Bruny Surin honoré d’être nommé chef de mission d’Équipe Canada pour Paris 2024

Près de trois décennies après être devenu champion olympique, Bruny Surin sera une fois de plus aux Jeux, cette fois comme chef de mission d’Équipe Canada pour Paris 2024.

 « C’est un gros cadeau. J’ai bien hâte », a commenté Surin à Olympique.ca à propos de l’honneur de jouer un rôle aussi proéminent avec Équipe Canada.

« À la fin de ma carrière d’athlète, je me suis dit que j’aimerais garder un pied dans le sport, et là, chef de mission pour les Jeux olympiques, c’est vraiment un autre niveau », a ajouté celui qui a beaucoup aimé son expérience dans ce rôle lors des Jeux olympiques de la jeunesse d’été 2018 à Buenos Aires.

D’ailleurs, cette première expérience comme chef de mission lui a permis de confirmer son désir de jouer ce rôle à nouveau.

Montréal, Quebec: 29/04/2022 Photo Bernard Brault, COC Bruny Surin

« C’est un rôle que j’envisageais depuis longtemps. Ça doit faire au moins une douzaine d’années que j’y pense. Je prends ça très à cœur. »

« Aux Jeux olympiques de la jeunesse, j’ai vu de quelles façons on peut avoir un impact positif sur l’expérience des athlètes en étant chef de mission. Les athlètes viennent te parler et te confier leurs états d’âme à la recherche de conseils ou tout simplement d’une oreille attentive », a-t-il dit.

Il s’agit d’un rôle tout indiqué pour l’homme charismatique qui se décrit comme un rassembleur et quelqu’un qui attache une grande importance au partage des expériences. Il avait également un grand désir de partager ce qu’il a appris à travers le sport avec la nouvelle génération. Le large éventail d’expériences qu’il a vécu au cours des quatre Jeux olympiques auxquels il a participé lui permettra de bien comprendre ce que vivent les athlètes.

« À mes premiers Jeux, je ne savais pas à quoi m’attendre et j’étais très nerveux. En 1996, j’ai vécu l’euphorie d’une médaille d’or. Je sais aussi comment un athlète peut se sentir lorsqu’il arrive le jour J et que ça ne fonctionne pas, ou lorsqu’il est blessé. J’ai eu d’excellentes performances au cours de ma carrière, mais aussi des moins bonnes. Un athlète qui vient me voir après avoir vécu un de ces scénarios, je sais quoi dire et comment l’accompagner. Je comprends les émotions qu’il peut ressentir parce que je l’ai vécu », a-t-il expliqué.

Comme chef de mission, il veut que les athlètes voient en lui un ami, un confident, quelqu’un qui a déjà été à leur place et qui les comprend. Toutefois, il ne veut pas s’imposer auprès des athlètes; il voit plutôt son rôle comme étant complémentaire à celui des entraîneurs et des spécialistes qui accompagnent les athlètes au quotidien. Il désire être une option de plus dans le coffre à outils auquel les athlètes ont accès avant, pendant et après les Jeux.

« Je veux que les athlètes n’hésitent pas à me contacter pour des conseils ou parce qu’ils ont des soucis. Peu importe leur sport » a-t-il dit en soulignant qu’il désire que tous se sentent soutenus, peu importe leur résultat. « Je vais passer autant de temps avec quelqu’un qui en est à sa première expérience qu’avec un potentiel médaillé d’or. L’équipe et moi, on est là pour l’ensemble des athlètes. »

Si pour certains les Jeux de 2024 peuvent sembler encore loin, Surin est heureux d’embarquer dans l’aventure dès maintenant. Il suit avec intérêt les performances des Canadiens dans tous les sports dit que « c’est un privilège de faire partie de la route qui les mènera aux Jeux » au cours des deux prochaines années.

De la même façon qu’il ne ménageait pas les efforts lorsqu’il était athlète, l’ex-sprinteur veut bien se préparer pour faire le meilleur travail possible, et cela inclus d’apprendre de l’expérience de celles et ceux qui ont été chef de mission lors de précédents Jeux.

