L’équipe du plan Sotchi

Tout le monde a rigolé en voyant les hockeyeurs de l’équipe masculine canadienne jouer au hockey de rue pendant l’été.

Les partisans ont été pris de court par cette vision étrange qui nous rappelait des souvenirs d’enfance tout en dégageant de l’assurance. Mais Mike Babcock était parfaitement sérieux. Ses hommes étaient au travail.

Le travail a paru à Sotchi. La machine de l’unifolié était bien huilée. Le Canada a remporté le tournoi en n’accordant que trois buts sans toutefois remplir les filets adverses. Quand Crosby s’est pointé seul devant Lundqvist hier soir, il nous offrait du nouveau. Le Canada a créé ses chances en occupant la zone offensive, pas en transition.

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« Quand on a une bonne défense, les défenseurs jouent rapidement pour que l’équipe ait toujours le contrôle de la rondelle. Ça veut dire qu’on est toujours en position offensive », explique Babcock. « Nous avons une bonne équipe offensive. » L’entraîneur ne ment pas.

Babcock et Yzerman ont admis après le match qu’ils auraient aimé voir davantage de buts. Mais en revanche, ils ont obtenu l’entière coopération de leurs joueurs. Pendant toute la semaine, les joueurs ont mis en œuvre les demandes de leurs entraîneurs. Ce ne sont pas des robots. On les voyait confiants, calmes et rayonnants. Jonathan Toews a été le premier à toucher le fond du filet hier soir. Pendant tout le tournoi, il était littéralement assis sur la bande en attendant le changement qui lui permettrait de sauter sur la patinoire. Pas question pour lui de quitter la glace. « J’étais en parfaite confiance. Quand j’embarquais sur la glace, je savais que je devais faire la même chose que le trio précédent et continuer sur notre lancée », raconte Toews.

La plupart du temps, il prenait la place de Crosby. Deux des meilleurs joueurs de hockey. Un rappel de tout le talent des Canadiens. Les deux joueurs forment une bonne paire et ils n’ont pas peur de travailler fort. « Il (Babcock) donne beaucoup de confiance au groupe. Rassembler un groupe de joueurs aussi rapidement n’est pas facile, et même si au mois d’août, tout le monde riait de notre partie de hockey, ce sont les petites choses qui donnent les meilleurs résultats », affirme le capitaine.

Sidney Crosby; Mike Babcock

Matt Duchene parle de la « présence apaisante » de Babcock et Patrick Marleau, lui, aime que son entraîneur ait « un plan pour tout ». Un entraîneur doit trouver le bon système en ayant la personnalité pour faire fonctionner les choses. Mais ce n’est pas suffisant de bien fonctionner. Babcock et son personnel se sont assurés de bien huiler la machine.

À certains moments, on pensait que la Suède ne reprendrait jamais le contrôle de la rondelle. Marts, l’entraîneur suédois, a dû se passer de quelques-uns de ses meilleurs joueurs et ça lui a coûté cher. « Il y a eu tellement d’échappées que je n’arrivais plus à les compter », a-t-il dit. Le Canada s’est présenté 36 fois devant Henrik Lundqvist qui a livré une brillante performance et pour qui le résultat de 3-0 est somme toute assez clément. Les buts des Canadiens sont à l’image de leur tournoi. Le but de Toews représente la ténacité, celui de Crosby l’habileté et celui de Kunitz, droit dans le filet, l’aisance trouvée par le Canada.

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Nos hockeyeurs sont de grands athlètes. Des titans de la LNH qui ont écrasé leurs adversaires sur la côte russe. On se demande maintenant pourquoi tout le monde s’en faisant autant. Aperçu plus tard vêtu de la tenue de la cérémonie de clôture, Babcock est rayonnant. On le serait à mois. Il en a aussi marre des mêmes questions qui reviennent encore et encore. « Vous savez qui a marqué le plus de points? » demande-t-il avant de faire une pause. « Tout le monde s’en fout? Vous savez qui a gagné la médaille d’or? » Un autre silence. « À la prochaine. » Mike Babcock serre la main d’Yzerman avant de sortir. Aux prochains Jeux, j’imagine.

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