Leah Hennel/COC
Leah Hennel/COC

L’importance du jeu dans le développement des athlètes olympiques de demain

Les athlètes olympiques ont la réputation d’être des personnes travaillantes, talentueuses, déterminées et, bien sûr, passionnées. Il semblerait que seulement certaines personnes exceptionnelles puissent devenir athlète de haut niveau — des précurseurs, des détenteurs de records.

Si cela est vrai à plus d’un égard, il y a quelque chose de bien simple en ce qui concerne leurs débuts.

Ces athlètes ont d’abord été des rêveurs, des enfants adorant jouer dehors avec leurs amis, et qui percevaient la magie d’une calme matinée d’hiver en famille. Pour la plupart, l’aventure a commencé dans la prime enfance, alors qu’ils jouaient dehors, motivés par un sentiment que nous connaissons tous.

Ce sentiment, c’est la joie que suscite le temps passé entre amis à s’amuser, tout simplement.

Nous avons demandé à trois athlètes olympiques de nous dire quand et comment leur passion pour le sport d’hiver est née. Voici ce qu’ils nous ont raconté.

Kristen Bujnowski (bobsleigh)

Kristen Bujnowski a grandi dans une ferme du sud de l’Ontario. Chaque hiver, ses parents avaient l’habitude d’aménager une partie du terrain en patinoire; ils installaient même des projecteurs pour que la famille puisse patiner le soir. La neige qui s’accumulait autour de la patinoire servait de bandes et de gradins.

« On patinait en famille et entre amis à longueur d’hiver, j’en garde un très beau souvenir », affirme Kristen. Elle se rappelle de la motoneige à l’arrière de laquelle son père attachait un traîneau pour les enfants. « À l’époque, je trouvais ça vraiment extraordinaire, raconte-t-elle. Maintenant, je me contente de glisser. »


Christine de Bruin et Kristen Bujnowski d’Équipe Canada participent à l’épreuve de bobsleigh à deux lors des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le vendredi 18 février 2022. Photo de Leah Hennel/COC

Jeune, Kristen ne s’imaginait pas devenir athlète de bobsleigh à 25 ans. L’hiver, elle avait surtout l’habitude des sports intérieurs, comme l’athlétisme et la gymnastique, mais en raison de la ferme, c’est durant cette saison que ses parents passaient le plus de temps avec elle.

« J’adorais les sorties sur la patinoire ou en motoneige, renchérit-elle. Ce sont pour moi de précieux souvenirs. » En fait, c’est là que s’est développé l’amour de l’hiver qui, combiné à son entraînement en athlétisme, fera d’elle une grande athlète de bobsleigh.

Kristen adore un paquet de choses à propos du sport, de son temps passé dehors quand elle était enfant jusqu’à sa cinquième place aux Jeux olympiques. 

Christine de Bruin et Kristen Bujnowski d’Équipe Canada participent à l’épreuve de bobsleigh à deux lors des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le vendredi 18 février 2022. Photo de Leah Hennel/COC

« J’aime me sentir rapide et puissante, et travailler en équipe, dit-elle. Je tiens beaucoup à mes coéquipières et je veux qu’elles réussissent. L’esprit d’équipe rend le bobsleigh captivant : nous vivons et travaillons ensemble pendant des mois, à la poursuite d’un but commun. »

« Ne laissez pas les doutes, les peurs et les opinions des autres fixer vos limites. »

Aux enfants qui s’initient au sport en jouant dehors en famille, elle offre ce conseil :

« J’ai toujours été une rêveuse, mais j’ai beaucoup cru les gens quand ils me disaient que je ne réussirais probablement pas. Parfois, les gens nous parlent avec franchise pour nous aider, parce qu’ils tiennent à nous. Écoutez-les, bien sûr, mais ne laissez pas les doutes, les peurs et les opinions des autres fixer vos limites. »

Jamie Lee Rattray (hockey)

Pour Jamie Lee Rattray, la passion du hockey remonte loin : « C’était mon sport d’hiver préféré parce que mon père m’a montré à jouer très jeune. »

Jamie, qui a grandi près d’Ottawa, se souvient avec bonheur du temps passé entre amis sur la patinoire extérieure. « Nous avions l’habitude de jouer pendant des heures, peu importe le froid! », souligne-t-elle.

