Mislawchuk donne tout et réalise sa meilleure performance olympique au triathlon
Après avoir surmonté des blessures ces dernières années, une simple présence sur la ligne de départ du triathlon masculine des Jeux de Paris 2024 était une victoire en soi pour Tyler Mislawchuk.
Non seulement l’athlète originaire d’Oak Bluff au Manitoba a participé à l’épreuve, il a aussi rivalisé pour une place sur le podium dans la portion de course à pied et a impressionné par sa neuvième place en cette chaude journée à Paris.
« J’ai tout fait ce que j’ai pu au cours des trois dernières années, a déclaré Mislawchuk avec beaucoup d’émotions après sa course. Je suis revenu d’une déchirure au tendon d’Achille, d’une commotion cérébrale, d’accidents… nommez-le, je suis passé à travers tout ça au cours des trois dernières années. Pouvoir être sur la ligne de départ en santé et tout donner… je suis fier de l’effort. On veut toujours en réaliser plus, mais c’est tout ce que j’avais à offrir aujourd’hui. »
Mislawchuk participe à ses troisièmes Jeux olympiques cet été, mais cette neuvième place est son meilleur résultat olympique en carrière. C’est aussi la première fois qu’un Canadien se hisse parmi les 10 meilleurs d’un triathlon olympique depuis la médaille d’argent de Simon Whitfield à Beijing en 2008. Mislawchuk a terminé 15e aux Jeux de Rio 2016 et à ceux de Tokyo 2020. C’est à Tokyo qu’il a subi une déchirure partielle du tendon d’Achille dans l’épreuve individuelle, après avoir ressenti de la douleur à l’entraînement la semaine précédente, ce qui l’a ensuite forcé à se retirer du relais mixte.
« À mes yeux, c’était tout ce que j’avais à donner, poursuit Mislawchuk. Ce sont mes troisièmes Jeux olympiques et mes derniers, alors vous savez avec la blessure et tout ce qui s’est produit, il y avait plusieurs interrogations. »
Mislawchuk assure qu’il n’y avait pas d’interrogation cette fois.
« J’ai vraiment tout donné. J’ai vomi 10 fois après la course. Il faisait chaud sur les derniers
tours. »
Le triathlon masculin devait être disputé mardi, mais l’épreuve a été repoussée d’une journée en raison des conditions de l’eau dans la Seine. Mislawchuk occupait le 20e rang après la portion de 1500 mètres de nage et il se trouvait à la même position après les 40 km de vélo.
C’était dans la course à pied de 10 km que l’athlète de 29 ans s’est porté à l’attaque. Mislawchuk a rapidement passé au 10e rang, puis au cinquième et parmi les trois meilleurs. Cependant, le Canadien n’avait plus de carburant pour maintenir ses espoirs de podium.
Le Canadien dit avoir abordé la portion de course à pied par tranches de 20 secondes. Au sixième kilomètre, il avoue avoir ressenti que son réservoir d’énergie était vide.
« Les quatre derniers kilomètres ont semblé être une éternité, mais je me suis répété que c’était pour le reste de ma vie. ‘Fonce, vas-y’. »
Après la course, Mislawchuk a repensé à son parcours à ce jour, non seulement les blessures qu’il a subies, mais le fait que quelqu’un d’une petite localité du Manitoba soit parvenu aux Jeux olympiques comme triathlète.
« Je désire remercier mes partisans partout dans le monde. Sans eux, je ne serais pas ici et comme jeune de Winnipeg au Manitoba, ou plus spécifiquement d’Oak Bluff, où il fait parfois moins 50. Je suis ici aux Jeux olympiques. J’ai terminé quatrième aux Jeux du Manitoba. Je n’arrivais même pas à monter sur le podium là-bas. Quinze ans plus tard, je lutte pour une médaille aux Jeux olympiques. »
Ce triathlon s’est conclu de façon magistrale alors que le Britannique Alex Yee a dépassé le Néo-Zélandais Hayden Wilde au dernier tour. Le Français Leo Bergere a remporté la médaille de bronze.
Charles Paquet était le seul autre Canadien en action au triathlon masculin, terminant 13e. Plus tôt en matinée, Emy Legault a participé à l’épreuve féminine et a pris le 35e rang.