« Je veux apprendre d’eux, savoir comment ils se sont sentis, comment ça s’est déroulé. Je veux bénéficier de leur expérience pour m’améliorer », ajoute-t-il.

Si Bruny Surin convoite le rôle de chef de mission depuis plus d’une décennie, l’édition de Paris 2024 semble tout indiquée pour l’aboutissement de ce projet.

« Paris est une ville que j’adore et qui a une place spéciale dans mon cœur. Je faisais des compétitions là-bas presque chaque année, alors c’est une ville que je connais ».

L’athlète né à Cap-Haïtien et ayant grandi à Montréal croit aussi que le fait qu’il s’agisse d’une ville francophone fera en sorte qu’il sera encore davantage en mesure d’interagir avec les gens sur place et d’enrichir l’expérience des athlètes canadiens.

À Paris 2024, il désire aider les athlètes à vivre une expérience olympique positive, une expérience qui leur servira pour le reste de leur vie.

« De mes participations aux Jeux olympiques, je retiens les liens créés avec les autres athlètes de la délégation canadienne et des autres pays. Dans certains cas, des amitiés naîtront avec des gens d’autres pays, d’autres cultures. C’est quelque chose que j’aime. Oui, il y a la compétition, mais j’ai toujours fait la part des choses. Sur la ligne de départ, je n’avais pas d’ami, mais une fois la ligne d’arrivée franchie, j’étais un gars très sociable. Je suis encore comme ça », ajoute celui qui est décrit comme un bon vivant.

Fier de son passé d’athlète olympique, Surin aspire à faire en sorte que tous les athlètes d’Équipe Canada chérissent leur héritage olympique.

  • Bruny Surin cours.
  • Cinq athlètes masculins courent sur la piste d'athlétisme.
  • Deux hommes se suivent en pleine course.
  • Un athlète lève le bras droit dans les airs.
  • Quatre athlètes derrière le drapeau canadien.
  • Quatre athlètes sur le podium avec des médailles d'or autour du cou.

 « Quand tu es olympien, c’est pour la vie, c’est tatoué sur ton cœur, a-t-il affirmé. Les Jeux olympiques représentent l’aboutissement. Il n’y a rien de plus gros. C’est le sommet. Participer aux Jeux, c’est un exploit. Après, les médailles, c’est un bonus ».

Au-delà des médailles, il croit que le parcours d’un athlète de haut niveau le prépare à exceller en dehors du sport. C’est pourquoi il accorde une grande importance à l’expérience sportive.

« Mon passé d’olympien m’a permis de développer une discipline de travail, la persévérance, la résilience et mon côté fonceur. Ça reste à vie. Dans tout ce que je fais, mon bagage d’athlète m’est utile. »

Surin veut aider les olympiens à mettre en évidence les aptitudes et les habiletés développées grâce au sport. Il désire mettre à profit son bagage personnel et ses expériences sportives pour guider celles et ceux qui suivent ses traces.

« Je me dis que tout ce que j’ai vécu dans le sport, tout ce que j’ai appris, si je peux le transmettre à d’autres, c’est un gros bonus. »

La gratitude est un des moteurs de son engagement.

« Je ne suis pas à la recherche de reconnaissance. Je me dis tout simplement que si je peux faire une différence pour au moins une personne, c’est une grande réalisation. La vie m’a beaucoup donné. La vie me donne encore beaucoup. Moi je veux redonner. Ce serait égoïste de ma part de dire,  » J’ai ces opportunités-là, les autres débrouillez-vous  », dit-il en riant. Je ne pourrais pas agir comme ça ».

Surin est maintenant en position d’aider les autres parce que des gens qui l’ont soutenu, aidé et encouragé tout au cours de sa carrière. Pour lui, il s’agit de donner au suivant.

« Redonner aux autres, c’est une façon de remercier toutes ces personnes. C’est grâce à eux que je suis là aujourd’hui ».

L’homme volubile et enthousiaste au rire contagieux a un message clair pour les athlètes qu’il accompagnera à Paris 2024 :

« Ne soyez pas gêné avec moi. Si tu as besoin de moi, je suis là. Peu importe ce qui arrive, peu importe ce dont tu as besoin, je suis là ».