Rêve réalisé : Damian Warner, champion olympique du décathlon
Damian Warner se souvient d’avoir regardé les Jeux olympiques avec sa mère et d’avoir vu les athlètes canadiens fêter leurs succès.
À sa troisième participation aux Jeux olympiques, Warner pourra maintenant imiter ses idoles de jeunesse après avoir accédé à la première marche du podium à titre de médaillé d’or olympique au décathlon.
« C’est une de ces situations où, plus jeune, tu te mets à rêver et à établir des objectifs, et je me souviens d’avoir regardé Donovan Bailey et Catriona Le May Doan célébrer après avoir remporté leurs médailles d’or, a indiqué Warner. J’étais assis sur le divan et je regardais ça avec mère, je lui disais que je voulais faire la même chose un jour. C’est vraiment cool de venir ici et de pouvoir enfin réaliser ce rêve. »
Il le sentait et les amateurs de sport canadiens l’ont eux aussi senti dès le départ: nous avions devant nous un Warner au sommet de sa forme, physiquement et mentalement. Il l’a montré au Stade olympique, jusqu’à la dernière course de 1500 m. En y allant d’une ultime poussée d’énergie dans les 300 derniers mètres, Warner s’est frayé un chemin jusqu’à la ligne d’arrivée et il a établi un record olympique en vertu d’une récolte de 9018 points pour ainsi améliorer le total de 8893 points qu’avait enregistré Ashton Eaton à Rio 2016.
« J’avais un plan de match, je savais où je devais me trouver et quand j’ai atteint le cap des 1200 mètres, j’étais à trois secondes de ma cible, a-t-il expliqué. Je me suis dit, ‘Si je dois atteindre ce plateau des 9000 points, je dois y aller maintenant’, et j’ai donné tout ce que j’avais. Ce n’était pas très joli, mais j’ai fait le boulot. »
Warner a connu un départ en trombe à chacune des deux journées de compétition, si bien qu’il a pu prendre la tête sans jamais plus avoir à regarder derrière, l’emportant par une marge de 292 points sur le médaillé d’argent, le détenteur du record du monde Kevin Mayer de la France. L’Australien Ashley Moloney a complété le podium. Son coéquipier canadien, Pierce LePage, a pris le cinquième rang avec une récolte de 8604 points, un sommet personnel.
Warner a offert la meilleure performance de sa carrière au décathlon, lui qui a obtenu ses meilleurs résultats à vie aux Jeux olympiques dans les épreuves du 100 m (en plus d’égaler son meilleur temps à vie dans un décathlon disputé à l’échelle mondiale, soit 10.12 secondes), du saut en longueur (8,24 mètres) et du 110 m haies. Il a donné au Canada sa première médaille d’or olympique au décathlon et, en établissant un nouveau record olympique, il a du même coup fracassé son record canadien qui s’élevait à 8895 points, qu’il avait établi vers la fin du mois de mai dernier à l’occasion du Hypo-Meeting de Götzis.
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Meneur au classement après les cinq premières épreuves prévues au programme des Jeux olympiques de Tokyo 2020, Warner a entrepris la deuxième journée du décathlon de la même manière que la première – en se détachant vite de ses adversaires. Au moment de prendre le départ au 110 m haies à titre de détenteur du meilleur temps mondial dans cette épreuve dans le cadre d’un décathlon, Warner a bondi des blocs de départ et rapidement semé le reste de la vague. En franchissant la ligne d’arrivée en un temps de 13.46 secondes (1045 points), Warner a réédité le temps record olympique de cette épreuve dans le cadre d’un décathlon, soit 13.47secondes, que l’Allemand Frank Busemann avait établi en 1996.
Il a ensuite enregistré une marque de 48,67 m (843 points) au lancer du disque et réussi un sommet personnel de 4,90 m (880 points) au saut à la perche. Un javelot propulsé à 63,44 m (790) de distance a ensuite permis de confirmer à toutes fins utiles sa victoire, avant que la course du 1500 m vienne lui donner une place de choix dans l’histoire olympique.
Le Canadien de 31 ans était on ne peut plus satisfait de sa performance. Bien au fait que sa famille et ses amis l’avaient regardé et encouragé depuis London, en Ontario, il avait déjà hâte de retourner à la maison et de pouvoir célébrer avec eux.
« C’est difficile de trouver les bons mots quand tu as ce genre de rêve et ces objectifs depuis des années, et qu’ils se réalisent enfin. Tu ne sais pas trop comment gérer ça. J’imagine que ce sera un peu plus facile de le faire quand je serai aux côtés de tous ces gens-là qui m’ont soutenu et qui m’ont aidé à me rendre jusqu’ici. »
Warner ajoute donc cette médaille d’or olympique à la médaille de bronze qu’il a remportée à Rio 2016, ainsi qu’aux deux médailles d’or des Jeux panaméricains et aux trois médailles (deux de bronze, une d’argent) obtenues aux Championnats du monde d’athlétisme.
« C’est l’expérience d’une vie, je ne pourrais être plus reconnaissant et je suis impatient de partager tout ça avec tout le monde à la maison. »