Les montagnes russes émotionnelles de l’équipe de rugby à sept vers la médaille d’argent
Il existe un vieux dicton qui dit que si tu es assez bon, tu es assez vieux. Aux Jeux olympiques de Paris 2024, l’équipe féminine canadienne de rugby à sept a certainement prouvé qu’elle était assez bonne.
Les Canadiennes ont dépassé les attentes de nombreux observateurs lors de ces Jeux, remportant leur première médaille d’argent au Jour 4. Ce résultat couronne un parcours olympique marqué par des victoires surprises contre la France et l’Australie, ainsi qu’une finale âprement disputée contre la Nouvelle-Zélande.
« Nous avons commencé l’année à la neuvième place et maintenant, nous terminons les Jeux avec une médaille d’argent », a déclaré Chloe Daniels, âgée de 21 ans, qui a marqué le premier essai du Canada en finale. « Je pense que cela démontre notre travail acharné tout au long de l’année. »
Daniels fait partie d’un groupe d’olympiennes recrues qui ont joué des rôles importants à Paris, aux côtés de Piper Logan, 23 ans, Florence Symonds, 22 ans, et Fancy Bermudez, 22 ans.
« Nous avons une équipe très jeune, a déclaré Daniels. Alors, j’espère que 2028 apportera plus d’expérience pour aller aux Jeux. C’est super excitant. »
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Ce sera beaucoup plus d’expérience olympique que le Canada avait en arrivant aux Jeux de Paris.
Seules trois joueuses (Charity Williams, Keyara Wardley et la capitaine Olivia Apps) faisaient partie de l’équipe canadienne à Tokyo 2020. Et seule Williams faisait partie de l’équipe canadienne qui avait remporté le bronze à Rio 2016.
La place de cette dernière à ces Jeux olympiques n’était pas assurée. Elle avait subi deux interventions chirurgicales et avait manqué près de deux ans de compétition après les Jeux de Tokyo.
« C’est ma première saison complète de retour », a déclaré Williams, une jeune vétérante à 27 ans. « Ç’a été vraiment dur, un vrai combat. »
Williams a été la meilleure marqueuse du Canada à Paris avec cinq essais, souvent ponctués par une roulade au-dessus de la ligne de but. Mais elle a rapidement mis en avant le reste de l’équipe de 12 joueuses.
« Les filles ont tout donné, a-t-elle dit. Je suis tellement fière. La moitié de cette équipe a moins de 25 ans. Et nous venons de décrocher une médaille d’argent. »
Bien que cette médaille demeure historique, il y a eu des moments en finale où l’or semblait à portée de main. Le Canada a en effet terminé la première mi-temps avec une avance de deux points sur la Nouvelle-Zélande, qui est maintenant double médaillée d’or olympique.
Les Néo-Zélandaises ont toutefois rapidement repris l’avantage en seconde mi-temps et ont tenu bon pour la victoire.
« Il y a définitivement des montagnes russes émotionnelles dans le rugby à sept, mais il faut savoir rester dans l’instant présent, a déclaré Caroline Crossley du Canada. Il faut jouer jusqu’au coup de sifflet final, il faut séparer le match par morceaux de trois secondes parce que les choses peuvent changer rapidement.
« Il y a toute une gamme d’émotions. Il y a de la déception, de la fierté, de la tristesse, de l’amour pour mon équipe. C’est juste tout ce que je pourrais ressentir en ce moment. »
Mais il y a un autre sentiment que ce résultat a inspiré au sein de l’équipe et au-delà : l’espoir.
Cette équipe espère que, à l’instar d’autres équipes canadiennes dans le passé, leur performance olympique peut allumer une étincelle générationnelle dans leur sport.
« J’espère que cela apportera plus d’excitation et de visibilité au rugby à sept, a dit Crossley. C’est un sport tellement formidable et nous avons tellement de joueuses talentueuses au Canada. »
Daniels a ajouté : « J’espère que nous avons inspiré des jeunes filles au Canada à rejoindre le rugby et à faire grandir le sport. »
Qui sait : peut-être que certaines de ces jeunes filles pourraient se retrouver aux côtés de leurs compatriotes aux Jeux de Los Angeles 2028.
Après tout, si tu es assez bon, tu es assez vieux.