Weidemann devient la première athlète canadienne à remporter deux médailles à Beijing 2022
On dit que la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit, mais dans le cas d’Isabelle Weidemann, ce ne pourrait être plus faux.
Après avoir remporté la première médaille d’Équipe Canada à Beijing 2022 à l’occasion du 3000 m féminin, la patineuse de vitesse a profité de la tenue du 5000 m pour décrocher l’argent. Elle a été évincée de la première place par la patineuse néerlandaise Irene Schouten, qui a raflé l’or après avoir abaissé le record olympique de l’épreuve.
« Je suis tellement contente, a déclaré Weidemann après avoir foulé le podium pour la deuxième fois. Quand j’ai remporté la médaille plus tôt cette semaine, je pensais que c’était le summum, alors c’est très emballant de le vivre encore une fois. J’espérais que le 3000 m ne soit pas un coup de chance. »
À lire aussi: L’approche de Weidemann lui vaut une médaille de bronze à l’Anneau de patinage de vitesse
Après avoir pris la sixième place sur cette distance à PyeongChang 2018, l’athlète d’Ottawa savait ce qu’elle avait besoin d’améliorer dans les quatre années suivantes. Cela a porté ses fruits puisqu’elle a franchi la ligne d’arrivée en 6:47.18.
« Ça s’est passé très vite, a-t-elle indiqué. J’essayais de tout bien contrôler et de penser à ma technique, mais j’ai perdu le fil et je ne savais plus à quel tour j’en étais. J’essayais de trouver le bon rythme, mais c’était une bataille pour y arriver. »
Weidemann a suivi nerveusement le reste de l’épreuve, alors qu’il restait une autre paire de patineuses. Elle a fini par constater qu’après avoir obtenu le bronze en début de semaine, elle avait amélioré son sort en remportant cette fois l’argent.
Avec cette autre médaille qui s’ajoute à son palmarès, elle rejoint les rangs d’un groupe sélect de patineuses légendaires, composé de Clara Hughes et Cindy Klassen, en devenant la troisième femme du Canada à rafler une médaille au 5000 m. Elle a ainsi montré qu’elle est une des meilleures dans l’histoire du patinage de vitesse canadien au chapitre de la vitesse et de l’approche tactique.
Bien que les spectateurs n’aient vu que du calme et de la fluidité pendant sa course, il était évident que Weidemann dépensait tout ce qui lui restait d’énergie dans ce qui était sa dernière épreuve individuelle des Jeux.
« Le 5000 m est ma distance favorite et j’ai bataillé dans les cinq derniers tours, en m’efforçant de tout simplement compter les enjambées. J’ai vraiment vidé le réservoir aujourd’hui et j’y ai mis toute mon énergie. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant puisé dans mes réserves. J’essayais juste de rester sur pieds », a-t-elle indiqué.
Même si elle a remporté des médailles individuelles, Weidemann a précisé qu’elle ne l’a pas fait seulement pour elle, mais aussi pour sa famille et tous ceux et celles qui l’aident à repousser ses limites sur une base quotidienne. C’est pourquoi accéder au podium tout en représentant le Canada revêt un cachet aussi spécial, a-t-elle souligné.
« J’ai vécu beaucoup d’émotions quand j’ai remporté la première médaille plus tôt cette semaine, et ma famille était emballée. Ils étaient tellement fiers et c’est pour eux que je patine tous les jours, c’est pour eux que je m’entraîne à tous les joueurs, et aussi pour mon équipe ici et tout le personnel de soutien. Ils étaient tous tellement fiers. »
Son double podium est la première performance du genre par une athlète canadienne à Beijing 2022 et il s’agit là d’un honneur qu’elle a dit ne pas prendre à la légère étant donné que le niveau des patineuses qu’elle a dû affronter est très relevé. Le fait de pouvoir rivaliser avec les meilleures patineuses du monde, comme Schouten, l’incite non seulement à faire preuve d’humilité, c’est aussi une puissante source d’inspiration.
« Elle rehausse tellement le niveau, a dit Weidemann à propos de la Néerlandaise. J’espère qu’un jour, je pourrai améliorer son temps et repousser encore plus les limites de cette distance. Plus les femmes peuvent aller vite, mieux c’est. La regarder patiner m’a donné le feu sacré, c’est sûr. »
C’est ce niveau de motivation qui gardera la flamme bien en vie chez Weidemann, alors qu’elle se préparera maintenant pour sa dernière épreuve des Jeux, la poursuite par équipe.
