150 ans de sport canadien: les années 80

Dans moins d’un mois, le pays en entier fêtera le 150e du Canada.

Olympique.ca a longtemps commencé les célébrations en soulignant les plus grands moments du sport canadien une décennie à la fois. Vous pouvez aller ici pour vous remémorer les exploits précédents.

Vous pouvez également continuer et nous rejoindre dans les années 80 pour en lire plus sur les succès qui ont façonné le sport canadien.

1980 – Podborski met l’Amérique du Nord sur le podium en descente

Le skieur Steve Podborski est dans les airs lors de la descente à Lake Placid, où son temps de 1:46,62 lui vaudra la médaille de bronze. (CP PHOTO/ AP)

Le skieur Steve Podborski est dans les airs lors de la descente à Lake Placid, où son temps de 1:46,62 lui vaudra la médaille de bronze. (CP PHOTO/ AP)

De tous les « Crazy Canucks », le groupe de skieurs canadiens reconnus pour leur style agressif et insouciant sur les pentes, Steve Podborski est le seul à décocher une médaille olympique. En remportant la troisième place à la descente de Lake Placid en 1980, il devient non seulement le premier homme canadien sur le podium en ski alpin, mais également le premier non-Européen.

Podborski poursuivra sur sa lancée durant la saison 1981-82 en devenant le premier homme nord-américain à conquérir le titre de la Coupe du monde en descente et le premier homme canadien à gagner un globe de cristal. À sa retraite en 1984, il affiche huit victoires en Coupe du monde, un record parmi les skieurs alpins canadiens.

1980 – Le marathon de l’espoir

C’est le 12 avril 1980 à Saint-Jean, Terre-Neuve, que Terry Fox trempe sa jambe artificielle dans les eaux glaciales de l’océan Atlantique pour amorcer son Marathon de l’espoir. Fox marche en moyenne 40 kilomètres par jour, presque la distance d’un marathon, à travers les tempêtes de glace, les forts vents et la chaleur de l’été dans le but de récolter des fonds pour la recherche contre le cancer.

Alors qu’il avance dans son parcours, de plus en plus de Canadiens se joignent à lui. Après 143 jours et plus de 5 300 kilomètres, Fox arrive à Thunder Bay en Ontario, où l’on découvre que son cancer à progresser de sa jambe jusqu’à ses poumons.

Ayant commencé son périple avec le but d’amasser 1 million $, Fox voit l’engouement autour de son projet et augmente son objectif à 1 $ pour chaque Canadien, pour un total de 23 millions $. Il dépassera ce nouvel objectif de plus d’un million.

Pendant qu’il passe les 10 mois suivants à combattre la maladie, Fox est honoré avec le prix Lou-Marsh pour l’athlète canadien de l’année et devient le plus jeune Compagnon de l’Ordre du Canada. Il décède le 28 juin 1981, un mois avant son 23e anniversaire. Son héritage vit toutefois pleinement à travers la journée Terry Fox, qui a amassé plus de 650 millions $ jusqu’ici.

1984 – La percée vers l’or de Gaétan Boucher

Gaétan Boucher s'inscrit parmi les grands du patinage de vitesse aux Jeux de Sarajevo en 1984. (Photo PC/AOC)

Gaétan Boucher s’inscrit parmi les grands du patinage de vitesse aux Jeux de Sarajevo en 1984. (Photo PC/AOC)

Soixante ans après les premiers Jeux d’hiver, Gaétan Boucher récolte enfin la première médaille d’or canadienne chez les hommes dans un sport individuel. Le patineur de vitesse avait remporté la médaille d’argent à Lake Placid en 1980 au 1000 m, mais consolide son héritage quatre ans plus tard à Sarajevo en ravissant la plus haute marche du podium à la même épreuve.

Deux jours plus tard, il ajoute une deuxième médaille d’or au 1 500 m. En plus de la médaille de bronze acquise lors du premier jour de compétition en patinage de vitesse, il porte son total de médailles à quatre, ce qui, à l’époque, fait de lui l’olympien le plus décoré. Il est nommé l’athlète Lou-Marsh de l’année en 1984.

1984 – Plus grande équipe et plus grands succès aux Jeux de Los Angeles 1984

Le nageur Alex Baumann porte le drapeau canadien lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Los Angeles en 1984.

Le nageur Alex Baumann porte le drapeau canadien lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Los Angeles en 1984.

