elles ont malheureusement été du mauvais côté, permettant quatre buts en troisième période dans une défaite de 6-3 contre l’équipe américaine en finale du Championnat du monde féminin de l’IIHF 2023.

Le Canada n’a jamais été mené dans le match jusqu’à ce que Hilary Knight marque en avantage numérique à cinq contre trois avec 3:10 restantes en troisième période. Juste 27 secondes plus tard, Knight a complété son tour du chapeau en marquant cette fois en avantage numérique à cinq contre quatre pour donner une avance de 5-3 aux Américaines. Cayla Barnes a ajouté un but dans un filet désert.

Bien que déçues du résultat, les Canadiennes considèrent ce match comme une occasion d’apprendre.

« Les mots me manquent pour l’instant », a déclaré la capitaine Marie-Philip Poulin. « Cette défaite fait mal, surtout que c’était à la maison, mais ce groupe est très spécial; nous allons en tirer des leçons et avancer, mais c’est difficile à avaler. »

La défenseure canadienne Renata Fast (14) affronte l'attaquante américaine Abbey Murphy (37) devant la gardienne de but canadienne Ann-Renee Desbiens (35).
La défenseure canadienne Renata Fast (14) affronte l’attaquante américaine Abbey Murphy (37) devant la gardienne de but canadienne Ann-Renee Desbiens (35) lors de la deuxième période du match pour la médaille d’or au Championnat mondial de hockey féminin de l’IHF à Brampton, Ont., le dimanche avril 16, 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Nathan Denette

L’attaquante d’expérience Brianne Jenner a fait écho aux commentaires de Poulin.

« Je suis très fière; c’est un groupe vraiment spécial », a déclaré Jenner. « Je pense qu’il y a un peu d’incrédulité parce que dans notre vestiaire, nous avons tellement cru que nous allions trouver un moyen de gagner. Ça fait mal en ce moment, mais nous allons en tirer des leçons et nous reviendrons. »

Équipe Canada, championne olympique en titre, cherchait à remporter un troisième titre mondial consécutif. Il s’agit de la première médaille d’or pour les États-Unis depuis 2019.

Il y a beaucoup de points positifs à retenir pour Équipe Canada, malgré la deuxième place à Brampton, en Ontario. Regardons vers l’avenir.

La rivalité continue de livrer un bon spectacle

L'attaquante canadienne Brianne Jenner (19) marque devant la gardienne de but américaine Aerin Frankel (31).
L’attaquante canadienne Brianne Jenner (19) marque devant la gardienne de but américaine Aerin Frankel (31) en deuxième période du match pour la médaille d’or du Championnat mondial de hockey féminin de l’IHF à Brampton, en Ontario, le dimanche 16 avril 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Frank Gunn

Ce n’était pas le résultat final que les fans de hockey canadiens espéraient, mais ils ont une fois de plus eu droit à un match des plus divertissant et enlevant entre Équipe Canada et leurs rivales américaines.

Le Canada et les États-Unis se sont affrontés dans toutes les finales pour la médaille d’or, sauf une, depuis le début du Championnat du monde de hockey féminin en 1990. Huit fois, ces deux puissances ont eu besoin de prolongation ou de tirs de barrage pour déterminer l’équipe gagnante du championnat, tandis que quatre autres matchs se sont décidés par un seul but en temps réglementaire.

Le match de dimanche semblait destiné à la prolongation jusqu’à ce que Knight marque deux buts en avantage numérique en fin de troisième période. Lors du match de la ronde préliminaire entre les deux équipes, les Américaines ont également marqué deux fois tard dans le match, mais ont finalement perdu en neuvième ronde aux tirs de barrage. Jamie Lee Rattray a alors marqué le but décisif pour le Canada.

Peu importe le score final, un match à enjeux élevés entre ces deux formations est toujours excitant – et les matchs de cette année ont été à la hauteur des attentes.

L’avenir de Fillier reste prometteur

À seulement 22 ans, Sarah Fillier continue d’impressionner sur la scène mondiale.

Fillier, qui jouait non loin de sa ville natale de Georgetown, en Ontario, a été nommée joueuse la plus utile à son équipe et meilleure attaquante du tournoi. Elle a terminé le Mondial avec sept buts et quatre aides en sept matchs, dont un tour du chapeau en demi-finale contre la Suisse.

Fillier avait terminé le mondial féminin de l’année dernière avec cinq buts et six aides après avoir inscrit huit buts et trois mentions d’aide à  Beijing 2022. C’est presque difficile de croire qu’elle n’avait fait ses débuts en championnat du monde qu’en 2021 !

