Les rêves olympiques se réalisent grâce aux mamans

En ce jour de la fête des Mères, Jamie et Jessica Gregg, frère et sœur et patineurs de vitesse, ont du mal à s’imaginer ce que serait leur carrière si ce n’était de la présence de leur mère Kathy.

« Son amour du sport et son mode de vie ont donné naissance à ma passion. Elle m’a appris à aimer le patin. On travaille fort, mais c’est parce qu’on aime ça », confie Jessica

Kathy a porté plusieurs chapeaux pendant que ses enfants grandissaient. Mère, épouse, chef, entraîneuse et modèle pour ne nommer que ceux-ci. Mais l’ancienne patineuse de vitesse olympique a probablement eu le plus d’influence sur la carrière sportive de ses enfants en devenant leur entraîneuse.

Le parcours vers les Jeux olympiques de Vancouver de Jamie, 28 ans, et Jessica, 25 ans, a commencé sous l’œil attentif de leur mère au club de patinage de vitesse d’Edmonton.

La famille Gregg avec la Coupe Stanley, en compagnie de papa Randy. / Photo, gracieuseté de la famille Gregg.

Leur père Randy, double olympien et ancien joueur de la LNH, a passé une grande partie de leur enfance sur la route avec les Oilers. Kathy a donc eu une grande influence sur la vie de ses enfants.

Les deux parents ont porté les couleurs du Canada des décennies avant leurs enfants à qui ils ont raconté les bons souvenirs qu’ils gardent de leur expérience olympique.

« Dès notre plus jeune âge, on nous a transmis qu’il n’y avait pas de plus grand honneur que de représenter son pays », se souvient Jamie. « Quand j’étais petit, aller aux Jeux olympiques était la plus grande réalisation possible, et je rêvais de représenter le Canada. »

Si les parents laissent leurs enfants expérimenter différents sports avant de choisir sur lequel se concentrer, les futurs olympiens ont chaussé des patins pour la première fois à l’âge de cinq (Jessica) et six ans (Jamie).

« Nous avons eu une enfance tout à fait normale pour des enfants dont les deux parents sont des olympiens », soutient Jamie. « Je pense que les parents des autres enfants étaient plus exigeants. Comme mes parents étaient déjà passés par là, ils avaient une meilleure idée de la pression qu’on peut imposer aux enfants. Ils nous ont laissés faire notre propre chemin pour obtenir du succès. »

Comme entraîneuse, Kathy mélangeait sérieux et jeu pour conserver l’intérêt de ses enfants. Elle invitait leurs amis à s’entraîner avec eux en se disant que leur présence inciterait ses enfants à s’entraîner davantage.

« Ma mère excelle sur le plan technique et elle voit ce que je ne fais pas correctement », dit Jamie. « Quand nous étions petits, elle intégrait beaucoup de jeu aux entraînements pour garder notre attention. Elle veille à ce que les patineurs s’amusent pendant qu’elle leur transmet ses connaissances. »

Humble et modeste, Kathy ne se vantait jamais de ses expériences sur la scène internationale. Elle s’en servait uniquement pour motiver les enfants.

« J’ai toujours su qu’elle était allée aux Jeux olympiques », explique Jessica. « Mais elle n’en parlait jamais sauf pour nous motiver. C’est ma mère, et je voulais être comme elle. Mon but était d’aller aux Jeux olympiques. Elle savait ce que je devrais faire et le dévouement dont je devrais faire preuve. »

L’équilibre de Kathy entre ses tâches de maman et d’entraîneuse les a beaucoup aidés.

« Elle ne m’a jamais mis de pression, et elle était toujours là pour me soutenir », dit Jamie. « Savoir qu’elle était passée par là me donnait de l’assurance et m’incitait à écouter ce qu’elle avait à dire. Elle savait ce dont elle parlait, et j’appréciais les conseils qu’elle me donnait. »

Les deux patineurs ajoutent que leur mère est la principale raison de leur succès.

« J’aimerais la remercier parce que c’est grâce à elle si je suis ce que je suis. Je n’aurais jamais pu me rendre aussi loin sans son aide », dit Jamie en parlant de sa mère.

Un programme olympique juvénile

Un programme d’éducation olympique : on pourrait en vouloir à la famille Gregg, établie à Edmonton, d’avoir eu une idée aussi farfelue. Après tout, les parents ont une feuille de route assez remarquable.

Randy, le père, a joué neuf saisons dans la LNH et remporté cinq Coupes Stanley avec les Oilers dans les années 90. Il a également fait partie du programme olympique et représenté le Canada aux Jeux de 1980 à Lake Placid et de 1988 à Calgary.

(De gauche à droite) Ryan, Jamie, Jessica et Sarah. / Photo, gracieuseté de la famille Gregg.

C’est à Lake Placid que Randy a rencontré celle qui allait devenir sa femme, Kathy Voigt, une patineuse de vitesse qui en était à ses deuxièmes Jeux d’hiver consécutifs dans l’uniforme du Canada. Le couple aura quatre enfants : deux fils, Jamie et Ryan, suivi de deux filles Jessica et Sarah.

Ryan excellait au baseball, et il a joué pour l’université de Calgary. Les trois autres enfants ont suivi les traces de leur mère en faisant du patinage de vitesse. Jamie et Jessica ont fait leurs débuts aux Jeux olympiques en 2010 où Jessica a remporté la première médaille de la famille Gregg, une médaille d’argent au relais 3000 m.

« Nous sommes tous les deux des athlètes de haut niveau et nous voulions que nos enfants fassent du sport parce que cela nous a apporté énormément. Mais nous n’aurions jamais pensé qu’ils étaient aussi bons », explique Kathy.

Le tour du monde

Kathy et Randy passent maintenant beaucoup de temps sur la route et sont parmi les parents les plus dévoués du monde du patinage de vitesse. Ils se considèrent très chanceux d’avoir les moyens de voyager pour aller voir leurs enfants patiner.

La présence de figures familières est souvent un avantage pour Jamie et Jessica pendant les compétitions importantes.

(De gauche à droite) Kathy, Jamie et Jessica. / Photo, gracieuseté de la famille Gregg.

« Ils nous suivent partout dans le monde et viennent m’encourager à presque toutes mes courses », dit Jamie. « J’adore quand mes parents sont là. J’aime essayer de les repérer dans les gradins avec leur drapeau canadien. Ça me rassure et m’aide à relaxer. »

La famille Gregg n’a pas eu besoin d’aller bien loin pour voir Jamie et Jessica défiler dans le stade olympique lors des Jeux de 2010. Les parents étaient de la foule, et Kathy était particulièrement heureuse de voir sa famille représentée dans un sport où elle-même avait excellé.

« Comme patineuse, je sais que la ligne est mince entre le succès et l’échec. Peu importe le résultat, nous étions fiers du travail qu’ils avaient accompli et des sacrifices qu’ils ont faits », dit Kathy

Plus récemment, Kathy et Randy se sont rendus à Sotchi où Jamie participait à l’épreuve test de patinage de vitesse. Ils savent déjà qu’ils y retourneront si leurs enfants se qualifient à leur deuxième édition consécutive des Jeux olympiques.

Si tout va bien, la famille devra réserver ses billets d’avion pour un autre voyage à Sotchi en février 2014 pour voir ses enfants patiner à l’aréna Adler, ce qui leur vaudra d’être des doubles olympiens… comme maman.

–          George Fadel

Vidéo Connexe