La patience d’Équipe Gushue a le dessus sur l’Italie au curling masculin
La patience et une précision hors pair d’Équipe Canada lui ont permis de disposer de l’Italie lundi après-midi à Beijing.
Brad Gushue a saisi les occasions qui s’offraient à lui pour dominer Joel Retornaz 5 à 1 dans les quatre dernières manches en route vers un gain de 7 à 3 dans le tournoi masculin de curling de Beijing 2022.
Les deux équipes étaient à égalité 2-2 après cinq manches, mais Gushue a marqué deux points en sixième puis trois en neuvième pour porter la fiche de son équipe à quatre victoires et deux défaites dans le tournoi à la ronde à 10 équipes. Ce fut un match où les balayeurs ont joué un grand rôle pour contrôler les tirs, soit en maintenant leur direction, soit en les faisant courber alors que les deux formations semblaient avoir de la difficulté à maîtriser les pierres et la glace. Comme l’explique le troisième canadien Mark Nichols, la patience a été une clé de la victoire pour le Canada.
« Si vous mettez de la pression tôt en pensant que vous devriez profiter d’une plus grande avance, vous exécutez certains coups, vous commettez des erreurs et c’est l’autre équipe qui prend les devants. Ce n’est pas ce que vous voulez, dit-il. Cette glace est très bonne quand vous êtes en avant. Il est difficile de générer de grosses manches alors vous gardez le pointage serré, vous tenter de garder le contrôle du marteau et vous tentez de prendre les devants pour forcer l’autre équipe à travailler. C’est ce que nous avons très bien fait ce soir.
« Voler un point a été une bonne chose puisqu’on a repris le marteau immédiatement, ce qui nous a permis de prendre contrôle de la rencontre, a-t-il ajouté. Nous n’avons pas forcé le jeu pour marquer des points et quand ils ont finalement commis une erreur, nous avons été en mesure de marquer des points additionnels. »
À la pause au terme de la cinquième manche, Gushue a indiqué que son équipe avait de la difficulté à bien placer ses pierres, qui ont été poncées pour créer plus d’effet de courbe, les forçant à jouer avec prudence. Après avoir accordé un vol en première manche, Retornaz, qui a battu Gushue 7-6 en prolongation il y a 16 ans à Turin 2006, s’est aussi contenté de jouer de prudence. Cela a conduit à un échange de simples pendant quatre manches pour ensuite se disputer une cinquième manche sans point.
« Il y a beaucoup de choses qui se passaient sur la glace, racontait Gushue à la pause. Les pierres courbaient beaucoup plus. La surface est plus granuleuse, ce qui est bon, alors nous devons travailler un peu sur la finition. Nous travaillons encore à comprendre comme jouer nos pierres. La glace est bonne, seulement, elle est complètement différente qu’au cours des derniers jours. »
Le premier Geoff Walker et le deuxième Brett Gallant ont stationné leurs pierres là où Gushue les voulait en sixième manche. Deux demi-coups par l’Italie – le troisième Amos Mosaner a vu sa pierre s’échouer sur une garde sur un frapper-rouler et le capitaine Joel Retornaz n’a atteint qu’une pierre de Gushue sur une tentative de double sortie, mettant la table pour un lancer de routine frapper et rester du capitaine canadien pour deux points.
L’Italie a assuré la nulle en septième manche, prenant possession du marteau pour les manches paires et après cinq pierres idéales pour démarrer la huitième, la table était mise pour une possible récolte de trois points. C’est alors que Mosaner, médaillé d’or du tournoi double mixte au début des Jeux, a raté la maison en tentant de placer sa pierre derrière une couverture. Cela a permis au Canada de limiter l’Italie à un seul point.
Les Italiens ont eu de la difficulté à réaliser trois tentatives de doubles sorties en neuvième manche, ne frappant qu’une seule pierre canadienne dans les trois cas. Gushue a profité de la situation avec un frapper et rester qui a produit trois points pour la victoire.
« Nous avons bien joué, a indiqué Gushue. Je ne crois pas qu’on ait encore atteint notre vitesse de croisière. La vitesse de nos placements et notre évaluation ne sont pas encore à point, mais je crois que nous lançons relativement bien et une fois habitués (au ponçage) des pierres, tout va bien. J’aime l’effet de courbe additionnel et j’espère que cette condition de glace se maintiendra, mais c’est une tout autre sensation. On est un peu sur le bout des pieds ne sachant pas à quoi nous attendre. Si nous pouvons profiter pendant quelques matchs de cette distance additionnelle en raison de l’effet de courbe, ce sera très bon. »
Avec trois matchs à jouer dans le tournoi à la ronde visant à identifier les quatre meilleures équipes, le Canada est troisième derrière la Suède (6-0) et la Grande-Bretagne (5-1). Les représentants du ROC, la Suisse et les champions en titre des États-Unis suivent non loin derrière avec une fiche de 3-3.