Comment le rêve olympique de Kelsey Mitchell est en voie de devenir réalité grâce au Camp des recrues RBC
En 2019, Kelsey Mitchell a obtenu des résultats que certains cyclistes sur piste d’élite prennent une carrière entière à réaliser.
De ses débuts en Coupe du monde au début de l’année à ses premières médailles de Coupe du monde vers la fin, tout ça autour de ses deux podiums aux Jeux panaméricains de Lima et de son record du monde réalisé en un mois plus tard…
Ça fait un CV assez bien rempli.
C’est d’autant plus impressionnant que Kelsey Mitchell n’a commencé le cyclisme sur piste qu’en 2018, après que son potentiel athlétique naturel ait été déniché et cultivé grâce au Camp des recrues RBC.
Un dernier essai pour le rêve olympique
Mitchell a passé cinq ans à jouer au soccer pour l’Université de l’Alberta. Elle aimait le sport et excellait dans plusieurs disciplines, mais avoue elle-même qu’elle n’a jamais été la vedette des équipes pour lesquelles elle a joué. Après avoir obtenu son diplôme, elle a laissé les sports derrière elle et est partie pour un voyage de trois mois en Asie du sud-est, au début 2017.
À son retour au bercail, à Edmonton, elle s’est trouvé un emploi comme chauffeuse d’un camion d’arrosage.
Mais elle restait attirée par le rêve olympique.
C’est en mai 2017 qu’elle a entendu parler du Camp des recrues RBC pour la première fois, un programme qui identifie les athlètes âgés de 14 à 25 ans pour les développer en tant qu’espoirs olympiques dans le sport qu’ils pratiquent, ou dans quelque chose de complètement différent. Le programme en était alors à sa deuxième année d’activité.
« On n’évaluait pas tes habiletés techniques ou tactiques. On regardait à quel point tu étais fort, à quel point tu étais rapide, à quel point tu étais puissant, et je trouvais que j’étais vraiment forte là-dedans », a récemment dit Mitchell à Olympique.ca.
Tout sur le Camp des recrues RBC 2020
Malheureusement, quand Mitchell a découvert le Camp des recrues RBC, les événements de qualification dans son Alberta natale avaient déjà eu lieu.
Qu’à cela ne tienne : ayant une grande confiance en ses habiletés, elle a réservé un vol vers Toronto, où un événement de qualification était prévu à la fin août de cette année là.
Même si ses parents l’ont soutenue dans sa démarche, ils étaient aussi un tantinet sceptiques; après tout, elle venait tout juste de revenir de son voyage outre-mer, elle n’avait pas beaucoup d’argent, et ils s’attendaient à ce qu’elle se trouve un emploi à temps plein.
« Je suis là, je réserve un vol vers Toronto pour m’essayer à cette compétition dont ils n’avaient jamais entendu parler, a raconté Mitchell. Je savais que je devais essayer une dernière fois, juste pour voir ce qui en ressortirait. »
« Si je n’avais pas essayé, je le regretterais. »
Elle a passé l’été à se remettre en forme, consacrant la pause dîner de son emploi de chauffeuse à faire un jogging de 30 minutes, et visitant le gym tous les soirs.
Lorsqu’elle est arrivée à l’événement de Toronto, le premier test qu’elle a fait a été le saut vertical. Presque immédiatement, un recruteur la rejoignait, si impressionné par la hauteur qu’elle avait atteinte qu’il voulait voir ce dont elle était capable sur un vélo.
« Je crois que j’ai atteint 1200 et quelque watts, et il m’a dit : « Sais-tu un peu ce que ça signifie? » et j’ai répondu : « Non ». Alors il m’a dit : « Ça dépasse le standard national pour les cyclistes sur piste de Cyclisme Canada ». »
Kurt Innes, qui a participé aux Jeux olympiques de 1992 en cyclisme sur piste, est le Directeur technique pour le Camp des recrues RBC. Il se rappelle à quelle vitesse il s’est aperçu du potentiel de Mitchell :
« Instantanément! En un éclair! »
Étant donné que le cyclisme est un sport largement basé sur la force des jambes, on recherche toujours des athlètes avec une puissance explosive. Leur résultat au saut en hauteur est un bon indicateur, mais ils doivent aussi pouvoir transférer cette puissance sur un vélo.
