150 ans de sport canadien: Les années 50

Nous sommes rendus à mi-chemin du 20e siècle du décompte d’Olympique.ca vers le 150e anniversaire du Canada, le premier juillet.

Avant de se plonger dans les années 50, vous pouvez revivre les meilleurs moments des décennies précédentes ici.

Les années 50 ont permis de présenter aux Canadiens de nouveaux athlètes d’élite et d’honorer l’un des plus grands athlètes de l’histoire du pays.

1950 – Lionel Conacher, l’athlète canadien par excellence de la première moitié du 20e siècle

Si l’on devait désigner un seul athlète qui représente la polyvalence sportive, ce serait Lionel Conacher. Excellant autant dans les sports individuels que ceux d’équipes, comme la boxe, la lutte, le football canadien, la crosse et le hockey, Conacher reçoit le titre d’athlète masculin de la première moitié du 20e siècle en 1950.

Bien que la plupart de ses réussites aient été réalisées à son apogée dans les années 20 et les années 30, c’est en 1950, quatre ans avant sa mort, qu’on l’honore en renommant le titre d’athlète canadien masculin de l’année à son nom.

À 16 ans, Conacher remporte le titre des poids légers de l’Ontario en lutte. Quatre ans plus tard, il est champion national des mi-lourds à la boxe. En tant que joueur de football, il enlève la coupe Grey avec les Argonauts de Toronto en 1921, marquant 15 des 23 points de son équipe lors d’un blanchissage contre les Eskimos d’Edmonton. En 1925, il rejoint la LNH et gagne la coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago en 1934 et les Maroons de Montréal en 1935. Il devient ainsi l’un des rares athlètes à avoir son nom gravé sur ces deux trophées prestigieux.

Suivant sa retraite professionnelle sportive en 1937, Conacher est introduit au temple de la renommée du sport canadien en 1955, au temple de la renommée du football en 1963, au temple de la renommée de la crosse en 1966 et au temple de la renommée du hockey en 1994.

1952 – Dernière médaille d’or canadienne en hockey pour 50 ans

L’équipe canadienne de hockey, représentée par les Mercurys d’Edmonton, célèbre sa conquête de la médaille d’or aux Jeux d’Oslo en 1952. (PC Photo/COC)

Depuis l’introduction du hockey aux Jeux olympiques en 1920, le Canada dominait, remportant cinq des six médailles d’or tout en surclassant leurs adversaires au pointage par la marque 332 à 20. Leur fiche de 30 victoires, deux nulles et une défaite durant cette période est un record. La tendance s’est poursuivie lors des Jeux d’Oslo en 1952, où le Canada décoche sa sixième médaille d’or.

Fort d’une fiche de sept victoires et une nulle, l’équipe canadienne marque 71 buts contre seulement 14 buts contre. Toutefois, l’arrivée de l’Union soviétique aux compétitions olympiques jumelée aux strictes règles pour les athlètes amateurs en Amérique du Nord fait en sorte qu’Oslo est le site de la dernière médaille d’or canadienne en hockey pour 50 ans. La léthargie prendra fin à Salt Lake City en 2002.

1952 – L’âge n’est qu’un chiffre pour George Genereux

L’unique médaille d’or du Canada à Helsinki en 1952 est venue du tireur au pigeon d’argile George Genereux. À seulement 17 ans et 146 jours, il demeure le plus jeune champion olympique canadien et le plus jeune homme à avoir remporté la médaille d’or au tir au pigeon d’argile.

Après une journée de compétition, il se tenait à égalité en deuxième place, un point derrière les meneurs. Il renversa la vapeur le jour suivant, marquant 97 points sur une possibilité de 100, alors que ses adversaires reculaient un par un jusqu’à ce que la médaille d’or soit sienne. Son exploit est d’autant plus impressionnant qu’il utilisait un fusil à air comprimé à un canon. La plupart de ses rivaux disposaient d’un fusil à double canon, leur permettant de tirer deux fois sur chaque cible.

1954 – Bell complète la traversée du lac Ontario

En 1954, l’Exposition nationale canadienne offre 10,000 $ à une nageuse américaine pour traverser le lac Ontario. Considérant cela comme une insulte aux athlètes canadiens, Marilyn Bell décide de relever le défi gratuitement. Le soir du 8 septembre, la jeune femme de 16 ans et deux autres nageuses (la Canadienne Winnie Roach Leuszler et l’Américaine Florence Chadwick) partent de Youngstown, New York.

