Le Canada se prépare pour une grosse année en heptathlon féminin

Cet article fait partie d’une série du site Olympique.ca intitulée La course au Canada.

Les athlètes canadiens d’athlétisme augmentent le rythme à l’approche d’un été fort chargé, avec les spécialistes des épreuves combinées Brianne Theisen-Eaton et Jessica Zelinka menant la charge du côté des femmes.

Theison-Eaton et Zelinka ont permis au Canada de se démarquer en heptathlon féminin au cours des dernières années, grâce à leurs nombreux succès sur la scène internationale. Elles tenteront de poursuivre dans cette voie lors de Jeux panaméricains  et aux Championnats mondiaux, avec toujours en tête les Jeux de Rio en 2016. Alors qu’elles visent le même but, les médaillées d’or et d’argent des Jeux de Commonwealth de l’an passé à Glasgow se trouvent à différents stades de leur carrière.

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À l’âge de 26 ans, Theisen-Eaton, médaillée d’argent lors des derniers Championnats du monde, est plus motivée que jamais dans la poursuite de ses objectifs.

« Je suis vraiment excitée en vue de la saison 2015 à travailler d’arrache-pied de sorte qu’en 2016, tout soit affiné, que je sois confiante et prête », a-t-elle expliqué lors d’une entrevue téléphonique accordée en septembre dernier avant d’amorcer son programme d’entraînement en vue de la présente saison.

Brianne Theisen-Eaton applaudit pendant la compétition de saut en heptathlon durant les Jeux du Commonwealth de 2014, à Glasgow, en Écosse, le mardi 29 juillet 2014. (Photo AP/Frank Augstein)

Contrairement à la plupart des athlètes de piste, ceux qui participent à des épreuves combinées doivent se concentrer sur plusieurs disciplines à la fois. L’heptathlon en compte sept: 100 mètres haies, saut en hauteur, lancer du poids, 200 mètres, saut en longueur, lancer du javelot et le 800 mètres.

Theisen-Eaton s’entraîne en Oregon avec son mari, le champion olympique de décathlon et actuel détenteur du record du monde Ashton Eaton, qu’elle a rencontré à l’Université d’Oregon. Cette année, l’objectif est de simplement devenir plus forte dans le but d’obtenir de meilleur résultats en sprint et lors des épreuves de lancers.

« 2015 est une grosse année. La plupart du travail pour l’année olympique est fait l’année d’avant », a-t-elle expliqué.

Theisen-Eaton en a parcouru du chemin depuis ses débuts olympiques il y a près de trois ans, à Londres, où l’athlète étoile n’avait pas obtenu les résultats espérés.

« Je suis arrivée environ dixième et j’ai terminé dixième donc j’ai senti que je n’avais pas fait ce que je devais faire », a-t-elle dit.

Présentement classée deuxième au monde, l’athlète native de la Saskatchewan estime que son heure de gloire est maintenant, et n’est pas timide quand vient le temps d’exprimer ses ambitions pour les Jeux de Rio, où elle visera l’or.

« J’aurai 27 ans. Je serai probablement au sommet de ma saison, si je ne peux pas dire à ce moment que j’y vais pour la médaille d’or, ce n’est pas bon signe. »

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Tout comme sa coéquipière canadienne, Jessica Zelinka cherche à améliorer sa dernière sortie olympique. Sa septième place obtenue aux Jeux de Londres l’a forcée à réfléchir à son avenir.

« Je n’ai pas eu les résultats que je voulais. Nous avons fait tout notre possible pour me mettre dans les meilleures situations pour que je sois prête pour Londres et j’ai fini avec une blessure qui m’a empêché de bien sauter », a partagé Zelinka lors d’une entrevue au Centre sportif Claude-Robillard à Montréal, après une session d’entraînement de haies.

Jessica Zelinka, du Canada, en action lors des Jeux d’été de Londres le 7 août 2012. La Presse canadienne /Sean Kilpatrick

Zelinka, médaillée d’or des Pan Am et cinquième aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, a déménagé au Connecticut l’année suivante pour s’entraîner d’elle-même, délaissant le heptathlon pour se concentrer uniquement sur les haies.

« M’entraîner par moi-même a été très enrichissant. Ça m’a fait réaliser que je voulais vraiment faire cela. De venir à la piste chaque jour sans entraîneur personnel, ni partenaires d’entraînement… Je n’avais jamais réalisé à quel point les coéquipiers sont bons, juste à les regarder et à faire les entraînements ensemble, à les faire mener un échauffement, de sorte que vous n’ayez pas à regarder votre papier toutes les deux secondes pour tenter de mémoriser ce que vous faites. »

« Pour moi, le fait que je sois capable de faire cela signifie que le sport est toujours dans mon cœur et que je veux toujours le faire pour les bonnes raisons, et que je possède toujours la motivation. »

Jessica Zelinka, de l’Ontario, pendant un saut en hauteur, lors des Championnats canadiens d’athlétisme, à Calgary le mercredi 27 juin 2012. La Presse canadienne/Sean Kilpatrick

Zelinka, 33 ans, est de retour à l’entraînement à temps plein en heptathlon, mais avec une approche différente, visant à atteindre un état d’esprit précis.

« En allant cette année aux Jeux Panaméricains et aux Mondiaux, et l’an prochain à Rio, je devais faire un changement de mentalité. Je vais travailler sur mon bien-être, réduire le volume (d’entraînement) et juste me sentir bien, en ayant des entraînements de qualité, similaires à ce que je souhaite ressentir quand je suis en compétition. Je dois lâcher le contrôle, croire que j’ai fait le travail et que je n’ai pas besoin de continuer de pousser comme ça. »

« Je crois que dans le passé, j’ai vraiment misé sur ma forme physique et trouvé ma confiance sur la quantité de charge de travail que je pouvais faire. »

« Je suis dans une phase différente de ma carrière où j’ai juste besoin de me laisser aller, peaufiner, et avoir confiance quand je rivalise avec les meilleures du monde. »

Jessica Zelinka, de l’Ontario, lors des Championnats canadiens d’athlétisme, à Calgary le mercredi 27 juin 2012. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick

Avec Damian Warner, âgé de 25 ans, également en ascension du côté du décathlon masculin, les fanatiques d’Équipe Canada peuvent espérer plusieurs podiums à venir lors des deux prochaines saisons estivales.