Bell Cause pour la cause : les athlètes olympiques expliquent pourquoi la santé mentale c’est important
De plus en plus, la communauté, la culture et l’industrie du sport reconnaissent l’importance de soutenir et protéger la santé mentale des athlètes, autant des jeunes sportifs que des athlètes de niveau olympique.
À l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause, nous nous sommes entretenus avec quatre athlètes olympiques canadiens dans le but de savoir pourquoi la santé mentale est importante pour eux.
Tammara Thibeault est une athlète olympique de Tokyo 2020 qui a été championne du monde et championne des Jeux du Commonwealth en 2022 et qui, plus récemment, a remporté l’or aux Jeux panaméricains 2023.
Dans le cadre de sa quête pour tenter de remporter la médaille d’or olympique à Paris 2024, Thibeault affirme qu’il est essentiel de fixer des limites et de prioriser son propre bien-être mental.
« Je pense que tu vas tirer le meilleur de n’importe quel athlète — de n’importe quelle personne — si cette personne se sent bien et se sent en sécurité, a noté Thibeault. Je suis à mon meilleur quand je me sens en sécurité — et se sentir en sécurité ne dépend pas seulement du milieu où tu te retrouves, c’est quelque chose que tu ressens à l’intérieur.
« En tant qu’athlètes, nous voulons toujours en faire plus, pousser davantage, réussir à tout faire. Et vous savez quoi ? Parfois, la meilleure chose à faire, c’est de prendre du recul. Tu reviens avec une perspective différente, tu reviens en te sentant revigorée et tu reviens plus forte. Ce n’est pas facile de dire ‘non’. C’est vraiment difficile. Cependant, il faut normaliser le fait de fixer des limites. »
L’athlète de voile Sarah Douglas a l’habitude du niveau d’intensité élevé qu’on retrouve dans le sport de haute performance. L’athlète olympique de 29 ans a fini sixième dans l’épreuve féminine de dériveur solitaire à Tokyo 2020 – le meilleur résultat olympique jamais obtenu par une femme canadienne dans une épreuve individuelle de voile. L’adaptabilité mentale est particulièrement importante dans son sport, où il y a de nombreux facteurs qui sont hors du contrôle de l’athlète, comme le vent, la météo et les vagues.
« La santé mentale est aussi importante, sinon plus importante que la santé physique et l’entraînement, indique Douglas. Dans mon cas, j’ai appris ça quand je suis passée par une période d’épuisement professionnel et en composant avec la difficulté de gérer les hauts et les bas d’une saison de compétition. Ces situations-là sont celles où la santé mentale entre vraiment en jeu et c’est important de s’assurer d’avoir un bon soutien. »
Pour les pagayeurs Katie Vincent et Pierre-Luc Poulin, le fait de prendre part aux Jeux olympiques a confirmé à leurs yeux à quel point il est important que les athlètes puissent avoir accès à une infrastructure en matière de santé mentale.
« Après Tokyo, je ressentais un sentiment de vide. Je n’avais plus d’énergie, je n’avais plus de motivation, a fait savoir Poulin, qui a fait ses débuts olympiques en tant que membre de l’équipage du K-4 masculin. J’avais besoin d’espace pour penser à tout ça, pour pouvoir passer par une période de réflexion et tout d’abord apprivoiser ce sentiment de vide et, ensuite, recommencer à ressentir l’amour et la passion que j’ai pour mon sport. C’est quelque chose d’important et tu as besoin de cet espace. »
Vincent, qui a ramené une médaille de bronze des Jeux de Tokyo 2020, fait écho aux propos de son coéquipier.
« Il y a un an environ, j’ai dû faire ce choix pour la deuxième fois de ma carrière, celui d’aller chercher de l’aide. J’ai eu de la difficulté à composer avec les changements survenus après Tokyo et c’était en train de me rattraper. Ç’a été une période difficile dans ma tête, affirme Vincent. Je savais que je vivais une période difficile et mes amis pouvaient le voir aussi. J’avais toutefois des ressources à ma disposition, que j’ai pu utiliser pour avoir de l’aide. C’était pour moi la meilleure décision à prendre.
« Je trouve que le fait de pouvoir recourir à ces ressources m’a permis de mieux gérer ce que je vivais et d’aller de l’avant avec les idées plus claires, explique Vincent. Mes objectifs en vue de Paris sont de terminer les Jeux dans un bon état d’esprit, avec le sentiment d’avoir fait tout ce que j’ai pu, peu importe le résultat. Je veux juste avoir le sentiment d’avoir fait de mon mieux et d’avoir tout fait ce que je voulais faire, de la manière dont je voulais le faire. »
Pour Thibeault, Douglas, Poulin et Vincent, le parcours menant à Paris 2024 ne sera pas seulement fait d’entraînement physique intensif, mais aussi de repos, de moments pour évaluer où ils en sont — par eux-mêmes, mais aussi avec l’aide de leurs communautés — et aussi pour utiliser des ressources en santé mentale afin qu’ils puissent se présenter aux Jeux olympiques en pleine forme, autant physiquement que mentalement.
Ce que ces athlètes olympiques ont vécu nous rappelle que la santé mentale a une incidence sur tout le monde et que nous faisons tous partie d’Équipe Canada quand vient le moment de nous soutenir les uns les autres.
Pour en savoir plus sur les façons dont vous pouvez agir de façon concrète pour renforcer votre santé mentale et celle des autres, jetez un coup d’oeil à ces ressources.