Ellie Black fait un salut à la sortie de la poutre.Andrew Lahodynskyj/COC
Andrew Lahodynskyj/COC

Ellie Black, athlète olympique (et « maman » de son équipe), nous parle de respect, de soutien et de rêver grand

Qu’on donne ses premiers coups de patin sur la patinoire, qu’on participe à un tournoi estival de soccer ou qu’on surplombe le podium aux Championnats du monde, le respect fait partie intégrante de l’esprit sportif, peu importe l’âge ou les habiletés.

Compétitionner de manière juste et honorable et faire preuve de respect envers soi-même, ses coéquipiers et ses entraîneurs, voilà des composantes essentielles de l’esprit sportif. Ces comportements contribuent non seulement à créer un milieu sportif positif et sain, mais ils témoignent de valeurs qui peuvent être appliquées à tous les aspects de la vie.

Le respect, ainsi que l’excellence et l’amitié, forment le trio de valeurs sur lequel repose le Mouvement olympique, qui a pour but « de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, la solidarité et le fair-play ».

Pour que règne le respect dans le sport jeunesse, nous devons nous y prendre tôt : serrez la main après un match, consoler un adversaire, et taper la main de l’entraîneur après avoir battu un record personnel. Pour inculquer le respect aux athlètes de demain, rien ne vaut des leaders solides et bienveillants, qu’il s’agisse d’entraîneurs, d’enseignants ou de coéquipiers. 

Une athlète souvent saluée pour ses gestes qui témoignent de bienveillance et de respect : la gymnaste artistique Ellie Black, qui a le vent dans les voiles ces jours-ci. La jeune femme, qui se trouve au cœur de l’équipe de gymnastique féminine du Canada, continue d’asseoir la réputation du pays dans ce sport. 

De coéquipière à leader

À ses premiers Jeux olympique à Londres 2012, Black avait 16 ans, et beaucoup jugeaient qu’elle s’était qualifiée de peu. Elle a pourtant réussi à livrer l’une des meilleures performances de l’équipe. 

En novembre dernier, elle a mené l’équipe canadienne à une médaille de bronze historique, en plus de décrocher l’argent à l’épreuve individuelle sur la poutre, aux Championnats du monde de gymnastique artistique 2022 à Liverpool au Royaume-Uni. C’était la septième fois qu’elle participait aux Championnats du monde.

  • Des gymnastes se prennent par le cou et pleurent de joie.
  • Des gymnastes avec leur médailles au cou.

À LIRE : Le meilleur de 2022 : Des larmes de joie pour une surprenante et historique médaille par équipes en gymnastique

Black est maintenant la gymnaste artistique canadienne la plus médaillée et, à 27 ans, elle est non seulement la vétérane de l’équipe, mais aussi la « maman » non officielle de ce groupe de jeunes athlètes de calibre mondial. Forte de plus de dix ans d’expérience en compétitions internationales, elle a gagné le respect de ses coéquipières, de ses adversaires et d’anciennes compétitrices, qui saluent toutes son leadership, sa compassion et son altruisme.      

Jeremy Bartholomeusz connaît Black depuis près d’une décennie, et considère que son expérience, son leadership et l’importance qu’elle accorde aux besoins des autres ont fait d’elle la maman de l’équipe. 

« Ellie a beaucoup appris de son parcours athlétique, ce qui lui permet de se mettre à la place des autres pour les aider à réussir, explique-t-il. Au-delà de l’athlète, on trouve une personne pétillante qui a un grand cœur et qui fait toujours l’impossible pour prendre soin des autres et pour les inclure. » Selon Bartholomeusz, elle prend soin des autres en ayant toujours sous la main une collation pour l’équipe, en prenant le temps de discuter seule avec une coéquipière et « en étant toujours là pour nous écouter et pour nous donner des conseils ». 

« Ellie est tellement gentille et patiente avec les plus jeunes, qui l’idolâtrent manifestement. Elle répond à chaque question en souriant, elle regarde tout le monde dans les yeux, elle n’oublie jamais un nom et elle ne coupe jamais court à la conversation. C’est l’une des meilleures ambassadrices d’un sport et d’une province que je n’ai jamais vues », commente Bruce Rainnie, président et chef de la direction du Temple de la renommée sportive de la Nouvelle-Écosse dans cet article de CBC/Radio-Canada publié en 2022.

Black, qui a grandi à Halifax, a pu compter sur les encouragements et le soutien des membres de sa famille tout au long de sa carrière de gymnaste. « Dès le début, ils m’ont appuyée pour que je pratique ce sport et que je réalise mes rêves. Ce sont mes plus grands fans, et sans eux, je ne serais pas où je suis aujourd’hui », explique-t-elle.

