Sandra Sassine en action avec une photo de profil.

Rencontre avec Sandra Sassine, Olympienne des Jeux de 2008 et 2012 en escrime maintenant gestionnaire, marketing des athlètes et héritage des Olympiens au COC 

Le Comité olympique canadien est fier de placer les athlètes au cœur de tout ce qu’il fait. À tous les niveaux de l’organisation, de notre conseil d’administration à nos stagiaires, notre équipe est composée de gens qui croient vraiment au pouvoir du sport – y compris un groupe impressionnant d’Olympiens, de Paralympiens, d’athlètes des Jeux panaméricains, d’anciens athlètes d’équipes nationales, d’athlètes des ligues récréatives et de passionnés du sport. Dans le cadre de cette série de textes, nous ferons connaître le récit des membres de notre équipe qui ont concouru à des Jeux et qui consacrent maintenant leur vie professionnelle à aider la prochaine génération d’athlètes d’Équipe Canada à réaliser leurs rêves.


Sandra Sassine a participé à deux Jeux olympiques en escrime. En plus de son poste à temps plein au COC, Sassine a récemment succédé à son père à titre de propriétaire du Club d’escrime Cœur de Lion à Montréal – rôle qui lui est très précieux.

Cette entrevue a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Quel est ton rôle au COC ?

Je venais d’obtenir mon diplôme en éducation physique et j’étais enseignante de formation quand j’ai commencé il y a une dizaine d’années au poste de coordonnatrice avec l’équipe de l’éducation olympique. Mon travail consistait à transformer les récits d’athlètes en ressources éducatives, pour que les jeunes étudiants puissent s’en inspirer. Une des raisons pour lesquelles je voulais rejoindre les rangs du COC, c’était l’opportunité de raconter les différentes histoires de nos athlètes canadiens.

Sandra Sassine, athlète olympique lors du lancement d’Actif à l’école de la Sir Sanford Fleming School à Vancouver le mardi 10 février 2015. (Paul Wright/COC)

Étant donné que j’ai évolué dans un petit sport (l’escrime) qui n’était pas très connu au Canada et qui attirait seulement les feux de la rampe aux Jeux olympiques, j’avais été confrontée à pas mal de défis et de frustrations quand j’étais athlète. Je voulais aider à changer ça en présentant un portrait complet de ce que sont les athlètes, et ne pas s’en tenir seulement aux performances sportive. Puis, en 2019, je suis passée au rôle de gestionnaire du marketing des athlètes et de l’héritage des Olympiens. Le but principal de mon équipe est d’outiller les Olympiens d’Équipe Canada afin de leur permettre d’être nos meilleurs représentants du Mouvement olympique. Nous visons à maximiser les possibilités d’engagement des athlètes avec différentes marques olympiques, à soutenir l’importante contribution en matière d’héritage des Olympiens qui redonnent à leurs communautés, ainsi qu’à protéger le niveau de performance des athlètes à l’aide de protocoles d’engagement des athlètes qui sont bien conçus.

Quelle importance a le sport pour toi ?

Mon père s’est installé au Canada en provenance de l’Égypte en 1965 et j’ai pratiqué plusieurs sports. Il a bâti un empire en escrime dans la petite ville de Chibougamau et il a déménagé à Montréal à la fin des années 1990, où il a établi le Club d’escrime Cœur de Lion. Quand j’avais 13 ans, mon père (enseignant d’éducation physique et responsable des programmes parascolaires) avait besoin d’un entraîneur de gymnastique, alors il m’a fait prendre l’autobus pour que je complète un cours Niveau 1 dans cette discipline. C’est comme ça que ma carrière d’entraîneure a commencé.

Deux femmes dans une parade.
Marie-Ève Marleau et Sandra Sassine à la Parade de la fierté 2014 à Toronto le 29 juin 2014. Photo David Jackson/ COC.

J’ai eu la chance de grandir entourée de remarquables modèles comme ma mère, qui est une des seules femmes maîtres d’armes au Canada. Le sport m’apporte du bonheur, mais comporte aussi de nombreux défis. C’est une façon de vivre. Je me suis fait des amis pour la vie partout dans le monde au sein de la communauté sportive, notamment ma meilleure amie Marie-Ève Marleau OLY.

