Christine Sinclair conclura sa carrière avec Équipe Canada à la maison
Les derniers matchs de Christine Sinclair avec Équipe Canada marqueront un tournant non seulement dans sa vie, mais aussi dans celle de tous ses fans.
Sinclair aura l’occasion de faire ses adieux dans sa province natale de la Colombie-Britannique, à l’occasion de deux matchs amicaux contre l’Australie. Le premier aura lieu vendredi (19h30 HNP/22h30 HNE) à Langford, près de Victoria, et l’autre mardi (19h HNP/22h HNE) au BC Place de Vancouver, qui sera temporairement rebaptisé le Christine Sinclair Place en son honneur.
Et après, une ère prendra fin. Le nom de Christine Sinclair n’apparaîtra plus dans l’alignement d’Équipe Canada. Ce qui était autrefois inimaginable est maintenant inévitable.
Dans la vie, il y a des moments marquants que l’on voit venir à l’horizon et qui semblent appartenir à un futur lointain jusqu’à ce qu’ils soient soudainement à nos portes. Aucune équipe au Canada, et très peu au monde, n’ont une identité aussi étroitement liée à un seul joueur ou une seule joueuse, comme c’est le cas de l’équipe nationale féminine de soccer et Sinclair.
Nous ne faisons pas simplement nos adieux à Sinclair ou à sa génération de joueuses canadiennes. Nous tournons la page sur une idée particulière de ce que l’équipe nationale féminine est et de ce qu’elle peut être.
En pleine ascension
La carrière de Sinclair avec l’équipe nationale a débuté en 2000, juste un an après la célèbre « célébration du soutien-gorge sportif » par l’Américaine Brandi Chastain lors de la finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en 1999. Ce tournoi a propulsé pour la première fois le soccer féminin sous les projecteurs du monde entier.
Ce tournoi a permis aux jeunes joueuses du monde entier de voir un modèle de ce qui était possible. Sinclair, dotée d’un mélange générationnel de vitesse, de force et de capacité de finition, était l’une de ces joueuses. Peu de temps après, le plan de jeu tactique du Canada suivait un schéma prévisible, mais efficace : donner le ballon à Christine.
À la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en 2003, le Canada a terminé quatrième et Sinclair a été l’une des meilleures buteuses du tournoi. Soudainement, le Canada était une équipe compétitive dans les grandes compétitions.
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À Beijing 2008, le Canada a participé au tournoi olympique de soccer féminin pour la première fois. Sinclair a marqué deux fois et le Canada a atteint les quarts de finale. Désormais, le succès aux Jeux olympiques était à portée de main.
Quatre ans plus tard, à Londres en 2012… eh bien, tout le monde s’en souvient. Les prouesses de Christine Sinclair avec son tour du chapeau ont presque permis au Canada de surpasser les États-Unis lors d’une demi-finale épique. Mais l’élan s’est poursuivie lors du match pour la médaille de bronze au le Canada a connu le succès dans sa quête d’un podium.
Maintenant, le podium olympique était atteignable pour le Canada, peut-être même attendu. La ligne de pensée était que l’équipe irait aussi loin que sa capitaine la mènerait.
Sinclair, vous voyez, se montrait toujours à la hauteur dans les grands moments. Mais elle était également présente à presque chaque occasion entre ces moments marquants. Pendant deux décennies, elle était une machine à marquer des buts.
Elle est la meilleure buteuse de l’histoire du soccer international, avec près de 200 buts pour le Canada. Elle a figuré parmi les véritables superstars du sport au cours de son évolution remarquable des 20 dernières années.
Elle a très probablement eu plus d’impact mondial que tout autre athlète canadien d’un sport d’équipe dans l’histoire.
Et c’est pourquoi la question est posée depuis de nombreuses années maintenant : que fera l’équipe canadienne sans elle ?
Et maintenant ?
Heureusement, les dernières années ont fourni une réponse plutôt encourageante à cette question. Elles suivront les traces de Sinclair. Pas elle, mais un collectif elleS.
Sinclair, qui a fêté ses 40 ans cette année, prendra sa retraite à sa manière. Beaucoup de joueurs ont du talent, mais trop souvent, leur potentiel est freiné par des blessures ou d’autres facteurs hors de leur contrôle.
Mais Sinclair n’a pas été stoppée en pleine gloire. Elle n’a pas été contrainte de quitter l’équipe prématurément, et la vanité ne l’a poussée à s’accrocher trop longtemps.
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Dans sa trentaine, elle a adapté son style de jeu et son rôle au sein de l’équipe. Elle a mentoré de jeunes joueuses et a offert une étincelle inspirante que seule une personne de son calibre pouvait donner.
Les années du « donner le ballon à Christine » sont depuis longtemps révolues. Ces dernières années, les joueuses canadiennes étaient tout aussi susceptibles de recevoir le ballon de Christine devant le filet adverse. Le symbolisme n’a échappé à personne.
Ainsi, alors qu’elle s’éloigne pour entreprendre la prochaine étape de sa vie, Sinclair ne laissera pas derrière elle une coquille qui tombera en poussière en son absence.
Le Canada n’est plus une équipe décousue et parvenue, devenue un gros poisson dans un petit étang grâce à une seule joueuse au talent hors du commun. Le Canada est un poisson établi dans un étang dont la croissance est rapide et qui est en constante diversification, où le courant change rapidement et seuls ceux qui s’adaptent survivent.
C’est une période incroyablement excitante pour le soccer féminin, et Christine Sinclair a contribué à tout cela. Pas seulement pour les fans au Canada, mais dans le monde entier. Alors que les Canadiens ressentiront le plus vivement son absence, le sport lui-même sera un peu différent dans les mois et les années à venir.
Pendant des années, on s’est demandé qui serait la « prochaine » Christine Sinclair. Quand viendra le jour où elle quittera l’équipe canadienne, qui prendra le relais et continuera à courir comme elle l’a fait ?
Maintenant que ce jour est arrivé, nous savons trois choses avec certitude.
Il n’y aura pas de prochaine Christine Sinclair. Il n’y en a jamais eu. Et c’est parfaitement bien ainsi.
Adapté de l’anglais par Audrey Lacroix.