D’hier à aujourd’hui : Les Jeux olympiques d’hiver s’apprêtent à retourner à Cortina 70 ans plus tard
Sept décennies après que les meilleurs athlètes des sports d’hiver se soient rassemblés dans les Dolomites, la ville alpine de Cortina accueillera à nouveau des épreuves olympiques en 2026.
À l’occasion des Jeux olympiques d’hiver Cortina d’Ampezzo 1956, c’était la première fois que l’Italie agissait comme hôte olympique, quatre ans avant les Jeux d’été de Rome 1960 et un demi-siècle avant que la patineuse de vitesse canadienne Cindy Klassen brille de tous ses feux avec la récolte de cinq médailles à Turin 2006.
Alors que nous nous préparons à voir les athlètes d’Équipe Canada réaliser leur rêve de participer aux Jeux à l’occasion de Milano Cortina 2026, voici un bref retour sur ce qui s’était passé il y a 70 ans et dans quelle mesure les choses ont changé depuis ce temps aux Jeux olympiques d’hiver.
Plus grand et plus équilibré
En 1956, la petite ville touristique de Cortina (où habitent 6000 personnes environ) pouvait accueillir les Jeux olympiques d’hiver à elle toute seule. Ce n’est plus le cas en 2026. Les Jeux ont pris tellement d’ampleur que les épreuves auront lieu à plusieurs endroits dans le nord de l’Italie, notamment à Milan, qui se trouve à environ 400 kilomètres de route à l’ouest de Cortina.
Un regard rapide à ces statistiques permet de constater dans quelle mesure les Jeux olympiques d’hiver ont pris de l’envergure.
| 1956 | 2026 | |
|---|---|---|
| Durée | 11 jours (26 janvier au 5 février) | 19 jours (4 au 22 février) La cérémonie d’ouverture aura lieu le 6 février, mais des épreuves dans certains sports seront disputées au cours des deux journées précédentes, comme c’est devenu la norme ces dernières années. |
| Comités nationaux olympiques | 32 | 90+ |
| Athlètes | 821 (687 hommes, 134 femmes) | 2900 (la répartition prévue est de 1538 hommes, 1362 femmes) |
| Épreuves | 24 | 116 |
| Disciplines sportives | 8 | 16 |
| Journalistes (presse) | 450 | 3000 |
Milano Cortina 2026 permettra de présenter les Jeux olympiques d’hiver les plus équilibrés de l’histoire en matière de représentation des sexes, avec 54 épreuves masculines et 50 épreuves féminines de même que 12 épreuves mixtes. On s’attend à ce que 47 pour cent des athlètes participants soient des femmes. À titre de comparaison, les femmes représentaient seulement 16,3 pour cent des athlètes en lice à Cortina d’Ampezzo 1956.
Les huit sports qui faisaient partie du programme des Jeux en 1956 étaient le ski alpin, le bobsleigh, le ski de fond, le patinage artistique, le hockey sur glace, le combiné nordique, le saut à ski et le patinage de vitesse longue piste. En 2026, le programme comprendra aussi le biathlon, le curling, le ski acrobatique, la luge, le patinage de vitesse courte piste, le skeleton, le snowboard et le ski-alpinisme qui, dans ce dernier cas, sera disputé pour la première fois aux Jeux olympiques.
En 1956, les seuls sports qui comptaient des épreuves féminines étaient le ski alpin, le patinage de vitesse et le ski de fond. En 2026, le combiné nordique sera le seul sport où les femmes seront absentes.
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L’incidence accrue d’Équipe Canada
Au fur et à mesure que le programme olympique s’est étendu, le Canada est devenu une puissance des Jeux d’hiver, autant au niveau du nombre d’athlètes qui y participent que du nombre de médailles que le pays y remporte.
| 1956 | 2026 | |
|---|---|---|
| Athlètes canadiens | 35 (27 hommes, 8 femmes) | 200+ (nombre estimé) |
| Médailles canadiennes | 3 (1 d’argent, 2 de bronze) | 20+ (nombre estimé) |
À chacune des quatre dernières éditions des Jeux olympiques d’hiver, Équipe Canada a été composée de plus de 200 athlètes, soit plus de cinq fois le nombre de Canadiens et Canadiennes qui ont arboré la feuille d’érable à Cortina d’Ampezzo 1956.
Depuis Turin 2006, Équipe Canada a remporté au moins 24 médailles à chacun des Jeux olympiques d’hiver. Ç’a été une tout autre histoire en 1956 quand les athlètes canadiens n’ont décroché que trois médailles aux Jeux olympiques d’hiver, mais reste que tous ces podiums avaient une importance particulière.
