La résilience est ce qui définit le jeu de Shapovalov alors qu’il se prépare pour Zverev
Comment la sensation du tennis canadien de 18 ans portant le poids d’une nation sur ses épaules – en plus de jouer devant les siens — répond-elle après avoir remporté le plus gros match de sa vie?
En gagnant à nouveau, bien sûr. Vaincre dans l’adversité est devenue routine pour Denis Shapovalov.
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« J’ai commencé très lentement. J’étais épuisé d’hier, » a déclaré Shapovalov aux médias réunis à Montréal après sa victoire de 2-6, 6-3, 6-4 sur le Français Adrian Mannarino en quarts de finale vendredi soir.
Moins de 24 heures plus tôt, il avait battu l’un des plus grands noms de l’histoire du tennis, le champion du Grand Chelem à 15 occasions Rafael Nadal en trois manches.
« Rafa a siphonné toute mon énergie. Mais Adrian a fait un bon travail, vous savez, jouant vite avec moi en première manche, il a vraiment eu le dessus au départ. »
Peu de gens auraient parié sur Shapovalov après le premier acte de vendredi. Gagnant seulement 55 % de ses premiers points de service, et donnant à Mannarino sept généreuses occasions de briser — dont deux qu’il a concédé —, le Canadien a été profondément dépassé. Mais la résilience est la plus grande qualité de l’adolescent. Il ne lâche jamais.
Il a fait des manchettes de tennis au début de saison pour les mauvaises raisons, frappant accidentellement un arbitre avec une balle dans un moment de frustration lors d’une égalité de la Coupe Davis disputée à Ottawa. L’incident a été suivi d’une longue apologie émotionnelle où Shapovalov a admis de se sentir « gêné et honteux ».
Au lieu d’être hanté par la conséquence de ce manque de jugement momentané, six semaines seulement après l’incident, Shapovalov est revenu en remportant son premier titre Challenger de l’ATP à Drummondville, au Québec.
À l’époque, le titre de Drummondville représentait un sommet en carrière, un exploit qui a été dépassé de façon convaincante cette semaine à Montréal, et il doit remercier une fois de plus sa capacité de revenir rapidement de l’arrière.
« Je pense juste mon esprit de combat, a déclaré Shapovalov en regardant en arrière quand on lui a demandé ce qui l’a rendu le plus fier cette semaine. Si je n’avais pas sauvé ces balles de match à mon premier affrontement, je n’aurais pas été devant vous ce soir. »
Rogerio Dutra Silva, un brésilien âgé de 33 ans, avait accoté le jeune de 18 ans au pied du mur au premier tour. Shapovalov a sauvé quatre balles de match au jeu décisif de la deuxième manche avant de se sauver avec la victoire en manche ultime.
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Shapovalov, heureusement, ne s’est pas laissé dépasser par les événements devant un Nadal beaucoup plus imposant, mais encore une fois peu de gens auraient pu prédire que le Canadien l’aurait emporté après que la légende espagnole ait enlevé la première manche 6-3 jeudi soir. Mais Shapovalov tenait bon. Il s’est remis dans le match avant d’étonner le monde du tennis en défaisant le géant.
« J’ai été… le dos au mur quelques fois cette semaine, a répondu Shapovalov. Je suis très content d’être revenu à plusieurs reprises en jouant un très bon tennis dans ces situations ».
Le seul Canadien encore dans la course dans les tournois du simple à Montréal ou Toronto aura son pays et la foule montréalaise derrière lui samedi contre l’étoile allemande Alexander Zverev, âgé de 20 ans, qui occupe le huitième rang au classement de l’ATP.
« En parlant mentalement, je me sens frais et dispos », a déclaré le gaucher classé 143e au monde (bien que ce nombre sera nettement inférieur après cette semaine) vendredi soir. « J’ai pris la semaine dernière de congé. J’ai gagné des batailles difficiles. »
Les matchs seront de plus en plus difficiles pour le Canadien, et ce le sera également pour ses adversaires, car Shapovalov a montré à plusieurs reprises qu’il était difficile de le contenir.