Une gymnaste performe à la poutre.
La gymnaste canadienne Ellie Black participe à la poutre d’équilibre lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020 le dimanche 25 juillet 2021. Photo de Leah Hennel/COC

C’est ce type de soutien qu’elle apporte maintenant à toute l’équipe, dont elle se considère comme une leader et une capitaine, ainsi que comme une amie pour ses coéquipières plus jeunes. « Notre équipe est comme une grande famille. J’essaie d’aider mes coéquipières de toutes les manières possibles, d’être un pilier pour elles. »

Avant Tokyo 2020, l’une de ses coéquipières, Brooklyn Moors, témoignait de l’influence positive de Black. « Elle est sans équivoque notre leader et, en quelque sorte, notre maman à toutes. Elle en a vu d’autres et elle est toujours prête à nous aider, même si c’est seulement pour nous remonter le moral. » 

Black, consciente que chaque athlète à des talents et des habiletés qui lui sont propres, célèbre la différence. « Je veux inciter chaque personne à être elle-même, à accepter ce qui la rend unique, à continuer de faire tomber les barrières et à croire qu’elle pourra accomplir ce qu’elle entreprend. » 

S’entraînant à ses côtés depuis près de dix ans, Bartholomeusz a été un témoin privilégié de l’amour que voue Black à son sport. « C’est merveilleux de voir une personne aussi passionnée. Elle est tellement reconnaissante d’être en mesure d’inciter ceux et celles qui l’entourent à poursuivre leurs rêves. » 

Bartholomeusz dit que malgré les embûches que Black a rencontrées dans sa carrière, elle n’hésite pas à partager les leçons qu’elle a apprises. « Elle illustre bien le virage que doit prendre la culture sportive : reconnaître que la vulnérabilité est porteuse de force. Prenons son style en tant que gymnaste : il est puissant et expressif, deux attributs qui coexistent rarement en gymnastique. Ellie est la preuve que le sport évolue avec le temps. De tels changements ne surviennent que quand des gens comme elle osent repousser les limites et remettre le statu quo en question. » 

Black croit (humblement) que c’est grâce à sa bienveillance, son attitude positive, sa passion, sa conscience de soi et son authenticité que les autres la prennent pour modèle. « J’espère que je les incite à être de bonnes équipières et à devenir elles aussi des leaders dans le sport », ajoute-t-elle.

Rêver grand : une question de persévérance

Black donne notamment à ses coéquipières le conseil suivant (qui s’applique aux athlètes de tous les niveaux) : ayez confiance en vous et ne vous comparez pas aux autres. Une autre leçon précieuse qu’elle a apprise : l’importance de savoir gérer les obstacles et les épreuves. 

« Il y a généralement quelque chose qui tourne mal ou qui n’est pas idéal. On doit donc avoir confiance en notre capacité de persévérer et de surmonter les épreuves. »

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Une gymnaste en action
La gymnaste canadienne Ellie Black prend part à l’épreuve de la poutre lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020 mardi le 3 août 2021. Photo : Andrew Lahodynskyj/COC

Black souligne aussi l’importance de contribuer à l’esprit d’équipe, de s’entraider et de demander de l’aide au besoin. « En nous entraidant, nous pouvons pousser chaque membre de l’équipe à être plus forte. » 

« J’oublie souvent à quel point Ellie est une gymnaste accomplie et réputée dans toute la communauté sportive, parce que c’est une amie tellement accessible et agréable, ajoute Bartholomeusz. Elle accorde beaucoup d’importance à l’“équipe” – qui peut englober ses coéquipières, le personnel d’entraînement et de soutien, et la communauté – et précise toujours qu’elle n’aurait rien pu accomplir sans toutes ces personnes. »

Black insiste sur le respect, car elle croit qu’il joue un rôle important dans la réussite. « Le respect entraîne la confiance, la force et l’inclusion », explique-t-elle.

Elle conseille aux jeunes athlètes et aux enfants de se concentrer sur leurs propres objectifs et leurs propres plans, et sur ce qu’ils doivent faire pour donner le meilleur d’eux-mêmes. « Restez dans le moment présent, et concentrez-vous sur ce que vous pouvez influencer. N’ayez pas peur de demander de l’aide pour gérer la pression. Donnez-vous des encouragements et soyez bienveillants envers vous-mêmes. On devrait pratiquer un sport pour le plaisir, parce qu’il fait naître chez nous une passion. » 

Quand on lui a demandé quels conseils elle donnerait à la jeune gymnaste qu’elle était, elle a répondu :

●      Ne compare pas tes réalisations ou ton parcours à ceux des autres. 

●      Tu es forte et ton gabarit te permet de faire des merveilles en gymnastique.

●      Profite du moment – tu peux surmonter tout ce que tu devras affronter.

●      Tire parti de chaque occasion. Tu peux apprendre quelque chose de toute expérience.

Pour la suite des choses, la triple olympienne souhaite faire partie d’Équipe Canada à Paris 2024. La médaille de bronze aux Championnats du monde a valu au Canada un quota olympique pour y amener une équipe complète, soit cinq athlètes de gymnastique artistique féminine. Si elle vise une médaille au concours multiple, à la poutre et au saut, Black accorde la priorité aux espoirs de l’équipe. 

« J’aiderai mon équipe à se qualifier pour la finale et je contribuerai à ce que nous atteignions le podium ensemble. Et comme toujours, j’espère inciter les personnes qui me regardent à poursuivre leurs objectifs et leurs rêves! »

Cet article a été réalisé par Actif pour la vie, une initiative sociale nationale à but non lucratif créée dans le but d’aider les parents à donner un bon départ à leurs enfants en cultivant leur littératie physique. Le Comité olympique canadien appuie Actif pour la vie depuis 2012. Vous trouverez sur le site Web d’Actif pour la vie d’autres articles mettant à l’honneur des athlètes d’Équipe Canada, dont Patrick Chan, Mélodie DaoustCarol HuynhMark NicholsMirela Rahneva et Neville Wright, qui donnent aux parents des conseils pour encourager la pratique sportive chez les jeunes.