Nouveau prix en hommage au journaliste olympique Randy Starkman
Le Comité olympique canadien a annoncé aujourd’hui qu’il décernerait un nouveau prix, le Prix humanitaire olympique Randy-Starkman. Ce prix a été créé afin de rendre hommage à la mémoire du défunt chroniqueur sportif canadien reconnu et respecté. Le prix sera remis toutes les années olympiques à un homme et à une femme considérés comme des modèles dans l’aire de compétition et en dehors. Randy aimait les bons athlètes dotés de grandes qualités humaines.
Le prix sera remis pour la première fois pendant la cérémonie d’intronisation du Temple de la renommée olympique du Canada au mois de juin.
« Veux-tu une barre tendre? »
J’ai jeté un coup d’oeil au gars un peu débraillé qui tenait une poignée de barres tendres aux pépites de chocolat quelques tables plus loin. Les cheveux en bataille, il portait un polo bleu marine trop grand. Je n’accepte habituellement pas la nourriture que m’offrent les étrangers (ma mère me disait…), mais dans sa voix, je perçois autant de souci que de gentillesse. « Bien sûr… merci », répondis-je. Il m’a lancé la collation dans son emballage criard, un peu écrasée par le séjour dans son sac. « Il faut toujours traîner des barres tendres, enchaîna-t-il. On ne sait jamais combien de temps les compétitions comme ça peuvent durer. »
C’était ma première rencontre avec Randy Starkman. C’était aux essais olympiques de 2012 à Montréal. C’était aussi la dernière compétition sportive qu’il couvrirait.
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Je l’avais déjà remarqué avant l’échange de barres tendres. Il était difficile à manquer et toujours bien préparé. Il avait l’air dans son élément dans la salle des médias mal éclairée loin de l’humidité de la piscine. J’ai remarqué quelque chose d’inhabituel dans la zone mixte. Les nageurs ne donnaient qu’une poignée d’entrevues à la télévision et à la radio immédiatement après la fin de leur course. Dégoulinants, l’acide lactique quittant lentement leurs muscles, ils auraient très bien pu ignorer les journalistes pour rejoindre le confort de la piscine de récupération, mais tous les nageurs sans exception s’arrêtaient pour discuter avec Randy.
À un certain point dans la compétition, la titulaire du record du monde Annamay Pierse est arrivée à reculons dans la salle des médias. Elle était en larmes parce qu’elle ne s’était pas qualifiée dans son épreuve de prédilection. Randy a alors fait avec elle l’entrevue la plus empathique et la plus juste que j’ai vue de ma vie.
Quelques semaines plus tard, Randy est décédé à l’hôpital St. Michael de Toronto des suites d’une pneumonie diagnostiquée à son retour de Montréal.
Je n’ai pas le matériel nécessaire pour écrire un hommage émouvant. Je n’ai travaillé qu’une seule fois avec Randy, mais c’est précisément la raison de cet article. Pendant la semaine où je l’ai côtoyé, il m’a laissé une profonde impression. Maintenant, je garde toujours des barres tendres dans mon sac. On ne sait jamais quand on en aura besoin.
Ce n’est pas moi qu’il faut écouter, mais plutôt les meilleurs athlètes olympiques du Canada qui ont témoigné leur respect à plusieurs reprises depuis son décès :
« Je suis très fier de mon amitié avec Randy qui était un homme très dévoué à sa famille, un journaliste inspirant et un ami très spécial pour beaucoup d’athlètes canadiens comme moi »– Adam van Koeverden
« J’ai connu Randy pendant plusieurs années. Il connaissait la personne derrière l’athlète. J’ai vu Randy une semaine avant sa mort. C’était important pour moi de lui dire qu’il racontait notre véritable histoire et c’est ce qui comptait. » – Catriona Le May Doan
« J’adorais les entrevues avec Randy. C’était tellement facile de lui parler que j’oubliais parfois qu’il faisait partie des médias. » – Alex Bilodeau
« Nous faisions confiance à Randy. Il croyait au sport amateur et il croyait qu’il fallait en parler. Nous savions que ce que nous faisions l’inspirait, et en retour, ce qu’il écrivait était une source d’inspiration pour nous. C’est ce qui faisait le charme de Randy. Quand il était là, nous lui donnions tout ce qu’il voulait parce qu’il nous redonnait tout ce qu’il pouvait en retour. » – Ben Rutledge