Le Canada envoie sa plus large délégation olympique aux Jeux de Los Angeles en 1984. Les 436 athlètes, 273 hommes et 163 femmes, rapportent à la maison un total de 44 médailles, dont 10 d’or, le plus grand total de l’histoire du pays. Ces chiffres sont un peu gonflés à cause du boycottage des pays du bloc soviétique, mais ne diminuent en aucun cas les succès canadiens.

Sylvie Bernier devient la première plongeuse canadienne, et la seule jusqu’ici, à remporter l’or olympique avec une première place au tremplin de 3 mètres.

Linda Thom devient la première tireuse canadienne, et la seule jusqu’ici, à remporter une médaille olympique lorsqu’elle ravit l’or au 25 mètres pistolet.

Lori Fung devient la première gymnaste rythmique, et la seule jusqu’ici, à remporter une médaille olympique en décochant l’or au concours multiple.

1984 – Nombreux exploits dans la piscine olympique

La natation est l’un des points forts des Jeux de Los Angeles en 1984 pour le Canada. Les 10 médailles gagnées étaient un record pour le pays dans ce sport. Du lot, deux de ces médailles sont d’or, obtenues par Alex Baumann au 200 m et 400 m quatre nages. Les deux victoires établissaient de nouveaux temps records. Baumann est également récompensé par le prix Lionel-Conacher pour l’athlète masculin de l’année.

Anne Ottenbrite et Victor Davis sont aussi doubles médaillés, au 100 m et 200 m brasse, alors que chacun remporte l’or à la plus longue distance et l’argent à la plus courte. Ils ajoutent une médaille au relai 4×100 m quatre nages aux côtés de leurs coéquipiers. Ottenbrite était la seule nageuse canadienne médaillée d’or jusqu’aux exploits de Penny Oleksiak à Rio de Janeiro en 2016.

Quand Davis rapporte une médaille d’argent au relai quatre nages à Séoul en 1988, il devient le nageur canadien le plus décoré, une autre marque qui sera égalée par Oleksiak à Rio. Malheureusement, à peine quelques mois après sa retraite en 1989, Davis est frappé par une voiture et décède de ses blessures deux jours plus tard.

1985-1987 – L’homme en mouvement

Le 21 mars 1985, Rick Hansen amorce sa tournée mondiale, « L’Homme en mouvement », de Vancouver. Il y revient deux ans, deux mois et deux jours plus tard, ayant amassé 26 millions $ pour réaliser son rêve d’un monde réellement accessible et inclusif en plus se sensibiliser les gens sur le potentiel des personnes handicapées.

Durant cette période, il pousse son fauteuil roulant à travers 34 pays sur quatre continents, roulant l’équivalent de deux marathons chaque jour pour un total de 40 075 kilomètres. Il donne environ 30 000 coups par jour sur toutes sortes de surfaces et de températures tout en subissant des blessures importantes à ses épaules, poignets et mains. Hansen a roulé sur sa chaise durant 465 des 792 jours passés sur la route.

1988 – La bataille des Brian

Lors des premiers Jeux d’hiver accueilli en sol canadien à Calgary en 1988, on présente l’un des duels les plus attendus de l’histoire du patinage artistique. Il s’agit de l’américain Brian Boitano, détenteur du titre mondial en 1986, contre le Canadien Brian Orser, champion du monde en titre et porteur du drapeau lors des cérémonies d’ouverture.

Après les figures et le programme court, ils sont en première et deuxième positions et savent que le gagnant du programme libre gagnera la médaille d’or. Boitano est le premier à s’élancer et offre une prestation presque parfaite. Orser est le dernier sur la glace et commet deux erreurs minimes, l’une sur l’atterrissage d’un triple flip et l’autre lorsqu’il réalise un double Axel au lieu d’un triple. C’est probablement ce qui a fait la différence.

Orser reçoit la meilleure note de quatre juges tandis que trois juges préfèrent Boitano. Cependant, les deux autres juges mettent les deux patineurs à égalité et favorisent Boitano pour les notes techniques, ce qui constituait le bris d’égalité à l’époque. L’Américain l’emporte alors 5-4 et décoche la médaille d’or. Les règlements ont changé depuis et les notes artistiques sont aujourd’hui ce qui détermine le bris d’égalité, ce qui aurait donné l’or à Orser.

La médaille d’argent d’Orser est l’une des trois médailles remportées par le Canada en patinage artistique à Calgary. Elizabeth Manley s’est interposée dans la « bataille des Carmen », entre l’Allemande de l’Est Katarina Witt et l’Américaine Debi Thomas, en emportant l’argent durant la prestation de sa vie après avoir été ignorée par les pronostics. Tracy Wilson et Rob McCall obtiennent la toute première médaille olympique en danse avec une troisième place.

