Jennifer Jones sur la surface de jeu.Andrew Lahodynskyj/COC
Andrew Lahodynskyj/COC

La séquence victorieuse de Jennifer Jones aux Jeux olympiques s’éteint contre une équipe japonaise enflammée

Jennifer Jones a vu sa séquence victorieuse s’arrêter à 12 matchs aux Jeux olympiques d’hiver vendredi aux mains d’une Satsuki Fujisawa agressive et efficace à la barre de son quatuor japonais qui a infligé un revers de 8-5 au Canada.

Jones avait remporté ses 11 matchs en route vers la médaille d’or aux Jeux de Sotchi en 2014 ainsi que son premier match au Cube de glace à Beijing, jeudi. Elle a cette fois croisé une équipe japonaise chirurgicale qui a dominé le Canada et n’a accordé aucun point facile à Jones.

« Elles ont disputé un match superbe et nous n’avons pas su aligner huit tirs dans une manche alors elles en ont profité, a déclaré la troisième Kaitlyn Lawes. Nous savions qu’il serait difficile de passer à travers la phase préliminaire sans défaite alors nous comptons retenir des leçons de ce match et tourner notre attention vers la suite de la compétition. »

Le Japon a pris les commandes de cette rencontre en première demie, dominant Équipe Jones, volant deux points, marquant trois points dans une autre manche et limitant le Canada de marquer un seul double en deuxième manche.

La capitaine d'Équipe Canada Jennifer Jones lance une pierre lors de son match contre l'équipe de la Corée du sud alors que deux de ses coéquipières sont prêtes à brosser à Beijing 2022.
La capitaine d’Équipe Canada Jennifer Jones lance une pierre lors de son match contre l’équipe de la Corée du sud au tournoi préliminaire féminin des Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le 10 février 2022. Photo par Andrew Lahodynskyj/COC

« On s’est malheureusement placées en mauvaise position, mais nous devrons réussir de gros lancers en deuxième moitié de match, a déclaré Jones à la pause. « Nous n’envoyions pas les pierres aux bons endroits et ils réussissent un paquet de lancers de placement. »

L’Équipe Jones a affiché une efficacité collective de 69 pour cent, tandis que l’efficacité individuelle de Jones n’a été que de 58 pour cent, bien que la vaste majorité de ses lancers présentait un grand niveau de difficulté. Le seul lancer de routine qu’elle a obtenu, un lancer de placement au cercle de huit pieds en cinquième manche a manqué de vélocité et le Japon a pu voler un point.

De l’autre côté, le Japon affichait une efficacité collective de 89 pour cent avec une fiche parfaite pour la capitaine Fujisawa.

Certaines fissures ont commencé à apparaître dans le quatuor japonais en deuxième demie. Fujisawa a raté sa première pierre de la rencontre, une pierre rapide qui a raté une sortie facile en sixième manche, tandis que la troisième Chinami Yoshida a aussi raté une sortie en 10e manche.

Le Canada a profité d’un lancer raté de Fujisawa pour marquer deux fois en sixième et redonner vie un peu aux espoirs de remontée, mais le Japon a répliqué avec deux points en septième manche pour rétablir son avance de quatre points.

“Elles ont vraiment bien joué, a résumé Jones. Nous n’avons peut-être pas su placer nos pierres exactement aux bons endroits. Il est certain que nous allions perdre des matchs. C’est ce que vous faites après une défaite (qui compte), alors nous allons tenter d’apprendre de nos erreurs et revenir en meilleure forme demain. »

L’Équipe Jones, moins Jocelyn Peterman qui a remplacé Jill Officer, partie à la retraite en 2018-19, possède un imposant curriculum vitae qui comprend l’or olympique, deux titres mondiaux et six titres du Tournoi des cœurs.

Cela n’a pas intimidé le quatuor japonais conduit par Fujisawa, qui a décroché une médaille de bronze historique pour le Japon aux Jeux de 2018 et qui est arrivée à Beijing avec une fiche de 28-12 cette saison. Jones et Fujisawa se sont affrontées 12 fois ces dernières années et Jones a remporté sept de ces matchs. Toutefois, le quatuor japonais a trouvé le moyen de remporter les deux dernières manches face à face.

Elles jouent avec une joie et un enthousiasme débordants, mais elles sont aussi d’excellentes curleuses qui mettent de la pression sur leurs adversaires de la première à la dernière pierre. Elles hésitent rarement à jouer un coup risqué, ce qui crée des difficultés pour l’autre équipe.

Jones, Lawes, la deuxième Peterman et la première Dawn McEwen se sont retrouvées à jouer en défensive presque chaque manche, contre trois gardes japonaises dans plus de la moitié des manches.

La capitaine d'Équipe Canada Jennifer Jones, à gauche, et Kaitlyn Lawes regardent le jeu d'un air déçu lors de la ronde préliminaire de curling féminin contre le Japon à Beijing 2022.
La capitaine d’Équipe Canada Jennifer Jones, à gauche, et Kaitlyn Lawes regardent le jeu contre le Japon lors de la ronde préliminaire de curling féminin aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le 11 février 2022. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz

Maintenant, indique Jones, son équipe doit se regrouper et retrouver le sentier de la victoire, ce qu’elles ont réussi tout au long de sa carrière.

« Nous devons puiser dans notre expérience. Ce n’est qu’un seul match… Si nous devons sacrifier une défaite pour apprendre et être meilleures pour le reste du tournoi, alors ç’a aura valu la peine. Nous allons nous asseoir comme équipe pour trouver une solution. »

Les Canadiennes ont mal débuté la rencontre et ont permis aux Japonaises de voler un point et le quatuor de Jones n’a jamais vraiment su se relever par la suite. Des coups ratés par Peterman et Lawes ont ouvert la porte à une menace de vol de trois points par le Japon. La pierre de placement de Jones sur son dernier lancer a été trop balayée, mais a su réduire le vol à un seul point.

Âgée de 47 ans, la capitaine vétéran et doyenne chez les athlètes canadiens aux Jeux a dû exécuter un long tir parfait en angle pour sortir la pierre japonaise enfouie dans la maison pour prévenir un autre vol et permettre aux Canadiennes d’inscrire deux points en deuxième manche.

Ce fut la seule fois ou le Canada a pris les devants et cette situation n’aura duré qu’une seule manche avant que le Japon inscrive trois points en troisième manche pour se projeter devant, avant de voler des points en quatrième et en cinquième manches pour créer un écart en route vers la victoire.

Le quatuor de Jones tente de ramener le Canada sur le podium olympique après que la formation dirigée par Rachel Homan soit devenue la première équipe féminine canadienne à ne pas remporter de médailles en 2018. Elles ont entrepris ce tournoi olympique en battant la Corée du Sud 12-7.

Le Japon a accordé deux manches de trois points dans un revers aux mains d’Anna Hasselborg et la Suède à son premier match.

Le Japon et le Canada affichent donc un bilan de 1-1 avec la Suède, le Danemark et la Corée du Sud. La Suisse et les États-Unis passent en tête avec une fiche de 3-0, puis la Russie (0-2) et la Chine (0-3) ferment le bal.