LA PRESSE CANADIENNE/HO, COC - Mike Ridewood
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Une histoire d’amitié : les soeurs Dufour-Lapointe se soutiennent dans les haut et les bas

Imaginez : le Ô Canada retentit aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014 alors que Justine Dufour-Lapointe monte sur la première marche du podium; elle a remporté la médaille d’or à lépreuse féminine de ski de bosses.

La médaillée d’argent à sa droite est sa grande sœur Chloé. Elles se tiennent la main pour montrer le lien fort qui les unit.

Leur sœur aînée, Maxime, regarde de près après s’être classée 12e à ses débuts olympiques. Ce fut une journée mémorable et historique pour toutes les trois.

  • Chloé et Justine Dufour-Lapointe se tiennent la main.

Elles ont commencé à skier très jeunes avec leur famille. Leur mère encourageait Justine à se rendre en bas de la piste en l’amadouant avec du chocolat. Maxime était trop téméraire pour refuser un défi. Bien vite, elle suivait ses amis sur des pistes plus difficiles, où il y avait des bosses.

Dans cette discipline de ski acrobatique, les skieurs doivent se faufiler à travers ces bosses. C’est excitant et plutôt risqué. Maxime adorait ce genre de sensations fortes et elle a rapidement commencé à faire des compétitions.

En compétition, les skieurs sont chronométrés alors qu’ils descendent la piste et font deux sauts. Leur descente est jugée sur le style, la difficulté et l’exécution. Le résultat combine leur temps et leur note.

Les succès de Maxime ont inspiré Chloé à faire elle aussi de la compétition.

Au début, Justine préférait le côté social du ski et ne prenait pas la compétition au sérieux. Toutefois, lorsqu’elle a vu Chloé skier à Vancouver 2010, elle s’est mise à rêver de participer elle aussi aux Jeux. Peu de temps après, les trois sœurs montaient sur les podiums, faisaient partie de l’équipe nationale et participaient à voyageaient à travers le monde pour des courses de la Coupe du monde.

Chloé, Justine et Maxime Dufour-Lapointe posent sur un podium
La gagnante de l’épreuve féminine de ski de bosses Justine Dufour-Lapointe est sur le podium avec ses soeurs Chloé, à gauche, et Maxime, à droite, à la Coupe du monde de ski acrobatique FIS le samedi 23 janvier 2016 à Val St-Come, au Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Paul Chiasson

Elles étaient toujours là pour se soutenir et se motiver l’une l’autre.

« C’était une expérience partagée, explique Maxime. Nous nous sentions bien entourées, jamais seules. Peu importe où on était dans le monde, on se sentait chez nous quand on était ensemble. »

Les entraînements étaient difficiles, mais le fait d’être unies les aidait.

« Il y en avait toujours une des trois qui était plus motivée que les autres, et nous savions quoi dire pour nous motiver entre nous, se rappelle Chloé. On blaguait souvent à ce sujet. »

Quiconque a un ami ou une amie proche, un frère ou une sœur sait que parfois, il y a des désaccords. Vivre ensemble pendant les camps d’entraînement et les compétitions, ça peut provoquer des tensions, même quand on est très unis. Quand un conflit survenait, elles étaient capables d’en parler.

« Nous pouvions avoir des discussions difficiles, car c’était basé sur l’amour et le respect », se rappelle Justine.

« S’asseoir et se parler nous a rapprochées », ajoute Maxime.

Ce qui a renforcé leur relation, c’est de réaliser qu’elles étaient trois personnes différentes. Elles en sont venues à respecter ces différences. Ça les a aidées à être présentes l’une pour l’autre dans les moments heureux et les moments difficiles.

« On savait que avions toujours quelqu’un pour nous consoler ou avec qui célébrer », explique Justine.

Elles ont montré tout cet amour fraternel à Beijing 2022. Justine avait eu une saison en dents de scie, mais elle était tout de même une sérieuse candidate au podium, ayant déjà gagné l’or et l’argent olympiques. Chloé se préparait à participer à ses quatrième et derniers Jeux. La pression était forte, mais les sœurs étaient prêtes.

  • Justine Dufour-Lapointe, émotive, attend son pointage
  • Une skieuse sur le parcours de bosses, les bras dans les airs

Lors de la première finale, Justine a traversé la première série de bosses et exécuté son premier saut. Elle a bien atterri et se préparait à entamer la deuxième série de bosses. Puis, au tout début des bosses, catastrophe! Elle a lourdement chuté. Ses chances de gagner une médaille étaient parties en fumée. Justine s’est relevée et a demandé à ce qu’on lui redonne son bâton. Elle s’est calmée puis a terminé sa descente. Impossible qu’elle abandonne.

« Je savais que je devais finir ma course. Ça a pris tout mon courage », dit Justine.

Chloé a appris la chute et a tout de suite ressenti la douleur de sa sœur. Même si elle participait aussi à la compétition, elle est allée retrouver Justine pour la consoler. Elle a dit à Justine d’être fière de ses réussites.

Deux athlètes l'une en face de l'autre.
Les skieuses acrobatiques canadiennes Justine et Chloe Dufour-Lapointe discutent après la finale de l’épreuve féminine de ski de bosses aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, le dimanche 6 février 2022. Photo Darren Calabrese/COC

Maxime était là aussi, à titre de mentore. Les trois sœurs se sont serrées dans leurs bras, ont pleuré et se sont préparées à parler aux médias. Maxime a dit à Justine de parler avec son cœur et de montrer ses émotions.

Le message de Justine aux Canadiennes et aux Canadiens était simple : « Je n’ai jamais abandonné mon rêve et j’ai travaillé très fort pour l’atteindre. J’ai fait de mon mieux, mais c’était une mauvaise journée. »

Dans la vie, il y a de bons moments et des moments plus difficiles. Quand tu as un frère, une sœur ou une personne dont tu te sens proche, tu auras toujours quelqu’un avec qui partager les moins bons moments, et tu pourras compter sur cette personne pour te pousser vers le haut et célébrer tes victoires. Comme les sœurs Dufour-Lapointe.

L’histoire des soeurs Dufour-Lapointe a initialement été publiée comme ressource du Programme scolaire olympique canadien. Les ressources du lien précédent sont disponibles pour différents niveaux de lecture et sont accompagnées de questions de discussion et d’activités d’apprentissage.