1988 – Browning franchit la barrière du quadruplé

Kurt Browning est entré par la grande porte du patinage artistique le 25 mars 1988. À sa deuxième présence aux Championnats du monde, Browning écrit une page d’histoire en réussissant le premier quadruple saut en compétition. Plusieurs hommes ont essayé et échoué dans le passé, incluant Browning, qui est tombé sur sa tentative aux Jeux de 1988.

La quadruple boucle piqué était le premier saut planifié lors de son programme libre et l’atterrissage devait être à un pied. Le succès de la figure l’aide à finir troisième lors du programme libre et lui donne un élan de confiance qui l’a amené à remporter quatre des cinq titres mondiaux suivants.

Presque trois décennies plus tard, les quadruples sont maintenant répandus dans le patinage artistique masculin. Des quadruples ont été réussis à tous les sauts sauf l’axel et les participants tentent aujourd’hui jusqu’à six quadruples saut par programme libre.

1988 – Lemieux sauve des adversaires d’un naufrage

Aux Jeux de Séoul en 1988, Lawrence Lemieux est devenu un modèle d’esprit sportif. (PC Photo/AOC)

Lawrence Lemieux a démontré l’un des plus grands exemples d’esprit sportif lors des Jeux de Séoul en 1988. Alors que les courses de 470 et de Finn se disputent simultanément, les vents de 35 nœuds font chavirer l’embarcation de deux navigateurs Singapouriens. S’accrochant désespérément à leur bateau, ils étaient en danger de dériver dans la mer par le courant.

C’est à ce moment que Lemieux les aperçoit alors qu’il est au deuxième rang dans l’épreuve de Finn. Il décide d’abandonner la course pour aller aider les deux naufragés et attendre avec eux jusqu’à ce que les bateaux de patrouille arrivent. Comme récompense pour son geste « d’esprit sportif, de sacrifice et de courage », il reçoit la deuxième place dans la course ainsi que le prix Pierre-de-Coubertin par le président du CIO Juan Antonio Samaranch.

1988 – Une fin en or aux Jeux de Séoul

Le Canada gagne trois médailles d’or à Séoul en 1988, tous remportés lors des derniers jours des Jeux, permettant au pays de clore l’événement en beauté. Trois jours avant la fin des Jeux, Carolyn Waldo se place en première position dans l’épreuve individuelle de nage synchronisée après s’être bâti une avance insurmontable durant la ronde préliminaire. Elle remporte la médaille d’or assez facilement.

Le jour d’après, c’est au tour de la finale en duo, à laquelle Waldo participe avec Michelle Cameron. Elles ont besoin de chaque petit point de leur avance acquise lors de la ronde préliminaire pour décocher l’or.

Lennox Lewis célèbre sa médaille d'or aux Jeux de Séoul en 1988

Lennox Lewis célèbre sa médaille d’or aux Jeux de Séoul en 1988

Durant le dernier jour des Jeux, la finale des poids super-lourds en boxe présente un duel entre le Canadien Lennox Lewis et l’Américain Riddick Bowe. Lewis perd le premier round, mais devient plus agressif et prend le contrôle au deuxième round, forçant son adversaire à deux comptes debout. Après le deuxième, Bowe retraite dans son coin alors que l’arbitre arrête le combat, donnant au Canada sa première médaille d’or en boxe depuis les Jeux d’Anvers en 1920.

1988 – Bauer porte le maillot jaune au Tour de France

Steve Bauer participe à une épreuve de cyclisme sur route aux Jeux olympiques de Los Angeles. (Photo PC/AOC)

Steve Bauer participe à une épreuve de cyclisme sur route aux Jeux olympiques de Los Angeles. (Photo PC/AOC)

Quatre années après avoir remporté la première médaille canadienne en cyclisme sur route, une médaille d’argent, Steve Bauer laisse sa marque durant la plus prestigieuse course cycliste, le Tour de France. Il devient seulement le deuxième Canadien à porter le maillot jaune du meneur au classement général.

Il gagne la première étape après le prologue, passe cinq jours en jaune et termine quatrième au classement final. Deux ans plus tard, il porte le maillot jaune pour les neuf premières étapes du Tour. En tout, Bauer participera à 11 éditions du Tour de France de 1985 à 1995. C’est également en 1988 que Bauer remporte l’argent au Championnat du monde de cyclisme sur route.