Jamie Lee Rattray, #47 d’Équipe Canada, se dirige vers le vestiaire après la fin de la première période aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le vendredi 11 février 2022. Photo par Andrew Lahodynskyj/COC

Le fait de jouer dehors l’hiver a grandement motivé sa décision de poursuivre sa carrière dans le hockey. C’est sur cette patinoire extérieure qu’elle a appris, enfant, à jouer au hockey par pur plaisir. « À cette époque, raconte-t-elle, il n’y avait pas de règles, ce qui a stimulé ma créativité. »

Comme Kristen, Jamie adorait son sport avant même d’y avoir du succès – dans son cas, une médaille d’or olympique. « Pour moi, le hockey évoque une foule de souvenirs et des amitiés formidables, déclare-t-elle. Ce que j’aime le plus du fait de pratiquer un sport d’équipe, c’est d’avoir instantanément 20 meilleures amies, et de partager avec elles un but commun. »

Sarah Fillier, #10 d’Équipe Canada, joue la rondelle alors que Jamie Lee Rattray, #47, patine contre la Suède lors de la première période aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le vendredi 11 février 2022. Photo par Andrew Lahodynskyj/COC

Sa passion pour le sport ne s’est pas développée à l’entraînement, mais par le jeu, à un très jeune âge, de façon naturelle.

Aux enfants d’aujourd’hui, Jamie offre ce conseil : « Pratiquez tous les sports, jouez à tous les jeux possibles! C’est la meilleure façon de développer son côté créatif et athlétique, surtout quand on est jeune. »

Eliot Grondin (snowboard)

Avant même de savoir ce qu’est un sport d’hiver, alors qu’il n’avait que deux ou trois ans, le planchiste Eliot Grondin glissait déjà sur une planche dans sa cour arrière, à Sainte-Marie (Québec). C’est sa mère qui lui expliqua que le snowboard était un sport.


Le planchiste d’Équipe Canada Eliot Grondin s’entraîne avant l’épreuve masculine de snowboard cross des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le lundi 7 février 2022. Photo de Mark Blinch/COC

« L’hiver suivant, elle m’a inscrit à des cours, mentionne-t-il. Ç’a commencé comme ça. »

Comme Kristen et Jamie, Eliot jouait beaucoup dehors avec ses amis quand il était enfant. Il passait son temps à la patinoire et sur les pentes, la fin de semaine. En fait, il se rappelle avoir pratiquement grandi dehors.

Pour Eliot, jouer au hockey chaque jour après l’école est son plus beau souvenir hivernal. « Je jouais pendant des heures chaque soir, avec tous mes amis, dit-il. Jouer au hockey, un vrai classique. »

Aujourd’hui, il passe le plus clair de l’hiver sur la route pour participer à des compétitions et s’entraîner. Il n’est plus autant à la maison qu’avant. « Mais aussitôt revenu, je pars faire du snowboard ou jouer au hockey avec mes amis », affirme-t-il.

Les planchistes d’Équipe Canada Eliot Grondin et Meryeta Odine célèbrent après avoir remporté le bronze dans l’épreuve de snowboard cross par équipes mixtes lors des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le samedi 12 février 2022. Photo de Leah Hennel/COC

En tant que planchiste de haut niveau, Eliot a vu l’hiver autour du monde. Une expérience incroyable, dit-il, mais « passer du temps dehors entre amis, en toute simplicité, c’est imbattable ».

Le temps passe vite, selon Eliot, et avoir des souvenirs qui créent autant de bonheur n’a pas de prix. « Maximisez le temps que vous passez entre amis, conseille-t-il. Il suffit d’être dehors et de découvrir de nouveaux sports. Ayez du fun. »

Cet article a été produit par Actif pour la vie, une initiative sociale canadienne sans but lucratif créée pour aider les parents à donner à leurs enfants un bon départ dans la vie grâce au développement de la l’activité physique. Le Comité olympique canadien soutient Actif pour la vie depuis 2012. Vous pouvez trouver d’autres articles sur les athlètes d’Équipe Canada sur le site Web Actif pour la vie, notamment Patrick Chan, Mélodie Daoust, Carol Huynh, Mark Nichols, Mirela Rahneva et Neville Wright dans lequel ils partagent leurs conseils aux parents sur la participation des enfants au sport.