Kelsey Serwa dépasse les attentes à son retour sur les pistes

Il y a deux ans, Kelsey Serwa brillait sur le podium de Sotchi avec une médaille d’argent olympique au cou.

Il y a deux semaines, elle dominait la discipline du ski cross après avoir remporté sa deuxième médaille d’or des X Games en carrière.

Il y a un an, Kelsey Serwa était tout sauf près d’une pente de ski.

Heading home with some #xgames gold!! 😄 @elanskis @skibigwhite @TLaneTransport @EPCanada @lululemon @uvexsports

A photo posted by Kelsey Serwa (@kelseyserwa) on

Le chemin menant Kelsey aux Jeux olympiques de Sotchi fut très ardu pour la skieuse. Après s’être déchiré le ligament croisé antérieur gauche en janvier 2012, elle a tout fait ce qui était en son pouvoir pour écourter la convalescence. Elle s’est, entre autres, procuré un nouveau matelas et a passé de nombreuses séances en chambre hyperbare. Ayant repris la compétition l’automne suivant, la blessure de Kelsey est revenue la hanter aux Championnats du monde cette même saison. Cette seconde déchirure du ligament croisé antérieur l’obligea passer sous le bistouri à nouveau.

Pour espérer courser à Sotchi, elle se devait de revenir sur les pistes le plus rapidement possible, ce qu’elle a fait, pour ensuite réclamer sa médaille d’argent amplement méritée en Russie.

Kelsey Serwa célèbre sa médaille d'argent (Photo: CP)

Kelsey Serwa célèbre sa médaille d’argent (Photo: CP)

N’ayant pas été en mesure de courser au sommet de sa forme aux Jeux de Sotchi, Kelsey voulait poursuivre son rêve olympique jusqu’aux Jeux de PyeongChang. Et pour se faire, elle devait prendre un long moment loin des pentes pour permettre à son corps de se remettre de ses blessures.

« C’était une décision très difficile à prendre, je me suis beaucoup ennuyée du sport. Il faut croire que c’était la preuve que ma relation avec le ski cross n’était pas terminée », a dit Kelsey à Olympique.ca quelque temps après avoir gagné l’or aux X Games d’Aspen.

Cette année sabbatique lui a permis de faire des choses qu’autrement elle n’aura pas eu l’occasion de faire telle que retrouver les bancs d’école pour étudier la kinésiologie au campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique.

« Je devais être en onzième année, la dernière fois que j’ai passé autant de temps en salles de classe », a dit Kelsey. « La transition entre six heures d’entrainement par jour à douze heures de sédentarité, assise en classe, n’a pas été facile. J’ai pourtant été en mesure d’utiliser ma discipline d’athlète pour mes études et mes résultats furent parmi les meilleurs de ma cohorte. »

Kelsey a aussi pris sa sabbatique pour redonner à la communauté. D’abord nommée Capitaine honoraire d’Équipe C.-B. aux Jeux du Canada à Prince George, Kelsey a ensuite créé le fond de scolarité KSER pour venir en aide aux finissants-athlètes de sa ville natale de Kelowna. Elle espère étendre son programme à toute la région de l’Okanagan. La planification et la tenue d’événements de collecte de fonds ont représenté de nouveaux défis pour Britanno-colombienne.

« Nous avons amassé 100 000 $ en deux ans, c’est fantastique », explique Kelsey. « Nous avons remis trois prix jusqu’à présent et nous en allouerons deux dans l’année à venir. »

Kelsey Serwa lors de la finale de la Coupe du monde de ski cross à Kananaskis, en Alberta, le 23 janvier 2016.

Kelsey Serwa lors de la finale de la Coupe du monde de ski cross à Kananaskis, en Alberta, le 23 janvier 2016.

En septembre 2015, Kelsey a troqué le sac d’école pour le sac à skis et s’est remise à l’entraînement compétitif — un retour qui lui aura fait vivre toute une gamme d’émotions.

« C’est très risqué de prendre une année sabbatique en sports d’élite. Tout le monde a progressé et toi, tu dois mettre les bouchées doubles pour les rattraper », nous a confié Kelsey. « Je suis restée rationnelle dans l’établissement de mes objectifs pour la saison en me disant que cette année serait dédiée à retrouver mes repères et renouer avec la course. Mais je suis bien trop compétitive pour en rester là. J’ai vite ressenti une frustration de ne pas être sur les podiums, mais de vois mes coéquipiers exceller m’a apporté la plus grande des motivations. »

À sa première course sur le circuit de la Coupe du monde, Kelsey s’est classée au 22e rang, éliminée en ronde de qualifications. Elle s’est vite améliorée pour retrouver le podium à sa cinquième coupe du monde. Après une septième place en sol canadien, à Nakiska en janvier, elle s’est assise avec son psychologue sportif en vue des X Games d’Aspen alors qu’elle ne savait même si elle aurait la chance d’y être invitée.

« Quelques personnes avaient déjà leurs invitations grâce à leurs résultats de la saison précédente alors que moi, mes seuls résultats étaient sur papier… pas des pentes! Aussi cette saison, j’ai connu des difficultés en coursant. Je devais, en quelque sorte, réapprendre mes tactiques de courses qui n’étaient plus aussi instinctives qu’avant. »

Aux X Games, Kelsey s’est rappelé de bien défendre son corridor. Ayant repris confiance, elle a intelligemment choisi de prendre le bas du premier virage de la finale à six et prendre les devants et décroché l’or.

https://www.youtube.com/watch?v=aC-zUZ1AXBw

Avec cette victoire à la compétition la plus importante après les Jeux olympiques d’hiver, Kelsey Serwa est tout en confiance pour attaquer, du 26 au 28 février, le parcours qui servira lors des Jeux de PyeongChang en 2018.

« J’espère grimper sur le podium à nouveau en 2018, c’est pourquoi je suis sur le circuit aujourd’hui. Le plus important pour moi est d’avoir le plus de plaisir possible à faire ce qui me passionne. »