Les patineurs artistiques Frances Dafoe et Norris Bowden ont parti le bal avec la médaille d’argent qu’ils ont obtenue dans l’épreuve des couples. Ils ont été des pionniers pour les figures que nous nous attendons désormais à voir chez les couples, telles que les portés vrillés, les portés lassos au-dessus de la tête et les sauts lancés. Bien qu’il y ait eu à l’époque des critiques venant d’Européens selon lesquelles les portés au-dessus de la tête n’étaient pas mentionnées dans le livre des règlements et devaient donc être considérées comme illégales, Dafoe et Bowden ont reçu la meilleure note de la part de quatre des neuf juges. Leur savoir-faire a incité les autorités à revoir les règles du sport en 1959. Cortina d’Ampezzo 1956 a par ailleurs été la dernière fois qu’une compétition olympique de patinage artistique avait lieu en plein air.
Lucile Wheeler est devenue le premier athlète du Canada à décrocher une médaille olympique en ski alpin quand elle a mis la main sur le bronze en descente féminine. Elle est du même coup devenue la première athlète d’Amérique du Nord à remporter une médaille olympique en descente.
Ces deux épreuves ont aussi été disputées par des Canadiens qui allaient ensuite rafler des médailles d’or olympique quatre années plus tard. Participant à ses premiers Jeux olympiques à l’âge de 17 ans seulement, Anne Heggtveit a su tirer profit de ses acquis pour remporter l’épreuve du slalom féminin à Squaw Valley 1960. Barbara Wagner et Robert Paul ont fini au sixième rang à Cortina pour ensuite décrocher quatre titres mondiaux d’affilée chez les couples et le titre olympique suivant.
Le Canada, représenté par les Dutchmen de Kitchener-Waterloo, a par ailleurs obtenu le bronze au hockey. Il y avait un nom familier dans cette formation, celui de Brodeur. Le gardien de but Denis Brodeur est ensuite devenu le père du légendaire gardien Martin Brodeur, qui a remporté l’or à Salt Lake City 2002 et Vancouver 2010.
Des premières et du nouveau
Cortina d’Ampezzo 1956 a marqué l’histoire en raison du fait qu’il s’agissait des premiers Jeux olympiques d’hiver à être télévisés en direct, alors que les images diffusées ont rejoint de nombreux pays européens.
Il s’agissait seulement des deuxièmes Jeux olympiques d’hiver à être précédés d’un relais de la flamme olympique. La flamme a été allumée au Capitole, une des sept collines de Rome, et s’est déplacée pendant cinq jours jusqu’à Cortina en passant par Venise. Le relais de la flamme pour Milano Cortina 2026 durera 63 jours après qu’on l’aura allumée à Olympie, en Grèce, en novembre 2025.
L’athlète qui a pris la vedette à Cortina d’Ampezzo 1956 a été l’Autrichien Toni Sailer, qui a remporté chacune des trois épreuves masculines de ski alpin par de fortes marges. L’Autriche a décroché neuf des 18 médailles attribuées en ski alpin, ce qui représente tous les podiums qui sont alors revenus à ce pays sauf deux.
Il y a eu une innovation majeure en saut à ski alors que les athlètes finlandais ont présenté pour la première fois un nouveau style aérodynamique. Ils ont placé leurs bras le long de leur corps durant leur envol, au lieu d’étendre les bras devant leur tête. Cela a aidé deux d’entre eux, soit Antti Hyvärinen et Aulis Kallakorpi, à remporter l’or et l’argent.
Des sites modernisés
Il y a seulement trois sites à Cortina qui seront utilisés en vue des Jeux olympiques d’hiver 2026, mais deux d’entre eux accueilleront des épreuves olympiques pour la deuxième fois.
Ce qui sera le Stade olympique de curling de Cortina s’appelait le Stade de glace de Cortina en 1956. C’est là qu’avaient eu lieu les cérémonies d’ouverture et de clôture, ainsi que les compétitions de patinage artistique et de hockey.
Le Centre de ski alpin des Tofane, qui accueillera les épreuves alpines féminines en 2026, était le principal site de ski alpin autant pour les hommes que pour les femmes en 1956.
En 2026, les sports de glisse que sont le bobsleigh, le skeleton et la luge auront aussi lieu à Cortina. La construction du Centre de glisse de Cortina est en cours à l’endroit où se trouvait auparavant la Pista olimpica Eugenio Monti. Considéré par plusieurs comme le plus grand pilote de bobsleigh de tous les temps, Monti a remporté deux médailles d’argent à Cortina d’Ampezzo 1956 sur la piste qui allait plus tard porter son nom, lui qui ensuite décroché quatre autres médailles olympiques, dont deux d’or en 1968.
