(AP Photo/Jerome Delay)
(AP Photo/Jerome Delay)

La championne du monde de cyclisme sur route Magdeleine Vallières revient sur sa victoire historique

Après quelques semaines de congé, Magdeleine Vallières a hâte de remonter sur son vélo, surtout qu’il est maintenant aux couleurs de l’arc-en-ciel.

«Quand je l’ai reçu, j’étais comme un petit enfant. J’ai reçu mon vélo, mon casque, mon GPS, mon oui oui, Tout était. Oui, c’est. C’est incroyable.» 

Il n’y a pas n’importe qui qui peut porter les bandes arc-en-ciel en cyclisme. Cet honneur est réservé aux champions du monde. 

Lors des Championnats du monde de cyclisme sur route de l’UCI 2025, à Kigali, au Rwanda, à la fin septembre, Vallières, 24 ans, a marqué l’histoire du cyclisme canadien en devenant la première Canadienne à décrocher le titre de championne du monde de la course sur route élite. Avant elle, seulement quatre Canadiens étaient montés sur le podium, aussi pour une médaille de bronze : Steve Bauer et Michael Woods chez les hommes, respectivement en 1984 et 2018, ainsi qu’Alison Sydor et Linda Jackson chez les femmes, en 1991 et 1996.

Magdeleine Vallieres in red and white road cycling outfit raises her arms in victory
La Canadienne Magdeleine Vallières Mill célèbre sa victoire à la course sur route élite féminine lors des Championnats du monde de cyclisme sur route, à Kigali, au Rwanda, le samedi 27 septembre 2025. (Photo AP / Jerome Delay)

Pour la prochaine année, Vallières portera donc le maillot arc-en-ciel, tout comme son homologue masculin, le Slovène Tadej Pogačar, quadruple vainqueur du Tour de France. Pour le reste de sa carrière, elle pourra afficher des accents arc-en-ciel sur les manches ou le col de son uniforme, car une fois championne du monde, toujours championne du monde.

Ce titre arrive à un moment encore plus spécial pour elle, puisque les Championnats du monde sur route 2026 auront lieu à Montréal. Elle prendra donc le départ, en sol canadien, avec le maillot de championne du monde sur les épaules.

Tout ça commence tranquillement à s’imprégner.

«J’ai encore de la misère à réaliser que c’est pas un rêve, que c’est vraiment réalité.» dit Vallières

Le moment où elle a franchi la ligne d’arrivée restera évidemment gravé dans sa mémoire. Mais, selon elle, un autre souvenir marquant est survenu avant même le départ.

Wearing a red and white road cycling suit, Magdeleine Vallieres puts her hand over her mouth in surprise and shock
La Canadienne Magdeleine Vallières Mill célèbre sa victoire à la course sur route élite féminine, lors des Championnats du monde de cyclisme sur route à Kigali, au Rwanda, le samedi 27 septembre 2025. (Photo AP / Jerome Delay)

«Un gros moment marquant pour moi. Ça avait été la rencontre avant la course, quand la directrice sportif avait demandé aux autres filles avec quoi est ce qu’on voulait sortir de ce championnat du monde ? Puis les filles ont tous dit « On veut venir t’aider, on croit en toi.» Donc ça m’a vraiment fait croire en moi.» , raconte-t-elle avec émotion.

Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, le cyclisme sur route est un sport d’équipe. Les coéquipières roulent souvent pour soutenir une leader, celle qui a le plus de chances de viser le podium. Aux Mondiaux, Vallières pouvait compter sur Alison Jackson, Olivia Baril, Laury Milette et Émilie Fortin. Avant cette victoire, elle n’avait remporté qu’une seule course professionnelle sur route, le Trofeo Palma Femina 2024, et avait terminé 14e aux Mondiaux l’an dernier.

Mais ce récent succès est de bon augure pour Vallières, qui court professionnellement pour l’équipe EF Education-Oatly et qui aura désormais plus d’occasions d’aller chercher des victoires.

«Mais c’est sûr, c’est ça, ça a ouvert beaucoup de portes, plus d’opportunités. Donc je vais avoir la chance d’être supportée par mon équipe plus souvent et pouvoir pas être toujours domestique, pas toujours travailler pour mon équipe, mais aussi d’avoir des filles qui travaillent pour moi. Donc pour aller pour la victoire plus souvent, ça serait, ça serait cool.» 

Le premier appel qu’elle a fait après sa victoire ? À son père, celui qui lui a transmis la passion du vélo.

Et si cette victoire restera un moment inoubliable, l’un de ses plus beaux souvenirs de cyclisme demeure un voyage qu’elle a fait avec lui quand elle n’avait que neuf ans.

«On est parti de Sherbrooke et on est monté en Gaspésie en vélo. Quand j’avais neuf ans. Donc 1000 kilomètres en neuf jours. Donc c’était soit j’avais vraiment aimé ça ou j’avais vraiment détesté, puis j’ai aimé ça.»

Et si elle pouvait donner un conseil à la petite Magdeleine de neuf ans ?

«Qu’il y a beaucoup de hauts et de bas dans le sport, mais dans la vie en général. Mais dans le sport professionnel, il y en a vraiment beaucoup. Puis des fois, on est tellement dans notre bulle qu’on pense que les bas, c’est vraiment la fin du monde puis que notre vie est finie. Mais de continuer à travailler. Puis il y a des hauts qui arrivent, qui s’en viennent.»