Après plusieurs heures à nager, Roach est forcée d’abdiquer lorsqu’elle ne trouve plus son bateau d’accompagnement. Chadwick abandonne à son tour six heures après le départ, étant prise de crampes et de vomissements. Mais malgré la piètre qualité de l’équipement de navigation, les vents froids, l’eau glaciale et les lamproies qui frôlaient son corps, Bell persévère et atteint les rives de Sunnyside Beach à Toronto en 20 heures et 59 minutes.

Pour la féliciter, l’Exposition nationale canadienne lui offre la bourse de 10,000 $ et Bell est nommée l’athlète canadienne de l’année. Un an plus tard, elle devient la plus jeune nageuse à traverser la Manche.

1956 – Première médaille nord-américaine en ski alpin

La Canadienne Lucile Wheeler participe à l’épreuve de ski alpin aux Jeux olympiques d’hiver de Cortina D’Ampezzo en 1956. Wheeler a remporté une médaille de bronze en descente. (Photo PC/AOC)

À l’époque où les ressources pour les skieurs manquaient, Lucile Wheeler trouva sa voie sur les pistes par elle-même. En 1956, à Cortina d’Ampezzo, elle choque le monde du ski en récoltant la médaille de bronze lors de la descente féminine. Depuis les débuts de l’épreuve aux Jeux en 1948, le ski alpin était dominé par les hommes et les femmes de l’Autriche et de la Suisse, avec quelques autres nations européennes sur le podium.

Wheeler est ainsi devenue la première Canadienne et la première Nord-Américaine à réaliser l’exploit. Elle a continué sur sa lancée aux Championnats du monde de 1958 en remportant la médaille d’or à la descente et au slalom géant, ainsi que la médaille d’argent au combiné alpin, ce qui lui valut le trophée Lou-Marsh.

1956 – Une arme partagée pour un podium partagé

Gerry Ouellette (Photo: Hockey Hall of Fame / Library and Archives Canada / PA-050438)

Gerry Ouellette a tellement un bon coéquipier en Gilmour Boa aux Jeux de Melbourne en 1956 qu’il utilise l’arme de ce dernier pour le vaincre et gagner la médaille d’or. Rivalisant avec un fusil qui s’est brisé en chemin vers l’Australie, Ouellette connait de si grandes difficultés lors de la première épreuve que lui et son compatriote décident de se partagée l’arme de Boa pour le 50 mètres carabine position couchée.

Les deux hommes avaient calculé qu’ils doivent tirer à la cible toutes les 75 secondes pour qu’ils terminent tous les deux dans les délais prescrits de deux heures et demie. Boa y va le premier, entraîné par Ouellette, et égale son propre record du monde avec 598 points. Après le résultat de Boa, les deux s’échangent de rôle et Ouellette réussit un résultat parfait de 600 points pour enlever la médaille d’or. Boa se tient à ses côtés sur le podium avec une médaille de bronze.

1951-1959 – Streit accumule les victoires

Marlene Stewart Streit (Photo : Hockey Hall of Fame / Library and Archives Canada / PA-050472)

Marlene Streit est la golfeuse amatrice la plus prolifique de l’histoire canadienne. Il est alors difficile de restreindre ses performances à une seule décennie. Nous avons toutefois choisi les années 50 parce qu’elle y a remporté deux fois le trophée Lou-Marsh (1951 et 1956) et trois de ses quatre prix Bobbie Rosenfeld (1952, 1953, 1956 et 1963) pour l’athlète féminine de l’année.

En 1951, elle gagne le premier de ses 11 titres amateurs canadiens féminins. Deux ans plus tard, elle remporte l’Omnium britannique amateur. En 1956, elle utilise ses coups d’approche exceptionnels pour décocher la victoire au championnat amateur des États-Unis. Lorsqu’elle remporte le titre amateur d’Australie en 1963, elle devient la seule femme dans l’histoire à détenir ces quatre titres amateurs. Streit est la première Canadienne à être introduite au temple de la renommée du golf en 2004.