L’équipage de Kripps s’accroche à la médaille de bronze du bob à quatre
Justin Kripps et ses coéquipiers Ryan Sommer, Cam Stones et Ben Coakwell ont disputé une quatrième et dernière manche sans faute pour remporter la médaille de bronze du bob à quatre à la dernière journée des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Beijing.
Kripps avait besoin d’une course propre pour résister à Christoph Hafer de l’Allemagne qui le talonnait au classement et ainsi prévenir un balayage allemand du podium. C’est exactement ce qu’il a fait et bien qu’il ait affiché le meilleur chrono de la troisième et de la quatrième manche, il n’a pas été en mesure de rattraper l’écart qui le séparait des deux équipes allemandes en tête.
Francesco Friedrich a remporté l’or grâce à un temps combiné au terme des quatre manches de 3 min. 54,30 s. tandis que son compatriote Johannes Lochner a pris le deuxième rang en 3: 54,67. Kripps a terminé l’épreuve en 3: 55,09. devant Hafer en 3: 55,15.
La médaille de bronze était le premier podium canadien au bob à quatre depuis le bronze de Lyndon Rush à Vancouver 2010 et seulement la troisième médaille olympique du Canada dans l’épreuve. Vic Emery était le pilote de l’équipage médaillé d’or à
Innsbruck 1964.
« C’est fou », a lancé Coakwell après être monté sur le podium. « J’ai réfléchi à notre parcours la nuit dernière et j’ai ressenti que tout s’était aligné pour nous. Quand nous nous sommes réunis il y a quatre ans, j’avais un sentiment profondément en moi. Nous avons démontré ce qu’une équipe peut réaliser quand elle peut grandir ensemble. C’est un sentiment fou de réaliser tout cela quand ça se produit. C’est comme dans un rêve. »
« C’était certainement une combinaison de joie et de soulagement. J’aime croire que je compose très bien avec la pression. Je m’entraîne dans ce contexte, je fais des exercices d’entraînement mental et de la médication. Quand vous traversez cette liste d’arrivée, vous êtes soudainement conscients de la pression du moment alors c’est incroyable de réaliser ce que vous venez d’accomplir », a déclaré Kripps à propos de la pression d’avoir eu à piloter pour résister à une remontée de Hafer au classement.
« Ce fut une belle bataille pour la troisième place avec Hafer. Il est sorti avec vigueur dès la deuxième manche. Les Allemands ont été tellement rapides sur la piste… leur équipement fonctionne vraiment, vraiment bien. »
« J’ai commis une erreur à la sortie du cinquième virage, mais tout le reste était pratiquement parfait. J’ai estimé que tout se règlerait sur des centièmes de seconde et ce fut le cas. »
Une des clés à ses yeux a été de ne pas être emporté par l’émotion du moment et de simplement utiliser leur expérience pour réaliser la descente nécessaire pour assurer leur place sur le podium.
« On n’a qu’à faire notre boulot, simplement à bâtir sur les quatre dernières années de compétition ensemble et sur toute mon expérience de pilotage sans se laisser gagner par le processus de la course », a-t-il dit à propos de sa réflexion avant sa dernière manche. « Je n’ai qu’à me concentrer sur le processus et tenter d’exécuter des descentes propres puis obtenir quelque chose de notre poussée. Nous n’avons pas bien poussé en troisième manche alors nous voulions retrancher quelques centièmes de secondes grâce à cet aspect puisqu’on savait que tout allait compter. »
Christopher Spring avec Mike Evelyn, Sam Giguère et Cody Sorensen à bord ont affiché une quatrième manche solide pour un chrono de 59,46 qui leur a permis de grimper de deux places au classement grâce à un temps combiné de 3 :56,99.
Taylor Austin et ses coéquipiers Daniel Sunderland, Jay Dearborn et Chris Patrician, n’ont pas été en mesure de se qualifier parmi les 20 équipages qui ont accédé à la quatrième et dernière manche de l’épreuve, terminant la compétition au 23e rang.
L’équipage de Kripps était troisième après les deux premières manches la veille, environ quatre dixièmes de seconde derrière Friedrich en tête. Les Canadiens ont affiché le pire départ (4,96 s.) et le temps le plus lent (58,44) des trois équipes de tête en troisième manche. Cela a permis aux deux équipes allemandes de solidifier leur écart devant Kripps et compagnie et leur place sur les deux premières marches du podium.
Avant la quatrième manche, Kripps accusait un retard de plus de quatre dixièmes de seconde sur Lochner, qui lui avait deux dixièmes de seconde de retard sur Friedrich, qui a une fois de plus affiché le meilleur résultat de la manche en vertu de son chrono de 58,17 s. Les trois équipes ont disputé une quatrième manche plus lente alors que la glace sur la piste continuait de perdre de sa fermeté et ralentissait les équipages. Friedrich a affiché la meilleure quatrième manche à 59,30 s. devant Kripps en 59,27 s.
La piste du Centre national de glisse de Yanqing, qui s’apparente à une queue de dragon s’étirant le long d’une crête, présente une différence d’altitude de plus ou moins 150 mètres du sommet à l’arrivée, permettant aux pilotes d’atteindre des vitesses pouvant atteindre 140 kilomètres par heure. Bien sûr, les pilotes devaient aussi négocier les 16 virages, notamment la seule boucle de 360 degrés au monde sur une piste de bobsleigh, sans oublier la fameuse « queue de dragon » formant un S aux virages 12 et 13.
Peu d’autres équipes au-delà des six premières ont réussi à gérer une descente propre sur la piste d’une longueur de 1110 mètres. Friedrich et Lochner ont chacun effleuré le mur, bien que cela n’ait pas suffisamment influé sur leur vitesse pour leur permettre de changer de place au classement.
La victoire de Friedrich est sa quatrième sur la scène olympique et son deuxième doublé double en bobsleigh, ayant aussi remporté le titre au bob à deux plus tôt au cours de la semaine. Il est le premier homme à réaliser un double double à deux occasions. Kripps a écrit sa propre page d’histoire du sport canadien, devenant le premier de l’histoire du pays à remporter des médailles olympiques au bob à deux et au bob à quatre. Cette médaille de bronze s’ajoute à celle d’or qu’il a remportée au bob à deux aux Jeux de 2018.
Il était clairement important pour Kripps que son équipage connaisse la performance qu’ils désiraient au moment qui comptait le plus.
« Je suis arrivé à ces Jeux ayant déjà remporté une médaille d’or et cette équipe a travaillé très dur au cours des quatre dernières années et a passé du temps ensemble pendant ces quatre années. Que tout cela conduise à une place sur la troisième marche du podium aux Jeux olympiques est tout simplement incroyable. »