Le meilleur de 2022 : Charles Hamelin passe le flambeau; l’avenir du patinage de vitesse courte piste est assuré
Depuis les débuts olympiques du patinage de vitesse courte piste en 1992, le Canada a toujours pu compter sur plusieurs patineurs en mesure de remporter des médailles aux grands rendez-vous internationaux. D’ailleurs, certains figurent sur la liste des athlètes canadiens les plus médaillés de l’histoire à des Jeux olympiques.
Parmi les figures marquantes de ce sport, Charles Hamelin est devenu à Beijing 2022 l’athlète olympique masculin canadien le plus décoré à des Jeux d’hiver. Après avoir participé à cinq Jeux olympiques et été la figure de proue de l’équipe canadienne de courte piste pendant plus d’une décennie, Hamelin a pris sa retraite de la compétition à la conclusion de la saison 2021-2022.
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Malgré son départ, l’avenir du patinage de vitesse courte piste est entre bonnes mains, alors que plusieurs de ses coéquipiers, dont Steven Dubois, Pascal Dion, ainsi que Kim Boutin, ont déjà plusieurs faits d’armes à leur palmarès.
Charles Hamelin remporte une sixième médaille olympique en carrière
Charles Hamelin avait annoncé plusieurs mois avant les Jeux de 2022 qu’il prendrait sa retraite de la compétition à la fin de la saison. Avant même sa première course à Beijing, il a reçu un premier honneur; il a été nommé porte-drapeau d’Équipe Canada pour la cérémonie d’ouverture, une distinction partagée avec la capitaine de l’équipe féminine de hockey Marie-Philip Poulin.
Le patineur a profité de sa dernière présence sur la glace olympique pour ajouter une ultime médaille olympique à sa collection. Faisant équipe avec Steven Dubois, Pascal Dion, Jordan Pierre-Gilles et Maxime Laoun, il a remporté l’or au relais masculin 5000 m, sa sixième médaille olympique en carrière.
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Hamelin est devenu à 37 ans l’athlète de patinage de vitesse sur courte piste le plus âgé à décrocher une médaille olympique. Il est aussi le premier patineur masculin de sa discipline à gagner une médaille à cinq Jeux olympiques d’hiver différents.
Au fil de ses présences olympiques, il a gagné l’argent au relais masculin à Turin 2006, avant de gagner l’or de l’épreuve à Vancouver 2010 puis le bronze à PyeongChang 2018. Dans les épreuves individuelles, il a mis la main sur l’or au 500 m à Vancouver 2010 ainsi qu’au 1500 m à Sotchi 2014.
Cette quatrième et ultime médaille d’or olympique concluait un parcours exceptionnel pour celui qui est reconnu comme une légende de son sport et un leader pour ses coéquipiers.
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Même si ses jours sur l’équipe olympique canadienne étaient derrière lui, Hamelin a rechaussé les patins à longues lames une dernière fois lors des Championnats du mondede patinage de vitesse courte piste de 2022 à Montréal. La locomotive de Sainte-Julie a mis le point final à sa carrière devant famille et amis, participant uniquement au relais masculin 5000 m lors du dernier jour de la compétition. Entouré par les coéquipiers avec qui il était monté sur la plus haute marche du podium à Beijing, il a gagné sa 38e médaille de championnats du monde lorsque les Canadiens ont pris le troisième rang.
Avant faire ses adieux à la patinoire où il s’était entraîné la majeure partie de sa carrière, il a effectué un dernier tour de glace avec sa fille Violette dans les bras. Une fin de carrière qui a soutiré quelques larmes !
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Steven Dubois : une médaille de chacune des couleurs
Malgré le départ de Charles Hamelin, le Canada compte encore plusieurs patineurs déjà habitués aux podiums internationaux. Parmi ceux qui laisseront vraisemblablement leurs marques à leur tour : Steven Dubois.
À Beijing 2022, il a cumulé trois podiums, dont l’or au relais masculin, pour devenir l’un des deux athlètes canadiens à être triple médaillé à ces Jeux, l’autre étant Isabelle Weidemann.
Il a tout d’abord gagné la médaille d’argent au 1500 m dans une finale riche en action qui réunissait 10 patineurs, puisque Dubois et trois autres patineurs avaient été avancés en finale A après l’imposition de pénalités.
