La plus jeune championne du monde de skeleton, Hallie Clarke, est prête à plonger tête première dans la nouvelle saison
Lors des Championnats du monde IBSF 2024, la Canadienne Hallie Clarke est devenue la plus jeune championne du monde de skeleton féminin, à seulement 19 ans.
Naturellement, les amateurs canadiens de sports de glisse ont hâte de voir ce que la jeune athlète de 20 ans réserve pour cette saison. Olympique.ca a discuté avec Clarke pendant qu’elle s’entraînait à PyeongChang, en Corée du Sud, en vue de la première étape de la Coupe du monde IBSF de la saison. Elle a parlé de son entraînement, de ses objectifs et de ce qu’elle aimerait que les gens sachent sur le skeleton.
Qu’est-ce qui te motive le plus cette saison?
Je pense que ce que j’attends avec le plus d’impatience, c’est la Coupe du monde à PyeongChang, parce que je n’ai jamais été sur cette piste. Je suis super excitée d’y être, et on a déjà eu quelques jours pour s’y entraîner. Apprendre une nouvelle piste est toujours amusant et un peu plus stimulant, surtout quand on a peu de temps avant une course.
Comment apprends-tu une nouvelle piste?
Avant de commencer, il y a pas mal de vidéos GoPro de descentes qu’on peut visionner. J’étudie aussi les notes de personnes qui y sont déjà allées, qui décrivent leurs manœuvres. Mais la glace change beaucoup.
On commence avec un plan de base, mais lorsqu’on s’entraîne, il faut souvent ajuster ses manœuvres en fonction des conditions de la glace, de la météo et de plein d’autres facteurs. C’est donc beaucoup d’essais et d’erreurs après ce plan initial, ce qui rend les choses si stimulantes. On a peu de temps pour tout comprendre.
Comment as-tu découvert le skeleton?
J’ai déménagé à Calgary en 2018, à 14 ans. J’étais à WinSport [le Parc olympique du Canada], où se trouvent l’Institut canadien du sport et la Ice House pour les sports de glisse.
J’ai vu une affiche qui disait : « Apprenez à pousser pour le skeleton! » Je ne savais pas du tout ce que c’était, alors je l’ai cherché. Comme je viens d’une famille de patineurs artistiques et de joueurs de hockey, c’était juste un autre sport sur glace, alors je l’ai essayé. Et je suis tombée en amour avec ce sport.
La piste de Calgary était encore ouverte à l’époque, et j’allais à l’école secondaire juste en face. Tout s’est aligné parfaitement.
As-tu toujours été une casse-cou ou est-ce venu avec le skeleton?
Si tu demandais à mes parents, ils diraient que j’étais toujours celle qui se suspendait la tête en bas dans les terrains de jeux, qui prenait des risques. Mais je pense que ça s’est vraiment accentué quand j’ai commencé un sport d’adrénaline.
Qu’aimerais-tu que les gens sachent sur le skeleton?
Je crois que beaucoup de gens pensent qu’on fait juste s’allonger et ne rien faire. Mais il y a énormément de manœuvres à faire.
On utilise l’expression « tête, épaules, genoux et orteils », comme dans la chanson, pour expliquer comment on dirige. Nos courses se jouent à quelques centièmes de seconde, et c’est le laps de temps qu’on a pour bien exécuter certaines manœuvres. Ça ne semble pas impressionnant vu de l’extérieur, mais ces décisions en une fraction de seconde peuvent faire la différence entre un podium et un accident.
Parle-nous des Championnats du monde 2024. Comment as-tu vécu cette expérience?
C’était une véritable aventure! Une belle surprise, vraiment. Mon objectif était d’être dans le top 8, car j’avais fini dans le top 10 l’année précédente. Mais j’ai eu beaucoup de défis cette saison-là : nouvel équipement, nouvel environnement d’équipe… J’ai dû m’adapter à plein de choses.
Ma saison en Coupe du monde s’était bien déroulée, mais rien qui laissait présager ce qui allait arriver aux Mondiaux. Être en première position après la première journée, c’était un choc. Mais je me suis dit : « Je n’ai rien à perdre. »
Y a-t-il eu un moment où tu as réalisé pleinement que tu étais championne du monde?
Quand je suis retournée à Brighton, en Ontario, ma petite communauté a organisé une rencontre pour me féliciter. Voir tout le monde rassemblé pour célébrer avec moi m’a fait réaliser ce que ça représentait. Tout ce soutien, c’était vraiment touchant.
Quel est ton impression sur l’avenir du skeleton au Canada?
Je suis plus optimiste qu’il y a quelques années. Nos entraîneurs et notre programme ont travaillé fort pour recruter et rendre le sport plus accessible, car ce n’est pas facile avec une seule piste au pays, à Whistler.
Quand j’ai commencé, j’étais la plus jeune depuis longtemps, car ils recrutaient surtout à l’université. Maintenant, il y a des jeunes qui débutent, et ils sont bien accueillis. Voir ce grand groupe grandir est super prometteur pour notre sport à long terme.
As-tu suivi les Jeux de Paris 2024? As-tu un moment préféré comme fan d’Équipe Canada?
Oui, il y en avait tellement! Mais je dirais Summer McIntosh. Ses performances étaient super inspirantes. En tant que jeune athlète, voir comment elle gère la pression et les attentes, c’était impressionnant. Elle avait l’air si calme, et ses interviews étaient incroyables. Ça m’a vraiment motivée.
Questions éclairs avec Hallie Clarke
Endroit préféré pour t’entraîner?
Calgary.
Athlète que tu admires?
Ma coéquipière, Jane Channell.
Rituel avant une course?
Je porte toujours les mêmes bas arc-en-ciel de lululemon.
Si tu n’étais pas athlète en skeleton, quel sport ferais-tu?
J’ai toujours voulu essayer le patinage de vitesse.