Les joueuses d’expérience répondent présentes

À un moment donné, le noyau de vétéranes de l’équipe canadienne passera le flambeau à la prochaine génération. Mais cela ne semble pas sur le point de se produire.

Poulin, qui a maintenant 32 ans, a marqué encore une fois dans une finale pour la médaille d’or. Elle a terminé le tournoi avec quatre buts et quatre aides en sept matchs, ce qui lui a valu d’être nommée au sein de l’équipe d’étoiles du tournoi.

La capitaine canadienne a ouvert la marque dimanche lors de la finale, faisant justice à sa réputation de joueuse-clé d’où son surnom de « Capitaine Clutch ». Avec deux buts lors du match pour la médaille d’or à Beijing 2022, Poulin est devenue la première athlète de hockey, femme ou homme, à marquer dans quatre matchs pour la médaille d’or olympique.

Jenner, qui a marqué neuf fois à Beijing, a également réalisé une autre solide performance en finale, avec deux buts. La joueuse de 31 ans avait également marqué deux fois dans la victoire 2-1 du Canada contre les États-Unis lors de la finale de l’année dernière.

Équipe Canada est solide dans les buts

Remporter une médaille d’argent n’est pas facile, et pour l’équipe canadienne, accéder à la finale s’est avéré plus difficile que prévu grâce à d’excellentes performances de la part des gardiennes adverses.

En quarts de finale, la gardienne suédoise Emma Söderberg a donné à son équipe une excellente chance de causer une surprise, réalisant 51 arrêts dans une défaite en prolongation 3-2 face au Canada. La Suède a égalisé le match dans les 10 dernières secondes de la troisième période, forçant la prolongation. Sarah Nurse a marqué le but vainqueur pour propulser le Canada en demi-finales. Söderberg a été nommée dans l’équipe d’étoiles du tournoi.

La gardienne de but canadienne Ann-Renee Desbiens.
La gardienne de but canadienne Ann-Renee Desbiens (35) garde un œil sur l’action en troisième période du match contre la Tchéquie au Championnat mondial de hockey féminin de l’IIHF à Brampton, en Ontario, le vendredi 7 avril 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Frank Gunn

Mais elle n’a pas été nommée Meilleure gardienne de but du tournoi. C’est la Canadienne Ann-Renée Desbiens qui a mérité cet honneur, elle qui a amorcé cinq des sept matchs et affiché une moyenne de buts alloués de 1,98. Emerance Maschmeyer était devant le filet du Canada lors du match remporté de 5-0 par le Canada contre le Japon et la victoire canadienne en quart de finale contre la Suède.

Bien que la demi-finale du Canada se soit soldée par un score déséquilibré de 5-1, la gardienne suisse Andrea Brändli a effectué un impressionnant total de 54 arrêts, dont 14 tirs dans la première période.

« Je pense que lorsque vous jouez contre de très bonnes gardiennes de but, cela fait de vous une meilleure marqueuse, a déclaré Nurse après la victoire du Canada en demi-finale. « Ça commence vraiment par notre groupe dans le sens où avec Ann-Renée, Emerance et Soupy (Kristen Campbell) sont certaines des meilleures gardiennes de but au monde. Le fait que nous puissions nous entraîner contre elles nous permet vraiment d’amener ce que nous faisons en pratique dans les matchs, donc lorsque l’on peut obtenir 40 ou 50 tirs au but, quelques-uns finiront par se retrouver au fond du filet. »

Prêtes pour une revanche au sud de la frontière

En regardant vers l’avenir, le Championnat du monde de hockey féminin de l’IIHF 2024 sera de retour aux États-Unis et aura lieu à Utica, dans l’état de New York. Les matchs se dérouleront au Centre Adirondack Bank et au Centre Utica University Nexus, avec des dates provisoires fixées du 4 au 14 avril 2024.

Ce sera la quatrième fois que les États-Unis accueilleront l’événement, mais la première fois depuis 2017. Le Canada a remporté l’or en 1994 à Lake Placid, dans l’état de New York, et en 2012 à Burlington, au Vermont. Le Canada a perdu 3-2 en prolongation contre les États-Unis lors du tournoi de 2017 à Plymouth, au Michigan.

Après ce qui s’est passé à Brampton, il est facile de croire que les Canadiennes feront tout pour gâcher la fête des Américaines sur leur propre glace.