Sam Edney en quête de la première médaille canadienne en luge
Sam Edney en est à ses troisièmes Jeux olympiques et il parle avec l’assurance de celui qui n’en est pas à sa première tournée des médias. Il fait doux en ce mardi pour la conférence de presse qui se tient non loin du Centre de glisse Sanki et il est le plus près du podium, au milieu de la table.
Il ne fait aucun doute que l’athlète de 29 ans est le leader de son équipe et à Sotchi, il permet à Luge Canada de vivre une situation inédite : prétendre à plusieurs médailles.
Ce doit être particulièrement excitant pour quelqu’un qui est là depuis la première heure. « Il y a dix ans, nous n’avions rien. Nous voyagions avec deux entraîneurs et une trousse de premiers soins. Le chemin parcouru est impressionnant. J’ai vu l’équipe grandir et nous avons surmonté plusieurs obstacles pour arriver où nous en sommes aujourd’hui. »
Et « où nous en sommes aujourd’hui » comprend aussi les espoirs de médailles d’Alex Gough ainsi que ceux du relais par équipe qui fait ses débuts aux Jeux olympiques avec Edney et sa bande. Le podium n’est jamais bien loin.
Parmi les sept autres athlètes assis à la table, quatre ont déjà remporté des médailles en Coupe du monde. Ça n’a rien à voir avec 2010. L’équipe a effectué sa première descente un peu avant la conférence de presse et Edney tient à en parler. « Descendre une piste pour la première fois est vraiment excitant. Je me souviens de ma première descente à Turin. J’étais vraiment fébrile parce que c’est à ce moment que j’ai réalisé que ma prochaine serait pour les Jeux olympiques. C’est un grand moment dans une carrière sportive », raconte-t-il.
La cohésion entre les lugeurs canadiens saute aux yeux. C’est une excellente chose parce qu’ils sont sur la route, loin de leur Alberta, depuis le 28 décembre. Quand les médias ont obtenu ce qu’ils voulaient, le groupe se met à parler de tout et de rien. Les huit lugeurs se serrent les coudes, même s’ils ne sont pas un bon groupe. Edney a peut-être eu son rôle à jouer là aussi.
John Fennell participera à ses premiers Jeux olympiques et à seulement 18 ans, on peut dire qu’il est bien entouré. « Il nous entraîne de plein de différentes façons. Il nous donne des indications sur la piste, il nous enseigne comment régler notre luge. Au gym, c’est lui qui nous pousse et nous pouvons toujours aller lui parler. Tout le monde se tourne vers Sam. C’est un bon leader », disait Fennell plus tôt cette année.
Edney sait bien que si son équipe s’améliore, c’est en partie grâce à sa propre amélioration. Lors des Jeux de 2010 à Vancouver, il a réussi la meilleure performance canadienne de tous les temps en terminant au 7e rang. Lors des Championnats du monde l’an dernier, il avait grimpé en 5e place.
Il s’efforce d’être un des meilleurs lugeurs au monde et seuls les départs ultrarapides des Allemands peuvent de l’emporter sur lui. Edney analyse méticuleusement chacune de ses courses pour trouver ce qu’il doit changer et ce qu’il doit faire.
Il ne manque cependant pas de motivation. « Nous savons que nous avons une chance de monter sur le podium au relais par équipe. Je la veux cette médaille comme je voulais la médaille en Coupe du monde. Je vais continuer à faire ce que je fais. Je n’ai jamais eu autant envie de quelque chose », dit-il.