Photo : La Presse Canadienne

Jackie Robinson : Héros à jamais

Jackie Robinson aurait fêté ses 100 ans aujourd’hui. Un siècle après sa naissance, son influence sur le sport se fait encore sentir autour du monde.

Les valeurs olympiques ont été formulées pour rappeler que l’expérience et la discipline de vie acquises pendant la préparation athlétique, la compétition et le travail d’équipe sont des atouts encore plus enrichissants que toute médaille gagnée. Il suffit de revenir sur ce qu’a fait Jackie Robinson grâce au sport pour constater pourquoi ces valeurs ont tant d’importance.

Premier athlète de couleur à jouer dans les ligues majeures, Jackie Robinson a offert au monde beaucoup plus que ce que peut rapporter un frapper gagnant ou un trophée.

De gauche à droite : les joueurs des Dodgers de Brooklyn John Jorgensen, Pee Wee Reese, Ed Stanky et Jackie Robinson, le 15 avril 1947. (AP Photo)

Le 5 avril 1947, Jackie Robinson s’est avancé sur le terrain vêtu de l’uniforme des Dodgers et a ainsi changé à tout jamais le monde du sport. Son histoire nous a été racontée à plusieurs reprises. Cependant, plus de 70 ans plus tard, elle ressort encore comme un des moments les plus significatifs du point de vue historique pour la question d’égalité et d’inclusion raciale — deux messages clés que l’on retrouve dans tout message olympique.

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La carrière de Robinson et sa quête d’intégration sociale correspondent à beaucoup de valeurs olympiques d’aujourd’hui, y compris l’excellence, l’équité, le respect et la paix — c’est d’ailleurs pourquoi il s’est battu et ce en quoi il a cru pendant sa carrière de 10 ans au sein de la formation des Dodgers de Brooklyn. Sa poursuite de l’excellence, sur le terrain mais aussi à l’extérieur du terrain, s’est concentrée sur le fait que toute personne a le droit de poursuivre et d’atteindre son plein potentiel, peu importe sa race. Il jugeait important de se faire traiter avec équité comme athlète et comme être humain, et cela se caractérisait par l’égalité et son droit de pratiquer un sport.

La vie du joueur de baseball originaire de Géorgie est devenue une représentation de jusqu’où peut aller le pouvoir du sport et de ce que l’on peut réaliser lorsqu’on laisse tomber les barrières et qu’on unit les gens. Jackie Robinson et le baseball ont aidé à changer la façon dont les gens pensaient pendant cette époque de ségrégation. Mais surtout, Jackie Robinson a choisi de ne pas lutter contre les sarcasmes et les injures sociales et a ainsi favorisé la paix pour aider à faire du sport un véhicule pour comprendre les gens et encourager l’harmonie entre eux.

Les débuts

Avant Jackie Robinson, aucun homme de couleur n’avait jamais mis pied sur le terrain d’une équipe de la Ligue majeure de baseball. Branch Rickey, directeur-gérant des Dodgers, a provoqué un changement lorsqu’il a décidé de se tourner vers les « Negro Leagues » à la recherche d’une vedette possible.

Arrive Jackie Robinson — athlète qui avait excellé dans quatre sports à UCLA (le baseball, le basketball, le football et l’athlétisme) et qui possédait des antécédents militaires qui définissaient nombre de valeurs olympiques dont on fait la promotion aujourd’hui. Avant de s’avancer sur le Ebbets Field, Jackie Robinson a joué pour l’équipe de ligue mineure AAA affiliée des Dodgers — les Royals de Montréal. Les amateurs de La belle province ont été reconnus pour avoir accueilli à bras ouverts leur nouveau joueur de deuxième but.

Grâce à Jackie Robinson, l’équipe a obtenu une fiche record de 93-60. Il a lui-même obtenu une moyenne au bâton de .349 au cours de la saison 1946 — sa seule et unique avec l’équipe montréalaise avant qu’on l’appelle pour jouer dans la ligue majeure la saison suivante.

Impact

Jackie Robinson a pris sa retraite à 37 ans après avoir cumulé plusieurs prix et récompenses, y compris le titre de recrue de l’année 1947 dans la LMB, de joueur le plus utile de 1949 dans la LN et six participations consécutives à la partie des étoiles entre 1949 et 1954. Il a remporté son seul titre de champion des Séries mondiales en 1956 avant de quitter le sport l’année suivante.

Mais il a surtout ouvert la voie à des générations d’athlètes après lui, dans tous les sports. Earl Lloyd, des Capitols de Washington, et Willie O’Ree, des Bruins de Boston, ont suivi ses traces et ont fait tomber la barrière « de couleur » respectivement dans la NBA (en 1950) et la LNH (en 1960) après lui.

Des complications cardiaques et le diabète ont affaibli Jackie Robinson tandis qu’il n’était pas encore très âgé, et il est décédé à 53 ans d’une crise cardiaque. Sa vie et sa carrière ont été honorées par la Ligue de baseball majeure et toutes ses équipes en 1997 lorsqu’ils ont retiré son célèbre numéro 42 à l’échelle de la ligue.

Aujourd’hui, tous les ans le 15 avril, à l’occasion de Journée Jackie Robinson, tous les joueurs portent le numéro 42 en hommage à l’homme qui a fait tomber les barrières pour tous ceux qui l’on suivi.

Jackie Robinson pose à sa résidence de Stamford, Connecticut, le 30 juin 1971. (AP Photo/File)

– George Fadel