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Quelques jours plus tard, il obtenait la médaille de bronze au 500 m. « Je ne peux pas affirmer que j’avais des attentes quant au nombre de médailles que je pouvais gagner, mais c’est certainement plus que ce à quoi je m’attendais », a conclu Dubois.
Toute une revanche sur le destin pour celui qui était substitut pour l’équipe olympique en 2018. Toutefois, loin de le décourager, le rôle qu’il a joué en 2018 a eu un impact positif sur son cheminement : « Je sentais que ce que j’avais fait pendant toute l’année avait joué un petit rôle dans ce qu’ils avaient accompli (à PyeongChang). Je pense que cela m’a aidé à me motiver pour arriver là où je suis maintenant. Je dois remercier la dernière équipe olympique (canadienne) et tous ceux qui ont été là au cours des quatre dernières années. »
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Après la conquête de la médaille d’or au relais avec ses coéquipiers, la nouvelle coqueluche du patinage de vitesse courte piste canadien mentionnait que Hamelin a eu une influence positive sur lui.
« Charles a toujours été très accueillant pour les nouveaux patineurs. Il m’a fait sentir comme un membre de la famille et, plus important encore, il m’a montré comment travailler à l’entraînement et, même si tu as accompli de grandes choses, comment ne pas se contenter de ça et éviter de penser que tu as tout accompli. »
Voilà un apprentissage qui laisse entrevoir une belle suite pour Dubois !
Pascal Dion : deuxième du classement général aux mondiaux
Si Dubois était substitut quatre ans plus tôt, Pascal Dion lui est, avec Hamelin, le seul autre patineur du relais champion olympique à Beijing qui avait pris part aux Jeux de 2018.
Après avoir remporté sa deuxième médaille olympique à Beijing 2022, il a profité de la tenue à Montréal des Championnats du monde de l’ISU 2022 pour gagner sa première médaille individuelle à des mondiaux, l’argent au 1500 m. Il a enchaîné avec l’or au 3000 m, en plus de faire partie du relais masculin médaillé de bronze.
Ses deux podiums individuels lui ont d’ailleurs permis de terminer deuxième au classement général masculin.
Kim Boutin peut savourer un podium olympique
Révélation des Jeux de PyeongChang où elle avait remporté trois médailles, Kim Boutin est elle aussi une habituée des podiums. À Beijing 2022, elle a ajouté une autre médaille olympique à sa collection en gagnant le bronze au 500 m.
La patineuse reproduisait ainsi le résultat qu’elle avait obtenu à cette épreuve quatre ans plus tôt, mais dans des circonstances tout à fait différentes.
En 2018, la Sud-Coréenne Minjeong Choi avait été éliminée pour avoir heurté Boutin, ce qui avait propulsé la Canadienne sur le podium. Boutin avait par la suite reçu des menaces et subi de l’intimidation en ligne de la part de fans de la Sud-Coréenne et c’est la peur au ventre qu’elle avait participé à la remise des médailles.
Cette fois, Boutin a pu pleinement profiter de sa présence sur le podium olympique.
« J’ai vraiment abordé cette compétition avec l’objectif d’être en union avec la glace et de laisser aller toutes les émotions qui allaient surgir. Les derniers Jeux ont été très émotifs et difficiles pour moi, racontait Boutin aux médias après la course. Je voulais y aller étape par étape. »
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Cette médaille de bronze venait aussi mettre un baume sur des années de remise en question, parce que même si elle a connu beaucoup de succès ces dernières années en Coupe du monde, Boutin a aussi eu à surmonter sa part de défis.
La maintenant quadruple médaillée olympique a enchaîné avec d’autres succès aux Mondiaux à Montréal où elle a gagné cinq médailles et terminé deuxième au classement général féminin.
Boutin a terminé deuxième du 500 m, du 1000 m, du 1500 m et du 3000m, en plus de participer au relais féminin canadien qui a aussi pris le deuxième rang.
Même si la retraite du légendaire Charles Hamelin laissera sans doute un vide, on n’a pas fini de voir des Canadiens sur les podiums de patinage de vitesse courte piste !