À PyeongChang 2018, on passe le flambeau en patinage de vitesse sur courte piste
Pour l’équipe de patinage de vitesse sur courte piste canadienne, ce fut la fin d’une ère et le début d’une nouvelle à PyeongChang 2018.
Voilà comment s’est soldée la journée de jeudi, quand les vétérans et les jeunes Canadiens ont remporté des médailles en courte piste. À 23 ans, Kim Boutin, qui en est à ses premiers Jeux olympiques, a gagné sa troisième médaille à PyeongChang, l’argent à l’épreuve féminine du 1000 m. Plus tard en soirée, Charles Hamelin, 33 ans, a gagné sa cinquième médaille olympique en carrière à ses quatrièmes Jeux olympiques quand il a aidé l’équipe masculine du relais 5000 m à remporter le bronze.
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« Ce dont nous nous souvenons, c’est que nous avons donné tout ce que nous avions pour gagner l’or », a déclaré Hamelin après la course. « Nous avons tout donné sur la patinoire pour y parvenir. »
Comme l’a fait remarquer Hamelin, le patinage de vitesse sur courte piste peut être un sport cruel. L’imprévisibilité à savoir ce que feront les adversaires peut provoquer le désastre, même pendant la meilleure course – et les échanges pendant les relais sont encore plus imprévisibles. Les Canadiens ont vécu un de ces échanges difficiles au cours des derniers tours jeudi, ce qui leur a fait perdre du terrain.
« Le simple fait de monter sur le podium, c’est vraiment super pour nous », a affirmé Hamelin.
Cette médaille de bronze est la cinquième médaille olympique de Hamelin en carrière, ce qui le classe à égalité au titre d’olympien canadien le plus décoré de tous les temps. Les Jeux de PyeongChang se sont révélés difficiles pour le résident de Montréal qui n’a obtenu aucune médaille individuelle. Donc la médaille de bronze de jeudi au relais conclut bien, selon toutes les attentes, la carrière olympique de Hamelin.
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Un des moments les plus mémorables de Vancouver 2010 s’est produit quand Hamelin a sauté dans les bras de sa coéquipière de patinage de vitesse sur courte piste – et copine – Marianne St-Gelais. Hamelin et St-Gelais sont tous les deux des vétérans de cette équipe canadienne qui compte aussi de jeunes étoiles qui se sont révélées très prometteuses pour les prochains Jeux.
Le mentorat de Hamelin auprès de Samuel Girard – l’athlète de 21 ans qui a gagné sa deuxième médaille à PyeongChang en cette médaille de bronze au relais – est très bien documenté. Du côté des femmes, St-Gelais a inspiré bon nombre de patineuses de vitesse canadiennes de la prochaine génération.
« Elle a eu une très belle carrière », a affirmé Boutin. « Elle est toujours là quand je gagne une médaille et quand je n’en gagne pas. Il faut qu’elle soit fière de qui elle est en ce moment. Elle s’est beaucoup améliorée – pas seulement dans son sport, mais dans la vie aussi. C’est une très bonne source d’inspiration pour moi, depuis que je suis jeune. Qu’elle soit à mes côtés à mes premiers Jeux olympiques, ça m’aide à bien respirer et à savourer le moment. »
Boutin a été une étoile à ces Jeux et est devenue la première triple médaillée du Canada à PyeongChang avec une médaille d’argent et deux de bronze. Tandis que St-Gelais, triple médaillée d’argent, partira de la Corée du Sud sans médaille, mais l’héritage qu’elle laisse au sport, à titre d’une des plus grandes patineuses de courte piste canadiennes, se poursuivra pendant longtemps.
Boutin s’est retrouvée coincée entre Suzanne Schulting des Pays-Bas, qui a gagné l’or, et Arianna Fontana de l’Italie, qui a gagné le bronze à la course de jeudi. La Canadienne a dit ne pas s’en faire trop avec la stratégie quand elle est sur la patinoire.
« Je ne suis pas quelqu’un qui suit une stratégie fixe. Mon corps sait ce qu’il peut faire pendant une course, donc je saisis les occasions. Je n’ai pas de stratégie particulière, mais je sais que j’aime patiner devant », a dit Boutin en riant.
« J’ai vraiment profité du moment aujourd’hui. Ma course s’est bien déroulée sur la patinoire et j’en ai bien profité. »
Comme à tous les Jeux olympiques d’hiver, le Canada a vécu des victoires et des défaites en patinage de vitesse sur courte piste. Tandis qu’il s’agissait probablement des derniers Jeux de certains des meilleurs patineurs du pays, il s’agissait également du début d’une nouvelle ère prometteuse pour certains athlètes canadiens. Pascal Dion, qui en est à ses premiers Jeux et a fait partie de l’équipe canadienne du relais en compagnie de Hamelin, de Girard et de Charle Cournoyer, s’attend à de grandes choses de la part de l’équipe pendant les années à venir.
« Au cours des quatre prochaines années, nous allons travailler encore plus fort pour que nos équipes soient encore meilleures aux prochains Jeux », a déclaré Dion.