Mon conjoint depuis 23 ans et père de ma fille de six ans, Lu Bonnet, est un joueur de badminton et nous avons fait connaissance grâce au sport au cégep. Lu m’a appris à jouer au badminton. Nous avons joué ensemble dans différents tournois provinciaux et nous avons été des adversaires à l’université – il jouait pour l’UdeM et je jouais pour l’UQAM. Le sport a façonné la vie que je mène maintenant, et façonnera aussi le reste de ma vie.

Dans quelle mesure la frustration que tu as dit ressentir comme athlète dans un petit sport souvent ignoré a-t-elle eu un impact sur ton travail au COC?

Beaucoup, je dirais. En tant qu’athlète, tu te concentres sur ton quotidien, sur ce que tu dois faire pour être au sommet et la quête constante de soutien pour ne pas te sentir seule dans cette aventure. Maintenant que je travaille au COC, je vois à quel point le sport est beaucoup plus large que le petit univers qui gravite autour de toi comme athlète.

Pendant les 20 premières années de ma carrière, j’ai reçu très peu de soutien financier généré par des partenariats. Après avoir participé à Beijing 2008, j’ai pu obtenir suffisamment de financement au cours de mes quatre dernières années pour pouvoir terminer ma carrière sans dette, et ce, grâce à mes récits sportifs (conférences et engagements) et ma capacité de bâtir des relations avec des partenaires corporatifs.

Sandra Sassine
24 mai 2016 – Sandra Sassine anime l’événement de l’annonce de l’équipe d’escrime de Rio 2016 du Comité olympique canadien aux bureaux du COC à Montréal, le 24 mai 2016.

Maintenant, au lieu de parler de moi, c’est mon équipe qui construit des ponts entre des partenaires et les athlètes d’Équipe Canada. Je suis heureuse de pouvoir dire que nous avons vu une augmentation du nombre d’athlètes qui ont bénéficié de ces stratégies d’engagement. Ce n’est pas toujours le même sport que nous voyons ; ce ne sont pas toujours les mêmes noms. Chaque fois que j’ai l’occasion d’en faire un appel ouvert, c’est ce que je fais. Nous avons créé un groupe Facebook qui compte maintenant 550 Olympiens, si bien que quiconque cherche à connecter et à s’impliquer a la possibilité de le faire.  

Je suis par ailleurs très fière du fait que depuis près de quatre ans maintenant, je dirige le programme des Subventions Héritage d’OLY Canada, qui offre du financement pour soutenir le remarquable travail que les athlètes font au sein de leurs communautés. Nous avons soutenu 32 projets différents jusqu’ici, dont un en matière de durabilité en aviron piloté par la médaillée d’or olympique Brenda Taylor OLY, qui « propulse son sport vers un avenir sans carbone. » À long terme, j’espère que nous pourrons aider tous les projets pas seulement monétairement. Nous devons trouver une façon d’aider tous les Olympiens qui veulent faire quelque chose dans leur communauté.  

Quelle influence cela a-t-il au sein de la communauté du sport qu’il y ait autant d’athlètes à la retraite qui travaillent maintenant au COC ?

Comme membres du personnel et Olympiens, c’est sûr que nous voyons une différence parce qu’il s’agit d’athlètes qui frappent à notre porte. Ils profitent d’une ligne de communication directe. Ils nous contactent et ensuite, nous les orientons dans la bonne direction.

Après presque 10 années au COC et après avoir travaillé lors de cinq Jeux olympiques dans différents rôles, je sais à quel point l’équipe derrière l’équipe est importante. En tant qu’Olympien, tu ne réalises pas à quel point il y a beaucoup de travail qui se fait en coulisses pour s’assurer que tout est en place pour que tu puisses performer à ton plein potentiel.

Quand tu travailles dans l’équipe de mission d’Équipe Canada aux Jeux olympiques, c’est exactement comme ça que nous voulons que les athlètes se sentent. Nous voulons qu’ils puissent se concentrer et penser à ce qu’ils ont besoin de faire pour vivre la meilleure expérience olympique de leur vie. Nous savons tous à quel point c’est important en tant qu’Olympiens puisque nous l’avons tous vécu.