Patrick Chan savoure la victoire en compagnie de coéquipiers de longue date
Lundi soir à PyeongChang, Patrick Chan s’est tenu au sommet du podium olympique aux côtés de six de ses coéquipiers, tous fiers de leur médaille d’or au cou.
Respirant le bonheur et la joie, Patrick était loin d’être le même patineur qui a connu la pire performance de sa carrière lors des Internationaux de Patinage Canada en octobre dernier.
Plus tôt lundi, Patrick a effectué un programme libre de premier rang, contribuant à l’obtention de cette médaille d’or tant convoitée durant toute la saison par lui et ses coéquipiers Meagan Duhamel et Eric Radford, Tessa Virtue et Scott Moir, Kaetlyn Osmond, et Gabrielle Daleman.
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Mais son parcours jusque-là n’a pas été de tout repos.
Dans les mois qui ont suivi sa désastreuse performance au programme libre à Regina, il s’est désisté de son deuxième Grand Prix et a quitté Détroit, son lieu d’entraînement, pour la quiétude des montagnes en se rendant à Vancouver.
En janvier, il a mis la main sur son dixième titre national, un record. Mais le triple champion du monde avait encore beaucoup de pain sur la planche s’il voulait aussi être champion olympique.
« Les étapes menant au titre national, à ma place au sein de l’équipe et à ma participation à l’épreuve par équipes me paraissaient si imposantes et hors d’atteinte. Mais je suis ici après tout ça, j’ai survécu et je peux profiter de cette médaille d’or, a dit Patrick. C’est extraordinaire de savoir qu’en s’entourant des bonnes personnes, on peut arriver à nos fins. Je crois que c’est quelque chose dont je peux être fier. »
Soulignons la présence de sa copine Elizabeth à ses côtés pendant tout ce temps, malgré les moments où il voulait « tout casser », mais aussi celle de ses coéquipiers, avec qui pour la plupart il a grandi et gravi les échelons. Après un programme court loin d’être parfait – il a chuté à son triple axel et son quadruple boucle piquée – ce sont les sourires de ses coéquipiers dans le kiss and cry qui l’on empêcher de remâcher ce qui venait de se passer.
Cet appui a continué au village des athlètes le jour avant son retour sur glace.
« Nous étions dans la cafétéria et (Eric) m’a dit : “Je veux que tu saches que tu n’as aucun compte à nous rendre”, et c’est un des meilleurs aveux qu’un coéquipier pouvait me faire », a dit Patrick.
Lorsqu’il a posé sa lame sur la glace pour son programme libre, il s’est dit plus nerveux qu’il ne l’avait été depuis un bon moment. Son monologue interne a su le calmer et Patrick a entamé son programme avec deux magnifiques quadruples piqués. Lorsque quelques erreurs sont survenues, Patrick a été en mesure de jouer avec les éléments de son programme et d’en ajouter à ses enchaînements afin de ne laisser aucun point lui échapper.
« Je crois que Patrick s’est découvert quelque chose de nouveau aujourd’hui. C’est assez spécial. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’avais anticipé le coup hier, a affirmé Scott Moir. Je suis très fier de Patrick, parce qu’il n’a pas eu les résultats qu’il voulait à l’automne, et beaucoup de gens voulaient le laisser de côté. Je crois qu’avec sa performance d’aujourd’hui, il tire son épingle du jeu. »
Le lien qui unit Scott, Tessa et Patrick est particulier. Il date d’avant les honneurs et la gloire. Au milieu des années 2000, ils parcouraient le circuit international junior ensemble, faisant l’étalage de leurs futurs prometteurs dans le sport. En 2009, lorsque Patrick a remporté sa première médaille de championnat du monde, Tessa et Scott en faisaient autant. Ils sont ensuite devenus olympiens ensemble à Vancouver 2010.
« On a grandi ensemble, on a été adolescents ensemble et c’est assez spécial d’avoir des coéquipiers comme ça et de partager cette expérience avec eux », a dit Scott.
« En dehors du patinage artistique et en dehors des Jeux, nous avons partagé nos vies pendant plusieurs années. J’ai beaucoup grandi et j’ai beaucoup appris comme être humain grâce à eux, a dit Patrick. Regardez où nous en sommes maintenant, c’est magnifique. »
Pendant trois ans, Patrick a dominé le monde du patinage artistique masculin. Il a été le premier à coordonner habilement la présentation artistique et l’excellence technique à l’ère du quad qui a succédé à Vancouver 2010. Lorsqu’il est revenu de Sotchi 2014, il avait une affaire à régler. »
Mais plus maintenant.
« En fin de compte, une médaille reste une médaille. Je chérirai celle-ci, et elle sera aussi importante qu’une médaille individuelle », dit-il à quiconque voudrait minimiser l’importance de la médaille d’or de l’épreuve par équipes. « Nous avons tous travaillé très fort. Les patineurs canadiens sont tissés serrés et pour moi, ça vaut beaucoup plus qu’une médaille individuelle. On peut maintenant se serrer fort dans nos bras en sachant qu’ensemble, nous avons accompli quelque chose d’extraordinaire. »