L’équipe de bosses termine une saison dominante en Coupe du monde
La saison de Coupe du monde de ski de bosses a pris fin en fin de semaine avec deux Canadiennes sur le podium. Il s’agit néanmoins seulement d’une petite partie du succès qu’a connu l’Association canadienne de ski acrobatique (ACSA) dans cette discipline depuis décembre.
Après avoir remporté quatre des six médailles olympiques dans la discipline des bosses aux Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi, le Canada a vu la saison de la Coupe du monde FIS de ski acrobatique de 2014-2015 commencer timidement par rapport aux normes canadiennes. À Ruka, en Finlande, l’équipe canadienne de bosses a réussi à décrocher la victoire à l’épreuve en parallèle, hommes, grâce à Philippe Marquis, et à se classer au deuxième rang dans la catégorie féminine grâce à Chloé Dufour-Lapointe.
C’est alors qu’arrive Mikaël Kingsbury.
Mikaël Kingsbury n’était sûrement pas satisfait de son classement à Ruka, où le détenteur du titre de la Coupe du monde à trois reprises n’a pas réussi à monter sur le podium. Mais au cours des sept épreuves de Coupe du monde qui ont suivi, l’athlète de 22 ans a su dominer le sport comme lui seul sait le faire.
De Calgary à Tazawa, au Japon, Mikaël Kingsbury a gagné sept compétitions de suite de Coupe du monde, battant son propre record en matière de victoires consécutives. Le médaillé d’argent des Jeux olympiques d’hiver a également égalisé le record de victoires de tous les temps en Coupe du monde dans la discipline des bosses : 28 victoires. Deux des sept triomphes de Kingsbury ont eu lieu à l’épreuve de bosses en parallèle, que la FIS tente sérieusement de transformer en épreuve régulière à plus d’arrêts de la Coupe du monde et peut-être même d’ajouter à la liste d’épreuves des Jeux olympiques d’hiver.
Après avoir gagné la première de ses deux courses à Deer Valley, au Utah (où Mikaël Kingsbury est devenu le premier skieur de la saison à obtenir un pointage dans les 90), il a donné un aperçu de la précision avec laquelle il pratique son sport. « Les pointages des autres concurrents étaient élevés, ce qui m’a poussé à ne pas commettre d’erreurs pendant mes descentes. Je savais que je devais être rapide. J’ai réussi à combiner le tout. Je crois que c’était une des meilleures performances de ma carrière. » Il a avoué qu’au début de la saison, à Ruka, qu’il n’avait « pas bien skié ». Il a toutefois su rapidement remédier à ce problème. Il a aussi conquis le titre de champion du monde en parallèle et décroché une médaille d’argent à l’épreuve de bosses – d’autres exploits qui viennent s’ajouter à sa saison remarquable.
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Du côté des femmes, la championne olympique Justine Dufour-Lapointe est montée sur le podium à la suite de quatre épreuves consécutives après Ruka, dont deux victoires : à Deer Valley et à Lake Placid, dans l’État de New York. Elle a également été couronnée championne du monde à l’épreuve de bosses et remporté la médaille d’argent à l’épreuve en parallèle. Peu après, Andi Naude et l’athlète de longue date Audrey Robichaud ont aussi terminé sur le podium, venant élargir l’éventail de talent des femmes dans la discipline des bosses à la disposition de l’ACSA.
En ce qui concerne sa victoire au championnat du monde, la plus jeune des sœurs Dufour-Lapointe a avoué qu’elle était « dans une zone ».
« Je viens de concrétiser tout un rêve en ajoutant ce titre de championne du monde à mon titre de championne olympique… J’ai beaucoup grandi depuis les Jeux et j’ai beaucoup appris. Cette expérience m’a bien servie ici. »
À la fin de la saison dimanche, à Megève, en France, le Canada comptait quatre hommes ayant réussi à percer le top 10 au classement général de la Coupe du monde. Au premier rang se trouvait Kingsbury, bien sûr, accompagné sur le podium de Marquis (troisième position); Simon Pouliot-Cavanagh (qui a remporté une médaille d’argent à la Coupe du monde à Calgary) a terminé au sixième rang; et Marc-Antoine Gagnon (médaillé de bronze à Lake Placid) s’est classé huitième. En comparaison, les États-Unis comptaient trois hommes parmi les 10 meilleurs, et seulement un d’entre eux classé devant Gagnon.
Quant au meilleur moment de la saison pour l’équipe des hommes, il s’agit probablement du balayage complet à l’épreuve de bosses en parallèle (photo manchette) aux championnats du monde, où Kingsbury, Marquis et Gagnon ont été les héros du jour.
Kingsbury a maintenant remporté le globe de cristal à quatre reprises consécutives. Il s’agit de la récompense décernée à l’athlète qui obtient le plus de points au classement général de la Coupe du monde. Ce titre lui était déjà prédestiné avant la dernière épreuve, en France, où il n’est pas parvenu à monter sur le podium.
« Je savais déjà que je remporterais le globe de cristal avant aujourd’hui », a déclaré Kingsbury. « En gagner sept (épreuves) de suite a représenté une réalisation fantastique cette saison-ci. Tous ces records motivent toujours. Il ne s’agit jamais de mon objectif principal, mais ils m’aident à me pousser. C’est définitivement une des meilleures saisons de ma carrière. »
La prochaine fois que Mikaël Kingsbury gagne une course de Coupe du monde, le Canadien détiendra alors le record mondial – qu’il détient actuellement à égalité avec la légende française Edgar Grospiron – à lui seul.
Du côté des femmes, aucune nation n’a pu même penser imiter les prouesses canadiennes. Même si l’Américaine Hannah Kearney a remporté son cinquième titre consécutif de Coupe du monde, le blanc et rouge a dominé le classement par la suite. Les soeurs Justine (2e), Chloé (3e) et Maxime (6e) Dufour-Lapointe en font toutes partie. Et il ne faut pas oublier Robichaud qui s’est classée quatrième et Naude qui a terminé cinquième au classement général de la Coupe du monde.
Lorsque l’on considère les réalisations présentées ici, il n’est pas surprenant que ces résultats impressionnants aient valu au Canada la Coupe des nations. Et grâce en grande partie à cette équipe, le Canada a aussi mérité la Coupe des nations de ski acrobatique de la FIS qui regroupe les disciplines de sauts, de skicross, de ski demi-lune et de ski slopestyle. Les skieurs acrobatiques Marielle Thompson (skicross) et Mike Riddle (ski de demi-lune), également classés parmi les meilleurs de leur discipline, ont aussi contribué à la cause.
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Bien que le Canada ait perdu son skieur acrobatique très certainement le plus reconnu, le double champion olympique Alex Bilodeau qui a pris sa retraite avant la saison, l’ACSA semble ne s’être que renforcie.