« Son résultat au saut vertical était fantastique, et son résultat au sprint de six secondes à vélo – c’était fou, et elle n’avait jamais fait de vélo avant, a dit Innes. Elle n’a pas dépassé le record national, mais elle a réalisé le deuxième meilleur sprint de six secondes à vélo que j’ai jamais vu. »
Un appel reçu le lendemain a donné le coup d’envoi au futur de Mitchell.
En un mois, elle était de retour dans le sud de l’Ontario pour effectuer plus de tests avec Canada Cyclisme, au vélodrome de Milton. Elle a aussi été invitée à la Finale régionale de l’Ontario du Camp des recrues RBC, en octobre.
« Quand je suis revenue, j’ai vu le potentiel. Je n’avais jamais été aussi investie dans quoi que ce soit de ma vie, a dit Mitchell. C’était tellement excitant de rentrer là, de voir tous les autres athlètes, des équipes de télé partout. Des affiches d’autres olympiens étaient suspendues et j’ai été tellement inspirée. J’étais tellement investie dans l’expérience entière. »
Elle a réalisé de nouveaux résultats incroyables, a rapidement été mise sous contrat en tant que recrue officielle de Canada Cyclisme, et a commencé à recevoir du financement à travers le programme des Olympiens de demain RBC.
Évidemment, elle a aussi dû apprendre à faire du vélo sur les courbes en pente du vélodrome.
« Je savais comment faire du vélo, mais ça, c’est complètement différent, a dit Mitchell. Je ne sentais pas que c’était naturel de pédaler, le siège était super inconfortable. »
Même si ça n’a pas été le coup de foudre (ou de pédale!), son attitude face au cyclisme a commencé à changer pour le mieux lors d’un camp de cyclisme sur route en février, et s’est encore améliorée lorsqu’elle a passé le mois de mai à s’entraîner avec l’équipe nationale.
« Je pouvais finalement aller vite sur la piste ressentir la force G dans les coins, et à ce moment, je me disais : « OK, c’est le fun, j’aime ça, je veux devenir meilleure et plus rapide. » »
Environ un an après sa participation à l’événement de qualification du Camp des recrues, Mitchel a gagné trois médailles aux Championnats canadiens 2018, incluant le titre national au sprint.
En rêvant de Tokyo
« Il y a trois ans, quand j’ai commencé toute cette aventure, je me rappelle que je disais aux gens « oh ouais, je veux aller aux Olympiques », et c’est juste tellement ridicule à dire parce que les gens répondent « Alors tu vas apprendre un nouveau sport en deux ans et te qualifier pour les Olympiques » », a dit Mitchell.
Mais le rêve se transforme rapidement en réalité, et Mitchel n’a pas peur de parler de ses nouveaux objectifs : « Je prévois bien représenter le Canada et bien performer… J’espère remporter une médaille. »
Pan Am Games 🥇
Pan Am Champs 🥇
First World Cup medal 🥉Kelsey Mitchell is having the season of her life and she’s just getting started!#TissotUCITrackWC pic.twitter.com/hYcYzcKZ8q
— Cycling Canada (@CyclingCanada) November 30, 2019
Pendant les Fêtes, en 2019, Mitchell est retournée chez elle, à Edmonton, où elle a pu visualiser ce qui se serait passé si elle n’avait pas donné une dernière chance à son rêve olympique avec le Camp des recrues RBC. Elle est passée à quelques reprises devant la raffinerie de pétrole où elle aurait travaillé en tant qu’opératrice sur des quarts de 12 heures, de nuit et de jour.
« Maintenant, je peux voyager et faire du sport, et c’est ma vie de rêve. »
Quel serait son conseil pour de jeunes athlètes voulant participer à des événements de qualification du Camp des recrues RBC?
« Si c’est quelque chose qui te passionne vraiment, et que tu veux réellement te trouver un nouveau sport ou te donner un l’élan dans celui que tu pratiques déjà, vas-y à fond. Ne fais pas qu’y aller et voir comment ça se déroule. Si c’est quelque chose que tu veux, entraîne-toi pour ça, investis-toi complètement. N’aies aucun regret à la fin de la journée. »
Pour en apprendre plus sur le Camp des recrues RBC, dont les qualifications se tiendront de façon virtuelle cette année, cliquez ici!