Sharpe et Karker réalisent un rêve olympique tel qu’espéré : ensemble
Alors que Rachael Karker et Cassie Sharpe se serraient dans les bras l’une et l’autre en célébration au terme de la finale féminine de demi-lune en ski, sept mots pouvaient être entendus haut et fort :
« Nous sommes sur le podium olympique ensemble! »
Sharpe, médaillée d’or de l’épreuve à PyeongChang 2018, a décroché l’argent à Beijing, tandis que la recrue olympique Karker a remporté le bronze. C’était un rêve olympique pour les coéquipières canadiennes après des années passées à s’entraîner ensemble et à se pousser l’une et l’autre vers de plus hauts sommets de compétition.
« C’était incroyable, a déclaré Karker. Cassie et moi avons partagé tellement de podiums au fil des années et je suis heureuse qu’on soit arrivée à le faire à nouveau ici. »
La jubilation au Parc de neige de Genting était très loin de la situation il y a un an quand Sharpe subissait une chirurgie de reconstruction à son genou à la suite d’une fracture du fémur subie après une violente chute. Sa présence à Beijing était alors incertaine et les perspectives de podium étaient encore plus incertaines.
Elle n’est pas retournée sur ses skis avant la fin de 2021 et mesurait encore ses capacités physiques dans les semaines précédant les Jeux de Beijing. La veille de la finale, Sharpe a rédigé une note à relire après la compétition : « Peu importe ce qui se produit aujourd’hui, je suis fière de moi. »
L’athlète de 29 ans avait toutes les raisons d’être fière d’elle en finale. Chacune de ses descentes (avec des pointages de 89,00, 90,00 et 90,75) aurait suffi pour remporter la médaille d’argent de cette épreuve.
« C’est un peu irréel en ce moment. Je n’arrive pas à trouver les mots, dit-elle. J’ai vécu l’enfer au cours de la dernière année alors je suis tellement reconnaissante que tous les aspects sur lesquels j’ai travaillé si dur sont tombés en place aujourd’hui. »
Karker laisse sa marque
Lorsque Sharpe remportait l’or olympique en 2018, Karker ne faisait qu’émerger sur la scène. Elle est montée sur son premier podium de Coupe du monde cette année-là et a tout juste raté le podium des Championnats du monde de la FIS en 2019.
Cependant, elle a continué à accumuler les podiums sur le circuit de la Coupe du monde, décrochant notamment une médaille d’argent aux Championnats du monde de la FIS en 2021. Elle peut maintenant ajouter un podium olympique à son palmarès.
« Je suis très heureuse, j’espérais repartir d’ici avec une médaille et je voulais rendre le Canada fier et heureux d’être ici », raconte Karker.
« Nous étions si heureuses de partager ceci et nous avons toujours rêvé de vivre ce moment ensemble. Donc nous sommes renversées par les émotions (d’avoir réussi) et simplement très heureuses pour l’autre. »
Si Sharpe et Karker étaient emballées de partager le podium l’une avec l’autre, elles étaient toutes aussi ravies de le faire aux côtés de l’irrésistible Eileen Gu qui a conclu ces Jeux avec deux médailles d’or et une d’argent.
« Elle est certainement une des meilleures filles de notre sport et elle nous pousse toutes à faire mieux, a déclaré Karker à propos de l’athlète de 18 ans qui représente la Chine. Je suis très heureux qu’elle soit impliquée dans le sport avec nous. »
Sharpe a été encore plus direct dans ses louanges de Gu : « C’est une machine! »
« Elle est extrêmement talentueuse. Je suis tellement fière d’elle et j’ai hâte de voir ce qu’elle fera ensuite et à quel point elle fera progresser la discipline de demi-lune de ski. »
Un héritage canadien
Si les athlètes comme Gu représentent l’avenir du ski acrobatique féminin, Sharpe et Karker ont chacune pris la peine de rendre hommage à une des pionnières légendaires du sport : Sarah Burke.
Cette précurseure canadienne, qui a perdu la vie en 2012 était un des moteurs de l’effort qui a conduit à l’ajout d’épreuves féminines de ski acrobatique au programme olympique, ce qui s’est produit à Sotchi en 2014.
« Chaque jour quand nous allons à la cabine de fartage, nous avons un drapeau du Canada sur notre porte et le nom de Sarah est inscrit sur ce drapeau, raconte Sharpe. Elle est certainement là avec nous et elle est la raison pourquoi nous sommes ici. »
« C’est un honneur d’être sur le podium pour représenter ses convictions. »
Karker, qui a dit que Burke était « un emblème au Canada pour la demi-lune de ski », est fière de faire partie de celles qui poursuivent cet héritage.
« Je suis certainement heureuse de continuer et de bâtir sur cette performance et de possiblement retourner aux Jeux olympiques dans le futur. »