Maude Charron pose avec sa médaille d'argent.

La médaille d’argent est la cerise sur le gâteau de l’objectif olympique de Maude Charron

Gagner une médaille d’or olympique est souvent le sommet de la carrière sportive d’un athlète. Après tout, une fois que l’on a obtenu le meilleur résultat possible au plus grand rendez-vous sportif au monde, que peut-il rester à accomplir ? Quel autre objectif reste-t-il à cocher sur la liste ? 

Pour la médaillée d’or de Tokyo 2020 Maude Charron, l’objectif le plus important pour ses deuxièmes Jeux olympiques n’était pas de monter sur la plus haute marche du podium à nouveau, ni même de remporter une médaille. Sa quête à Paris 2024 était de boucler la boucle en vivant ce qu’elle a décrit comme une « vraie » expérience olympique, expérience qui lui avait échappée il y a trois ans en raison des restrictions liées à la pandémie mondiale. 

« Je voulais vivre une cérémonie d’ouverture, entendre ma famille et voir des drapeaux canadiens dans les estrades. Alors aussitôt que j’ai eu fait un arraché, mon objectif était déjà rempli », a mentionné celle qui était porte-drapeau d’Équipe Canada à la cérémonie d’ouverture.

La route vers Paris 2024 n’a pas été une tranquille ligne droite pour Charron. Tout d’abord, puisque la catégorie dans laquelle elle avait été couronnée championne olympique, les 64 kg, a été retirée du programme, elle a été contrainte de changer de catégorie de poids. Après avoir pris ses repères dans sa nouvelle catégorie, les 59 kg, en remportant le bronze aux Championnats du monde de 2022 et l’or quelques mois plus tard aux Championnats panaméricains 2023, elle a été ennuyée par une blessure au genou qui l’a obligé à faire l’impasse sur les Championnats du monde en juin 2023. Elle est revenue à la compétition aux Jeux panaméricains de Santiago 2023 en octobre où elle a gagné la médaille d’argent.  

Maude Charron portant un survêtement lève les bras.
Maude Charron se prépare à participer à la compétition de la catégorie féminine des 59 kg en haltérophilie, aux Jeux olympiques de Paris 2024 en France, le jeudi 8 août 2024. Photo par Candice Ward/COC

Sur le plateau de compétition à Paris 2024, Charron a réussi son premier arraché à 101 kg, avant de réussir également ses deux autres essais à 104 kg puis 106 kg, cette dernière charge égalisant son record canadien. 

« J’ai fait de mon mieux. Nous avions prévu faire 107 kg pour mon troisième arraché, mais mon entraîneur savait ce dont nous avions besoin. Nous avons décidé que 106 kg était un pari plus sûr. J’ai juste fait confiance à l’équipe et je l’ai fait », a dit l’haltérophile qui a utilisé le « nous » lorsqu’elle a fait référence à sa stratégie et ses réussites du jour, expliquant en entrevue à Radio-Canada qu’elle avait toute une équipe avec elle, incluant de grands entraîneurs, pour l’aider dans sa compétition. 

À l’épaulé-jeté, elle a fait un premier essai réussi à 126 kg, puis a réussi son deuxième essai à 130 kg. Cette charge portait son total à 236 kg, la même charge totale qu’elle avait soulevé pour remporter la médaille d’or à Tokyo 2020 alors qu’elle avait un poids corporel 5 kg plus lourd. Elle avait alors soulevé 105 kg à l’arraché et 131 kg à l’épaulé-jeté. 

Elle a tenté 132 kg à son troisième et dernier essai, mais a essuyé son premier échec de la compétition. 

Avec son total de 236 kg, la Canadienne a pris le deuxième rang, terminant derrière la Chinoise Luo Shifang qui a réussi un total de 241 kg. La championne olympique de Tokyo 2020 dans cette catégorie de poids, Kuo Hsing-Chun du Taipei chinois, a terminé au troisième rang. 

Maude Charron lève un barre d'haltérophilie au dessus de sa tête.
Maude Charron participe à la compétition dans la catégorie féminine des 59 kg en haltérophilie, aux Jeux olympiques de Paris 2024 en France, le jeudi 8 août 2024. Photo par Candice Ward/COC

« La médaille est un très gros bonus, a mentionné Charron après l’épreuve. Je savais que l’on avait des chances. La première place était un peu un long shot. La Chinoise avait beaucoup de kilos d’avance, mais on a mis de la pression à l’arraché. À l’épaulé-jeté, c’était juste une question de rester dans la course. On ne se mettait pas de pression pour un podium. »

« La médaille, c’est la cerise sur le gâteau. J’ai eu le résultat parfait à Tokyo, maintenant je voulais l’expérience olympique », a expliqué celle qui compte maintenant deux médailles olympiques dans sa collection.

Même si sa compétition est terminée, l’aventure olympique se poursuivra au cours des prochains jours pour Charron. « Maintenant, je veux célébrer avec ma famille, voir les autres sports, participer à la cérémonie de clôture. Juste profiter des Jeux. »

D’ailleurs, les premiers mots que lui a dits sa famille après son podium olympique illustrent bien ce qui était le plus important pour l’athlète de Sainte-Luce-sur-Mer au Québec. Ces proches lui ont simplement dit : « Nous sommes là. »