Elsa – International Skating Union via Getty Images
Elsa – International Skating Union via Getty Images

Au jour le jour : le duo Lajoie-Lagha se concentre sur le présent en saison olympique

Marjorie Lajoie et Zachary Lagha connaissent bien les hauts et les bas du patinage artistique.

Parmi les bons coups : leur titre de champions du monde juniors en danse sur glace en 2019, leurs débuts olympiques trois ans plus tard à Beijing 2022, puis une cinquième place aux Championnats du monde 2024 de l’ISU, disputés à domicile, à Montréal.

Les moins bons : une commotion cérébrale pour Lajoie, dont elle s’est remise juste à temps pour ces Mondiaux, puis une descente au septième rang un an plus tard, alors qu’ils espéraient se rapprocher du podium.

Mais peu importe comment la saison s’est terminée, ils l’abordent avec le même état d’esprit : chapitre clos.

« Peu importe, man. On vit dans le moment. Ça s’est terminé comme ça s’est terminé. Fait que, whatever, bro, on se concentre sur maintenant », a lancé Lagha lors du camp de haute performance de Patinage Canada à la fin août.

Pour l’instant, le « maintenant », c’est la série du Grand Prix de l’ISU. Après avoir décroché le bronze à Skate Canada International, le duo s’apprête à participer à Skate America. Ils y affronteront deux des meilleurs couples américains : les triples champions du monde en titre Madison Chock et Evan Bates, ainsi que Christina Carreira et Anthony Ponomarenko, cinquièmes aux Mondiaux 2025 et juste derrière Lajoie et Lagha à Skate Canada.

Marjorie Lajoie and Zachary Lagha wear tops that look like a jersey in hockey
Marjorie Lajoie et Zachary Lagha, du Canada, en compétition lors de la danse rythmique de la danse sur glace au Grand Prix ISU de patinage artistique 2025, Skate Canada International, le 1er novembre 2025 au SaskTel Centre de Saskatoon, Saskatchewan. (Photo par Elsa – International Skating Union via Getty Images)

La saison morte n’a pas été de tout repos pour le duo. Ils ont essayé plein d’options musicales, croyant parfois avoir trouvé la bonne avant de découvrir que les droits coûtaient trop cher ou qu’une autre équipe utilisait déjà la même pièce.

Pour la danse rythmique, toutes les équipes doivent utiliser de la musique des années 1990. Lajoie et Lagha ont choisi un mélange de chansons sportives, des airs qu’on entend souvent lors de matchs de hockey ou de soccer.

« Je trouve ça le fun de faire un thème sportif pour les Jeux olympiques », explique Lajoie. « Et de montrer que le patinage, c’est un sport, pas juste de l’art. C’est le fun de pas juste porter une belle robe. Le but de ce programme, c’est de montrer le côté sportif du sport. »Après avoir chorégraphié une danse libre sur deux pièces de Bach, ils ont surpris plusieurs fans en décidant de ramener un programme adoré de la saison 2022-2023 : Nureyev, tiré de la trame sonore du film The White Crow, sur la vie du célèbre danseur de ballet. Ce programme avait été un tournant pour eux, mais ils n’avaient pas eu la chance de le présenter aux Mondiaux cette année-là. Ils s’apprêtent maintenant à le présenter sur la plus grande scène hivernale.

Marjorie Lajoie in a black dress is lifted by Zachary Lagha in black pants and white top
Marjorie Lajoie et Zachary Lagha, du Canada, patinent lors de leur programme libre à l’événement Skate Canada International 2025 à Saskatoon, le dimanche 2 novembre 2025. THE CANADIAN PRESS/Liam Richards

Les Jeux de Milano Cortina 2026 seront bien différents de leurs premiers Jeux olympiques, vécus sous strictes restrictions sanitaires et sans la présence de leur famille ni de leurs amis. Mais cette première expérience leur a beaucoup appris pour cette saison olympique.

« Tu apprends juste à voir les anneaux olympiques, à réaliser : “Wow, on est aux Jeux!” Et tout le monde te regarde, pas juste les fans de patinage, mais tout le monde. Tu reçois des messages de partout. C’est une expérience qui t’apprend à gérer le stress et la pression », raconte Lajoie.

Mais elle insiste : il ne faut pas se concentrer seulement sur cette grande compétition de février.

« Si on pense juste aux Jeux olympiques, la saison va sembler longue », explique-t-elle. « On veut affronter chaque compétition, étape par étape. Les Jeux sont là, on le sait, c’est dans le fond de notre tête, mais on aborde ça comme une saison normale : essayer de s’améliorer, et c’est tout. »

Lajoie et Lagha s’entraînent à l’Académie de glace de Montréal, probablement la plus réputée école de danse sur glace au monde. Partager la glace tous les jours avec des équipes comme Chock et Bates a ses avantages… et ses défis.

« C’est motivant, parce que tu vois tes compétiteurs travailler fort, alors tu veux faire pareil. Mais c’est aussi stressant. Quand ça va moins bien pour toi et très bien pour d’autres, c’est tough », admet Lagha. « Faut juste arrêter de les regarder et se dire : concentre-toi sur toi. C’est la seule façon. »

Le couple a déjà pu visiter la prochaine ville hôte olympique lors d’une tournée de spectacles sur glace en Europe. Ils en ont profité pour visiter Milan et goûter quelques spécialités locales.

« J’ai mangé du super bon chocolat. J’ai hâte d’y retourner », dit Lajoie en riant.

Questions éclair avec Marjorie Lajoie et Zachary Lagha

Quel est votre premier souvenir des Jeux olympiques?

Zachary Lagha : Plushenko, en 2006. C’est les premiers que j’ai regardés.

Marjorie Lajoie : Pour moi, c’est pas les premiers, mais je me souviens surtout d’avoir vu Joannie Rochette. Son histoire m’a vraiment inspirée de voir qu’on peut traverser des moments difficiles et quand même bien performer. J’avais sûrement regardé les Jeux avant, mais ça, c’est mon premier grand souvenir.