Photo : David McColm

Alex Gough crée un héritage pour la luge

La double Olympienne Alex Gough dit avoir eu une vie active pendant son enfance et avoir été en mesure d’explorer divers sports, notamment la natation, la gymnastique, le soccer et le ski. Toutefois, c’est à la suite d’une décision de sa mère que la deuxième moitié de la vie de la lugeuse allait changer. Alex Gough avait 13 ans.

Sa mère, Zan Aycock, avait entendu parler d’un camp de recrutement de luge par des amis de la famille. Elle a donc décidé d’y inscrire sa fille préadolescente tout en sachant que lorsqu’on grandit à Calgary, la vie offre à la plupart des enfants des chances qu’ils n’auraient pas autrement puisque on y trouve à proximité une piste olympique.

« Nous avons pensé que ce serait intéressant et que ça me tiendrait occupée en semaine, l’hiver », raconte l’athlète. « Je n’avais rien trouvé que j’aimais vraiment, donc j’ai essayé et j’ai adoré ça. Pensez-y… être jeune et pouvoir dévaler une piste à toute vitesse. »

S’avouant elle-même casse-cou, Alex Gough dit qu’elle n’avait qu’une vague idée de ce dans quoi elle s’embarquait, mais qu’elle savait que cela semblait amusant. Ce qui a commencé par être une activité récréative s’est vite transformé en carrière internationale et aujourd’hui, Alex Gough est reconnue comme la glisseuse la plus accomplie de l’histoire de l’Association canadienne de luge.

Photo du COC : Dave Sandford

Alex Gough pendant la troisième ronde de l’épreuve féminine de luge aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 COC / Dave Sandford

Six fois championne nationale, Alex Gough a progressivement monté au classement depuis sa présence surprise comme membre de l’Équipe olympique canadienne aux Jeux d’hiver de 2006.

« Je n’avais jamais pensé me rendre à Turin en 2006, je me concentrais plutôt sur 2010 (pour mes premiers Jeux d’hiver) », explique-t-elle. « À l’automne 2005, j’ai été admise au sein de l’équipe nationale; il s’agissait de ma première année sur le circuit de la Coupe du monde. Je me concentrais surtout à tenter de me qualifier pour les courses et à me rendre aux pistes auxquelles je ne m’étais pas rendue auparavant. Je n’avais presque même pas réalisé que je m’étais qualifiée pour les Jeux olympiques. J’étais jeune et j’avais comme but, à Turin, de prendre de l’expérience. »

Un voyage inattendu à Turin pour l’athlète alors âgée de 19 ans, qui terminé au 20e rang de la compétition, s’est transformé en une occasion de grande importance pour la jeune lugeuse qui cherchait toujours à se tailler une place.

Quatre ans plus tard, Alex Gough est retournée aux Jeux et dit avoir été déçue de son résultat à Vancouver.

« La compétition en tant que telle n’a pas été ce que nous avions espéré et cela a été très décevant », explique-t-elle au sujet de sa 18e place. « Les choses ont été difficiles pour moi. Par la suite, ma mère m’a dit qu’aux Jeux olympiques, il y a des héros et des défaites amères. Malheureusement pour moi, j’ai vécu une défaite amère. »

Motivée parce ce qu’elle croyait être un potentiel non réalisé, Alex Gough a percé en 2011 sur la scène mondiale à titre de sérieuse menace lorsqu’elle est devenue la première athlète née au Canada à remporter une médaille aux Championnats du monde de luge. Il s’agissait d’une médaille de bronze. Mais c’est le 12 février 2011 que le monde a sérieusement commencé à la remarquer lorsqu’elle a décroché la médaille d’or pour mettre fin à la série de 105 victoires record de l’Allemagne à des épreuves féminines de luge, série qui a duré presque 14 ans.

Au total, Alex Gough a maintenant remporté neuf médailles en Coupe du monde, y compris une médaille d’or en 2011, à domicile à Calgary, et deux médailles de bronze pour débuter la saison 2012-2013. Lugeuse remarquablement constante, Alex Gough a terminé parmi les six premières à toutes les courses de la saison actuelle, exploit qu’elle espère poursuivre en fin de semaine aux Championnats du monde qui se déroulent à Whistler, en Colombie-Britannique.

« La saison a débuté en grand pour moi », affirme-t-elle. « J’ai eu deux très bonnes courses en Autriche et en Allemagne, courses qui se sont soldées en deux podiums. Mes deux dernières courses n’ont pas été aussi bonnes, mais j’ai hâte à cette semaine et de me retrouver à domicile sur une piste où je me sens vraiment à l’aise. »

Photo : La Presse Canadienne

Alex Gough après avoir remporté la première victoire de l’histoire canadienne en Coupe du monde, le vendredi 16 décembre 2011 à domicile, à Calgary (Alberta). LA PRESSE CANADIENNE/Larry MacDougal

Les Championnats du monde ont été fructueux pour Alex Gough. En plus de sa médaille de bronze en 2011, elle a terminé en quatrième place en 2009 et 2012 et a remporté le bronze à l’épreuve de relais par équipes l’an passé, en 2012. L’épreuve de relais par équipes est une course unique qui rassemble une femme en simple, un homme en simple et un couple à l’occasion d’une épreuve qui fera ses débuts olympiques aux Jeux d’hiver de 2014 à Sotchi.

Maintenant âgée de 25 ans, Alex Gough se joindra à Sam Edney, 28 ans, et au duo composé de Tristan Walker, 21 ans, et de Justin Snith, 20 ans, dans l’espoir d’améliorer la troisième place de l’an passé. Le quatuor a déjà remporté deux médailles d’argent cette année en Coupe du monde.

« Nous concourons ensemble au sein de l’équipe nationale depuis quelque temps », explique Alex Gough à savoir pourquoi son équipe fonctionne si bien. « Pour nous, c’est une partie de plaisir et un environnement de groupe fantastique dans lequel concourir ensemble en équipe. C’est un travail d’équipe, chose que l’on ne vit pas souvent dans notre sport puisqu’il s’agit d’un sport individuel. Nous tentons de faire en sorte que ce soit amusant et décontracté, et cela fonctionne généralement pour nous. »

L’idée de concourir sur une piste familière, devant sa famille, plait beaucoup à Alex Gough, surtout puisque les souvenirs de 2010 ne l’ont pas quittée. Lugeuse meilleure et plus mure, elle cherche à se racheter.

« L’occasion de concourir à domicile à des Championnats du monde, épreuve pour laquelle je suis préparée, sera une chose des plus formidables », déclare-t-elle. « Je me sens bien. J’ai presque l’impression de me racheter. J’ai hâte d’y être, avec des tonnes d’amis et des membres de ma famille en plus de la foule qui nous encouragera. C’est emballant pour moi parce que c’est toujours amusant que les gens qui vous appuient sans cesse voient ce que vous faites. »

Et vous pouvez miser que sa mère sera dans les gradins à l’encourager au nom de la nation toute entière.

– George Fadel

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